J'espère que vous avez tous bien pris le temps de lire ma modeste chronique du premier EP de Verminous? Non? Et bien soyez maudit alors et continuez à vous complaire dans l'ignorance la plus totale. A moins que... Oui! Peut-être pourriez-vous vous rendre service en poursuivant la lecture de ce qui suit. Pourquoi? Parce que depuis 2003 je ne cesse de clamer à qui veut bien l'entendre que ce disque est probablement l'un des meilleurs albums de Death Metal Old School qui existe. Eh ouais, carrément! Et cela avant même que l'on soit ensevelit par toutes ces récentes productions, aussi bonnes soient-elles, qui rendent hommage à la scène scandinave de la fin des 80, début des années 90.
Devoir de mémoire oblige, revenons sur les origines de Verminous, dès fois que vous seriez tentez de vous cultiver. Le groupe est né des cendres de Delve. Linus Björklund, Pelle Melander et Andreas Johansson opèrent alors sous la forme d'un trio et donnent naissance début 2003 à un EP intitulé
Smell The Birth Of Death via le label Nuclear Winter. Quelques mois plus tard sort sur le label Xtreem Music l'album
Impious Sacrilege. Un classique en devenir. Sauf que cela n'arrivera pas, Verminous ayant cessé toute activité suite à la sortie de ce disque qui pourtant met à l'amende encore aujourd'hui bien des groupes de Death Metal que ce soit en termes d'ambiance, de feeling ou de compositions.
Alors que je ne n'avais plus aucun espoir de voir le groupe revenir, Verminous s'est contre toute attente décidé à sortir de sa crypte poussiéreuse dans laquelle il végétait depuis 7 ans pour annoncer sur sa page MySpace qu'il était bel et bien de retour. Un retour providentiel qui devrait prendre forme officiellement d'ici la fin de l'année puisque le groupe suédois doit entrer en studio dans les prochaines semaines. Enfin un successeur à
Impious Sacrilege. Exactement le bon moment pour vous en (re)parler.
Comme pour
Smell The Birth Of Death, Verminous a fait appel aux services de Timo Ketola pour réaliser l'artwork de son premier album. Et comme pour
Smell The Birth Of Death, cet artwork rend parfaitement hommage à la musique des suédois. Tout y est dit en seulement quelques coups de crayons. De cette mère défigurée portant dans ses bras ce monstre qu'elle appelle fils se dégage absolument tout ce que l'on peut ressentir à l'écoute d'
Impious Sacrilege. Ambiances blasphématoires servit par une musique extrêmement brute et violente renforcées par un aspect particulièrement brouillon et "je m'en foutiste" (ce logo qu'on dirait mal découpé dans Photoshop).
L'album débute par une longue introduction glaciale et oppressante qui suinte la mort à plein nez. On se croirait dans un film d'horreur italien des années 60. Un piano menaçant appuyé par des nappes de synthétiseur sur lesquelles viennent se greffer quelques murmures angoissants. Tout y est. Puis vient le déluge, l'enfer sur Terre, la fin du monde. Verminous déploie alors une énergie incroyable au travers de tout cet album en commençant par un "Spawn Of Satan's Curse" et son entrée en matière particulièrement bordélique. Une approche "je m'en foutiste" poussée jusqu'à l'extrême mais paradoxalement très bien maitrisée afin de toujours affirmer son propos avec crédibilité. Cette approche prend forme surtout par les nombreux soli qui ponctuent
Impious Sacrilege. Des soli barbares, dissonants et bruyants vraiment atypiques qui sont la marque de fabrique du groupe suédois.
Au-delà de ce trait de caractère bien particulier, on notera une mise en tension et une énergie incroyable. Le rythme particulièrement soutenu des compositions (trois minutes en moyenne) donnent le sentiment que le groupe est constamment au bord de la rupture. Pas de temps mort, Verminous envoie le bois du début à la fin grâce à des compositions ultra rapides et hyper incisives mélangeant l'urgence de musiques comme le Punk, le Crust et évidemment le Grindcore à des ambiances renvoyant indiscutablement à la scène Death Metal scandinave de la fin des années 80 voir début des années 90. Les riffs, complètement dépouillés se révèlent plutôt simples mais n'en sont pas moins redoutables pour autant, insufflant une ambiance funèbre et blasphématoire à l'ensemble de l'album. Et puis il y a cette batterie incroyable qui contribue pour beaucoup à la dynamique des dix titres de ce
Impious Sacrilege. Blasts rapides, passages mid-tempo et puis surtout cette très bonne utilisation des cymbales. Personnellement, et j'en ai déjà parlé sur la chronique de
Smell The Birth Of Death, j'affectionne tout particulièrement la façon qu'a Agge Bones de rythmer chaque titre, essentiellement par des frappes placées en haut des cymbales (Argggggh, ce break à 2:30 sur "Malevolent Effacement"). Cela me fait un peu penser dans un autre registre au jeu du batteur de Crowpath. Bref, il est indéniable que cela contribue pour beaucoup à l'impression de chaos qui règne à l'écoute d'
Impious Sacrilege.
Malgré le peu de temps qui séparent
Smell The Birth Of Death et
Impious Sacrilege, on ne peut s'empêcher d'y constater de très nettes améliorations. A commencer par le chant de Germaniac qui est bien meilleur sur cet album que sur le précédent EP. Beaucoup moins étouffée, sa voix a gagné en puissance et se montre surtout beaucoup plus agressive qu'auparavant. La production est quant à elle beaucoup plus précise et moins dense sans pour autant perdre en feeling et en intensité. Au contraire même, les guitares sont par exemple bien plus présentes avec un grain très agréable et plus en adéquation avec les origines de Verminous. Bref, des points d'améliorations notables en comparaison de leur premier EP et qui permettent à Verminous de monter en niveau très sérieusement.
Difficile d'être objectif avec cet album. Pour moi
Impious Sacrilege se pose comme l'un des meilleurs albums de Death Metal Old School sur lequel j'ai pu poser mes oreilles (et oui, rien que ça!). Tout y est, les riffs incisifs et malsains, le chant possédé, les rythmes infernaux, les ambiances blasphématoires et un feeling incroyable. Tous ces éléments combinés font que je reviens inlassablement vers ce disque sans jamais lui trouver un quelconque défaut. Le plus frustrant dans tout ça? Constater que Verminous n'a pas la reconnaissance qu'il mérite. Évidemment, en entrant en hibernation à la sortie de cet unique album, difficile pour le groupe de se défendre sur les différentes scènes internationales. Heureusement, Verminous sera de retour très prochainement et je ne saurais que trop vous conseiller de vous plonger sérieusement dans l'écoute de ce disque incroyable et unique!
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