Pour tout vous dire je ne m’en suis pas encore remis… Dismember s’est séparé abruptement l’année dernière… Le « Big Four » du death metal de Stockholm n’est plus et se résume désormais au trio Grave, Entombed et Unleashed, premier groupe à dévoiler ses armes en ce début d’année 2012. Depuis le monstrueux
Midvinterblot, la bande à Johnny nous a servi des albums de qualité, loin s’en faut, mais bien peu mémorables et à la musique en perte de vitesse (particulièrement
As Yggdrasil Trembles, dont je ne me rappelle pas grand chose). Sans surprise, la bande n’abandonne pas sa thématique sur la mythologie nordique : l’Arbre-Monde a tremblé et a sonné la fin du monde. L’hiver Fimbul arriva, trois années de grand froid et de ténèbres qui causa la fin de la vie, le fameux Ragnarök. Les guerriers qui survécurent, bâtirent alors un nouveau monde sur ces cendres,
Odalheim, onzième album (!!!) de nos vétérans suédois.
Je ne pensais pas dire ça d’Unleashed mais le groupe m’a plutôt surpris. Quelques pistes étaient ceci dit déjà perceptibles. Fredrik Folkare (producteur et compositeur attitré d’Unleashed) est désormais le nouveau lead guitariste de Necrophobic (un line-up prometteur !), quant à Anders Schultz il est le tapeur de fûts d’Unanimated. Cette appétence pour le black/death n’est pas nouvelle, Fredrik Folkare l’avait déjà apportée à Unleashed depuis
Sworn Allegiance. Sauf que sur ce
Odalheim, cela demeure encore plus flagrant. Quelques leads glacials rappelant la Suède des glorieuses années 90 : l’épique « White Christ », « Gathering The Battalions » (Necrophobic à souhait), l’imparable destructeur de cervicales « Vinland », le tube « Germania » (et son break syncopé façon « djent »)… Bref les amateurs seront plus que servis. Sans oublier évidemment les soli encore plus hallucinants de Fredrik (« The Hour Of Defeat ») sur chaque morceau composant ce
Odalheim (sans exception) ! Mais au-delà de ces penchants mélodiques (la comparaison avec Amon Amarth reste inévitable), Unleashed ose expérimenter : un death metal transitant vers quelque chose de moins « primaire » et de plus ambiancée. Là aussi, quelques timides percées avaient déjà été faites sur les précédents opus, elles s’imposent dorénavant. Une atmosphère presque mélancolique s’y dégage et ça dès le titre d’ouverture « Fimbulwinter ». Assez étonnant de la part d’Unleashed mais savoureuse en tout point. Le groupe n’hésitera d’ailleurs pas à remplir presque sur la moitié des titres, des introductions acoustiques inquiétantes (« The Hour Of Defeat », « Viland », « By Celtic And British Shores », « The Soil Of Our Fathers », « Germania »…), comme un clin d’œil à un certain
« Where No Life Dwells ».
On sent que les musiciens ont travaillé avec minutie les structures ainsi que les transitions de leurs titres, défaut majeur qui collait à Unleashed. La musique paraît plus « aérée » et permet de respirer entre deux secouages de touffe, couplée cette fois à une durée quasi-parfaite pour le style pratiqué (42 minutes). Nous sommes encore une fois à des années lumières des compositions limite « punk » des débuts (période Lindgren). Pour autant le death metal « néanderthalien » fait pour headbanguer la bière à la main n’est pas oublié, quant au timbre unique et aux refrains caricaturaux de Johnny (« Warriors ! Battle ! » et autres hurlements « Yaaah ! » à toutes les sauces, quitte même à reprendre certaines paroles de leurs anciens morceaux) ils sont toujours bien présents. Chaque titre ayant droit à ses passages bestiaux. Une recette qui dure depuis 1989. Malgré toutes ces louanges, il reste tout de même à Unleashed à encore peaufiner ses compositions. A l’instar de
Hammer Battalion et
As Yggdrasil Trembles, certains passages essoufflent la galette voire carrément des titres entiers (le vilain petit canard « Rise Of The Maya Warriors » en particuliers). Reste que le résultat final est plus que satisfaisant, cela suffit amplement.
Unleashed délivre un album transpirant l’effort de composition et une efficacité imposante. Un réveil fortement apprécié après un dernier opus (
As Yggdrasil Trembles) bien morose nous en conviendrons. Certes, il manque encore d’avantage de passages mémorables pour que
Odalheim puisse défier un
Midvinterblot par exemple, mais la qualité est au rendez-vous et c’est bien tout ce que l’on exige pour le style pratiqué. Pas l’album de l’année mais un disque important de cette année 2012. « Come on warriors ! »
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