Toutes les bonnes choses ont une fin. Finis l'euphorie des trois premiers albums par les critiques ainsi que les concerts à la chaîne avec les plus grands noms du metal : le quatrième album au titre paradoxal
Victory marque malheureusement le début de la période noire des Suédois d'Unleashed (signée par un gros break). Contrairement au rythme éfreiné d'un album par an, Unleashed prend désormais un temps raisonnable pour composer ses albums (curieux d'ailleurs lorsqu'on voit la qualité du reste de la discographie…). L'album précédent
Across The Open Sea, l'un des meilleurs albums du groupe, avait beaucoup marqué les esprits par son son tronçonneuse et ses compos directes et accrocheuses. Et bien pour
Victory l'écart devrait en étonner un certain nombre : il est clair qu'il marquera les esprits mais pas dans le sens espéré…
Encore une fois, il vaut mieux oublier la tuerie qu'est leur précèdent album car cela pourrait en choquer quelques un… Unleashed qui garde sans surprise sa marque de fabrique de death metal old school guerrier viking, vise dorénavant une rythmique mid-tempo dominante, voire doomesque sur certains passages (« Precious Land »). J'appellerai ce style de passage le « Derrick Metal » : mollasson et ennuyant au possible… Un chant de Johnny extrêmement faiblard (la pire prestation à mon sens), des compositions synonymes de somnifères (blasement total des gratteux) et une production qui n'aide pas du tout la chose (même studio que
Across The Open Sea : sans la puissance, la balance et le son incisif). Sentiment partagé dès le titre d'ouverture (très typé hardcore) « Victims Of War », dévoilant déjà la mollesse et l'inspiration de la musique des Suédois…. Le problème c'est que ce modèle représente 60% de
Victory et donc devrait tout de suite refroidir les non initiés. Heureusement tout n'est pas à jeter dans ce pourcentage, démontrant le potentiel gâché des guitaristes : je pense en particuliers au fabuleux break death mélo de « Hail The New Age » ou au lead génial de l'headbanguant « The Defender ».
Reste qu'Unleashed connaît encore une fois la recette du hit et arrive à placer quelques titres à placer au panthéon du groupe, chose qui va redorer le blason bien terne de
Victory. Le premier en lisse se nomme « Legal Rapes » (amis de la poésie, bonsoir) et ma foi n'aurait pas fait tache sur l'opus antérieur : çà joue à deux cent à l'heure, des vagues de riffs décoiffe moumoute, des riffs entêtants, un break fatal et bien sûr le petit solo qui fait du bien à l'assaisonnement ! « In The Name Of God » reprend le même schéma, si ce n'est « the » riff leitmotiv indécrottable : argh on en redemande ! La conclusion « Revenge » n'est pas non plus en reste, signant certainement le titre le plus rentre dedans de la discographie d'Unleashed : une vraie perle ! Situés entre deux titres soporifiques, on se rend compte du gâchis que représente ce quatrième album… Assez rageant quand on entend par exemple le jeu de batterie tout simplement excellentissime d'Anders (« Scream Forth Aggression » est une bonne démonstration).
Bref, même si
Victory comporte quelques tueries intemporelles, çà ne suffit pas à sauver totalement l'album. Certains « true fans » pourraient y trouver leur bonheur (car tout n'est pas à jeter) mais pour l'auditeur lambda çà sera difficile… Le souci c'est que l'opus suivant
Warrior ne redonnera pas encore la couronne à son roi. On oublie donc et on se remet un bon
Across The Open Sea !
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