Après la séparation de mes demi-dieux Dismember en 2011 puis la scission d’Entombed entre Alex Hellid (colonne vertébrale) et les autres membres (Entombed A.D.), il ne reste finalement plus que Grave et Unleashed parmi les géniteurs actifs du death de Stockholm. Onze albums chroniqués sur votre webzine (plus longue discographie pour ma part), le vétéran Unleashed (26 ans d’âge) aura usé mon vieux clavier et c’est peu de le dire… Comme une sorte de rituel, revoilà la bande au gros Johnny (« yaaaaaah ») pour nous conter les batailles scandinaves sur fond de mythologies Vikings, trois ans après un rafraîchissant
Odalheim. Un line-up et label identiques, un artwork de Pär Olofsson (liste interminable) : faites place à
Dawn Of The Nine.
Unleashed reprend ce qu’il avait laissé sur
Odalheim, ce dernier reprenant
As Yggdrasil Trembles, lui-même reprenant déjà
Hammer Battalion… Bon vous m’avez compris, les AC/DC du death continuent sur les bases de
Sworn Allegiance (jalon de leur discographie), mixture entre death metal bas du front et des influences death/black glacial typiquement suédois (avec des musiciens de Necrophobic et Unanimated, forcément). Pour cette cuvée 2015, les Suédois délaissent quelque peu cette sorte de metal ambiancé (presque mélancolique) pour revenir à son cœur de métier, plus singulier et primaire. Ainsi l’on découvre en première partie d’album des titres familiers tels que « They Came To Die » (ce break à 1:48 brisera de nombreuses nuques) et « Where Is Your God Now? » (sorti de
Odalheim), dans la pure tradition de la bande. Pourtant les minutes défilent et un constat se dessine assez vite, l’impact et l’accroche antérieurs (
Midvinterblot semble si loin) manquent cruellement. Il sera difficile de ne pas piquer du nez, comme si le soporifique et vilain
Warrior remontait de temps en temps à la surface (« Defenders Of Midgard », « The Bolt Thrower », « Land Of The Thousand Lakes »).
Toutefois il y a bien à grignoter ici, mais cela demeure top inégal, chaque morceau possédant un refrain décérébré (style inimitable de Johnny), riff ou break titilleur avec solo virtuose à la clé (effluves d’un Amott). Le penchant mélodique et le talent de Fredrik Folkare permet en grande partie de redoper les compositions, particulièrement les leads et arpèges (Necrophobic se fait sentir) de « Where Churches Once Burned » (le meilleur titre à mon sens, tout y est) ou du At The Gates à la sauce Unleashed « Let The Hammer Fly ».
Odalheim n’est donc pas entièrement gommé, quelques bribes atmosphériques se dégagent (passages instrumentaux en introduction et outro), notamment en fin de galette. Des fragments trop limités en comparaison, en témoigne le titre mid-tempo (du pauvre) éponyme.
Mollasson et peu inspiré, Unleashed nous avait habitué à mieux, surtout après un efficace, riche et limite touchant (rien que ça)
Odalheim. Avec déjà onze albums qui précèdent ce
Dawn Of The Nine et des oreilles plus expérimentées, forcément on pourra faire la fine bouche, surtout après trois années de silence. L’album est loin d’être mauvais, on se prêtera au jeu et quelques passages raviront même les adeptes, mais cela reste au final trop maigre pour amplement nous rassasier. On retournera naturellement à notre
Midvinterblot.
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