Ossuaire - Le Troubadour Nécrophageophile
Chronique
Ossuaire Le Troubadour Nécrophageophile (Rééd.)
Je dois à Nihilistic Holocaust la découverte de quelques groupes underground fort sympathiques tels Heaving Earth, Herpes, Trenchrot, Entrails ou encore Writhing. Depuis leurs débuts sur le label nordiste, la plupart s'en sont d'ailleurs bien sortis. Cette fois, c'est un peu l'inverse qui se produit puisqu'il s'agit d'une réédition au format cassette de la première démo d'Ossuaire, Le Troubadour Nécrophageophile, sortie il y a 10 ans en CD. Un pur produit du terroir national dont je n'avais encore jamais entendu parler. Il faut dire qu'Ossuaire ne s'est pas montré très prolifique depuis sa conception en 2000 à Villeneuve-Sur-Lot (47). Outre la démo dont il est question ici, le combo n'a en effet sorti qu'un full-length autoproduit en 2010, Mortes Fables, ainsi qu'un split en 2011 avec Aorlhac, Darkenhöld et Ysengrin.
Des noms qui éveilleront plutôt l'intérêt des amateurs de black metal français. Sauf qu'Ossuaire, lui, n'en fait pas. Car c'est à quatre titres (plus une introduction) de pur death metal que nous convient les Aquitains, pour un peu moins de 20 minutes de musique. Et à la vue du logo bien old-school et macabre, du nom du groupe et des titres des morceaux, on sent bien que l'on ne va pas avoir affaire à du death édulcoré. Effectivement, l'ambiance dégagée, notamment grâce à quelques samples bien glauques, évoque plutôt des pratiques sexuelles déviantes prenant place dans des caveaux humides pleins de moississure et d'odeur de mort. Du vrai death metal quoi! Qui bourre pas mal en plus avec blastouille, tchouka-tchouka thrashy et autres rythmiques rapides le plus souvent au programme, le restant étant pris par du mid-tempo plus groovy. Niveau riffs, on navigue dans le noir, le malsain, le evil, le haineux, phénomène amplifié par le chant growlé bien gras et putride parsemé d'intonations plus arrachées. On ne manquera pas non plus de sourire bêtement à l'écoute de ces quelques rires gras et sadiques. Bref, un des points forts de ce Le Troubadour Nécrophageophile. Toutefois, la production typée démo, même si elle colle à la musique et l'atmosphère, manque de puissance et d'impact, en particulier en ce qui concerne la batterie au son naturel mais quelque peu faiblard.
Si vous aimez les comparaisons, le death metal d'Ossuaire penche vers la côte est des États-Unis époque nineties. On pense à Morbid Angel, à Incantation voire à Cannibal Corpse. Le résultat pour une première démo s'avère plutôt convaincant. On sent clairement un potentiel dans certains riffs et l'ambiance malsaine dégagée. L'intro "L'Éveil Des Morts" nous plonge dedans à coups de salves de riffs lourds et menaçants, enchaînée par un "Le Troubadour Nécrophageophile" bien énervé et obscur qui met tout de suite d'accord. "Le Fléau" passe lui moins bien par contre. Trop mollasson et générique. "Necrofistum Prima Nocte" à l'aura incantationesque se chargera de remettre les pendules à l'heure avant un "Trolla Infectum Phallus" au riff principal mid-tempo plus groovy dark à la Morbid Angel qui se terminera sur un sample de femme tronchée par la Bête dont le cri d'orgasme se transformera vite en hurlement d'horreur. Pas le meilleur titre (je préfère quand Ossuaire mitraille), mais plutôt sympathique.
Au final, que vaut-il vraiment ce Le Troubadour Nécrophageophile tout juste réédité chez Nihilistic Holocaust? Hé bien il est plutôt pas mal et passe bien sur seulement 17 minutes. Rien d'extraordinaire, c'est même parfois très quelconque et les riffs ne sont pas toujours d'une grande inspiration (surtout ceux plus mid-tempo), tout comme les solos chaotiques pas très développés qui ne servent pas à grand chose. Le tout manque aussi de puissance sur les parties brutales/rapides à cause de la production légère. Mais pour une première démo datant d'il y a une décennie, car c'est bien comme cela qu'il faut la juger, je trouve tout ceci plutôt prometteur. Une bonne ambiance evil et dépravée, quelques riffs pas mal trouvés, des rythmiques rapides efficaces, un chant bien gras... de quoi susciter suffisamment l'intérêt du fan de death metal que je suis pour jeter une oreille sur le full-length Mortes Fables qui a suivi 5 ans après. Histoire de voir si Ossuaire a pu confirmer les bonnes choses entrevues ici tout en élevant son niveau de jeu.
| Keyser 1 Mars 2015 - 802 lectures |
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