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Benediction - Ravage Of Empires
Chronique
Benediction Ravage Of Empires
En 2020, après un hiatus de douze ans et l’accueil de sang neuf à la batterie et à la basse, l’une des légendes du death metal anglais revenait à la vie avec un huitième album, « Scriptures », étonnamment bon et donnant suite à une (fausse) fin de carrière en demi-teinte (le moyen « Killing Music »). Cinq ans plus tard, le groupe nous revient avec un nouveau chapitre intitulé « Ravage Of Empires » (et encore un nouveau bassiste mais on va pas se mentir, tout le monde s’en fout). Et s’il restera un poil moins bon que son prédécesseur, c’est tout de même un plaisir de retrouver Benediction toujours en forme, trente-six ans après leur formation.
Je ne vais pas m’étendre sur l’histoire de la bande à Dave Ingram (digne successeur de Barney au sein du groupe) dont mon collègue Sosthène vous a déjà touché deux mots dans la chronique du premier effort du groupe « Subconcious Terror » et s’il est vrai que le combo est toujours resté dans l’ombre de ses confrères de Bolt Thrower, Napalm Death et compagnie à la renommée plus étendue, il reste un nom reconnu et respecté sur la scène death européenne et mondiale, notamment grâce aux excellents « The Grand Leveller » et « Transcend The Rubicon ».
Alors au final quelles différences y a-t-il entre « Scriptures » et « Ravage Of Empire » ? Bon en tout cas ce n’est clairement pas l’artwork. Le surnommé Wolven Claws n’a peut-être fait que suivre le cahier des charges imposé par le groupe m’enfin les deux pochettes se ressemblent tellement dans l’esprit et les couleurs qu’il me faut parfois y regarder à deux fois pour être sûr d’avoir lancé le bon album ! Le style ? Non plus. Bon vous vous doutez bien que ce n’est pas au bout de trente-six ans de carrière et pour son neuvième album que Mr Ingram et la paire Rew / Brookes vont changer de recette pour nous offrir autre chose que du bon gros death metal suintant le old school par tous ses pores ! Bien évidemment les onze pistes proposeront toujours ce métal de la mort à l’ancienne, à base de riffs grassouillets et ultra accrocheurs qui fleurent bon le début des années 90 et les « From Beyond » ou « Utopia Banished ». Du power chord bien headbanguant (le début irrésistible de « Engines Of War »), quelques tremolos et un soupçon de mélodie, c’est on ne peut plus simple. Aucun blast bien évidemment, Giovanni Durst (aucun lien fils unique) fraîchement arrivé pour l’opus précédent se ‘’contentant’’ d’alterner les rythmiques classiques du style entre tchouka-tchouka plus ou moins rapides (pied au plancher dès le début de « A Carrion Harvest »), rythmiques d-beat thrashy ou groovy (ce côté sautillant irrésistible de « Beyond The Veil » ou celui de « Crawling Over Corpses ») et ralentissements brise-nuques (toujours sur « Beyond The Veil (of the Grey Mare) » à 3’07 ou « The Finality Of Perpetuation » à 2’09 par exemple). Bon alors, quelles différences ? Pas la production non plus tant le son est totalement superposable à celui de son ainé, sans personnalité particulière mais sans autre défaut non plus, les deux galettes ayant été enregistrées au Grindstone Studio de Birmingham. Alors ? Ben oui c’est l’arrivée de Nik Sampson à la basse qui fait toute la différence ! Nan je déconne… Au bout de compte il n’y a fondamentalement que très peu de changement entre les deux dernières sorties de Benediction, ce n’est pas forcément un mal en soi au vu de la qualité respective desdites sorties. Pourtant à titre personnel je garde une légère préférence pour « Scriptures » (auquel j’octroierais un demi-point de plus). Bon ça se joue à trois fois rien, des mélodies un peu plus marquantes par exemple et un riffing globalement un chouïa plus inspiré et puis ce petit nouveau malgré un titre en moins (mais une minute en plus) finit par un peu traîner en longueur avec ses quarante-sept minutes. Si ça ne tenait qu’à moi, un titre comme l’inutile « Deviant Spine » finirait à la poubelle et on se retrouverait avec dix titres pour à peine quarante-trois minutes et un album plus efficace. Et puis soyons honnête, j’ai beau adorer le style pratiqué ici, tous les titres finissent un peu par se ressembler mais c’est le jeu ma pauvre Lucette (heureusement deux ou trois refrains vous accrocherons l’oreille plus que les autres (« Beyond The Veil (of the Grey Mare) », « Psychosister »).
Bref, à part ces quelques défauts qui n’ont rien de rédhibitoire « Ravage Of Empires » reste un (très) bon album de Benediction. Un groupe au fort capital sympathie qu’il fait plaisir de revoir au top de sa forme. Alors même si ça ronronne un peu et qu’il en faudrait plus pour prétendre monter en première league, moi je prends beaucoup de plaisir à l’écoute de ce neuvième effort des Britanniques et j’espère bien pouvoir les croiser sur scène car tout ça doit sacrément donner envie de remuer du popotin !
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