Toujours vivant, toujours debout, non il ne s’agit pas de Renaud mais bien des Anglais de
BENEDICTION, institution anglaise de la deuxième division
death metal depuis 1989 et vraisemblablement en cours de finalisation de son neuvième album studio si je me fie à la sortie des
singles « Stormcrow » (2022) puis « Painted Skulls » (2023).
C'est entendu, la formation d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec celle des débuts, si ce n’est l’indéboulonnable paire
Peter Rew /
Darren Brookes aux guitares, le style a lui aussi un peu évolué en trente ans mais, au demeurant, le disque qui m’intéresse le plus, c’est le premier : «
Subconscious Terror ». Cela pour deux raisons : d’une, j’aime commencer les histoires par le début (ce à quoi vous me rétorquerez qu’il aurait alors fallu d’abord parler de la démo «
The Dreams You Dread » ainsi que du
split enregistré aux côtés de
PUNGENT STENCH), de deux c’est le seul LP où
Barney Greenway apparait, laissant sa place à
Dave Ingram dès l’album suivant «
The Grand Leveller » pour rejoindre
NAPALM DEATH, alors en phase de construction de son
« Harmony Corruption ». Un choix de carrière on ne peut plus judicieux…
Musicalement, il faut bien sûr remettre cet enregistrement en perspective de l’époque mais les apparitions sur les compilations cultes «
Death… Is Just the Beginning » doublées de la signature chez
Nuclear Blast laissaient déjà entrevoir un avenir prometteur, tout le monde voyant alors en
BENEDICTION la nouvelle sensation forte du
death metal, à juste titre d’ailleurs tant ces neuf compositions font désormais office de maître étalon en matière d’
old school. Il se trouve que le groupe n’est jamais vraiment parvenu à monter sur le podium mais s’il fallait identifier le chaînon manquant entre les débuts de
BOLT THROWER et la période
death de
NAPALM DEATH, c’est bien vers «
Subconscious Terror » que pencherait la balance.
Les compositions sont basiques au possible, peu techniques, construites avec des phases rythmiques épaisses sur lesquelles le growl de
Barney fait merveille. C’est d’ailleurs amusant de constater qu’il a déjà tous ses gimmicks vocaux, ses intonations, son départ étant tout de même un sacré coup dur ne serait-ce que pour l’identité sonore de la formation. Ce qu’il y a de sûr, c’est que l’on n’écoutera pas ce disque pour ses qualités instrumentales, les solos étant notamment plutôt catastrophiques. En revanche, pour les amateurs de tempos moyens et de riffs gras, il sera difficile d’ignorer cette galette : la musique prend aux tripes, elle est jouée avec la ferveur et l’authenticité de l’époque, quand le
death metal n’était pas encore devenu un truc
cool. Et cette ambiance putain… C’est vrai que la musique extrême contemporaine est plus spectaculaire, elle va plus vite, elle est plus brutale, plus technique, mieux produite et certains parviennent à retranscrire ce truc unique qu’il y avait aux débuts des années 90 mais quand on a la chance, à l’aide d’un simple clic, de pouvoir accéder à toutes les merveilles de l’adolescence, cela procure vraiment un plaisir inégalable.
Evidemment, il ne s’agit pas du meilleur album de
BENEDICTION et «
The Grand Leveller » (1991) puis «
Transcend the Rubicon » (1993) feront bien mieux, et ce à tous les niveaux : une identité sonore plus affirmée, des riffs plus étoffés, davantage de mélodies également, une production digne de ce nom,
Nuclear Blast ayant toujours cru au talent des Anglais. Mais débuter sa carrière avec un tel pavé, qui fit directement entrer les musiciens dans la légende du genre, c’est tout simplement énorme. On pourra toujours regretter que malgré de telles pépites, ces messieurs resteront des éternels seconds couteaux en dépit de leur aura de pionniers et de l’appui d’un gros label, tant pis. Il reste cet héritage merveilleux dont on ne se lassera jamais.
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