Seraphic Disgust - Rotting Manifestations
Chronique
Seraphic Disgust Rotting Manifestations (EP)
D'abord une pochette qui sait attirer l’œil, les yeux au pluriel d'ailleurs. Déjà là, ça tue. Comme d'habitude, c'est affaire de goût, mais je la trouve superbe cette peinture de Marcio Blasphemator, un Brésilien qui a déjà travaillé pour de nombreuses formations comme Saccage, Hellripper, et d'autres qui me sont moins connues. Quoiqu'il en soit, si l'on observe son travail passé, il semble vouloir nettement changer de style ici, lorgnant ostensiblement vers ce que Gabriel Byrne (Drawn and Quartered, Serpens Aeon, etc...) a pu produire.
Ensuite, et pour changer, on se renseigne. Et on comprend fissa qu'on n'a pas vraiment à faire à des perdreaux de l'année, les bougres à la manœuvre ayant quelques autres formations sur leurs curriculum vitae respectifs, actuellement ou par le passé; citons au hasard Ascended Dead, Xantam, Tideless. Par ailleurs, Seraphic Disgust avait sorti une rehearsal demo en 2013 et un premier EP en 2015, tout deux allègrement passés sous mon radar.
Les sempiternelles présentations d'usage étant faites, entrons dans le vif: ce EP... et bien ce EP bute sévère ! Qu'on se le dise ! Et même que c'en est étonnant que la chose soit passée inaperçue à ce point. Sûrement que les labels qui ont sorti la bête affreuse ne sont pas des plus connus -Headsplit mis à part bien entendu- et n'ont pas l'air d'avoir eu, ni les moyens, ni la réelle volonté de mettre plus en avant ce format court de la fessée-déculottée. Réjouissez-vous, car votre webzine-à-tendance-brutale préféré, par le truchement de votre serviteur, est là pour réparer l'odieuse infamie, séance tenante. Car oui, il bute ce EP. L'amateur d'un Death Metal basé sur des riffs sulfureux, et une ambiance viciée, fétide, n'aura d'autre choix que de s'incliner devant Rotting Manifestations. Écoutez seulement ces leads de guitares tordues mais absolument jouissives, portant des embryons difformes de mélodies malsaines et malodorantes, ces harmonies déglinguées, et autres riffs pestilentiels passés au phaser comme au bon vieux temps. On n'est pas dépaysé, et surtout, on n'est pas chez des manchots. Le côté corrosif, acide de ces riffs, la basse qui gargouille, les rares et discrètes touches de clavier, le jeu sobre mais juste du batteur, et l'alternance d'un growl répugnant, vindicatif et dominateur, avec une voix plus écorchée, mais sûrement pas moins craspec. Oui, je vous le garantis, il y a tout ça. Et pas seulement. Comptez également sur des changements de rythmes et séquences, souvent inattendus, mais toujours fichtrement bien gaulés; le sens aigu de la composition, en définitif. Un tourbillon infernal orné de divers soli qualité extra-terrestre, et puis il y a ce tapping à la basse, désossé à la moulinette-à-effets sur Requisistion of Moloch, qui n'en finit pas de me retourner à chaque écoute... Rraaaah... Y a pas: ça bute !
Sorti en catimini, et donc découvert un peu sur le tard, ce petit format saura assurément réjouir les plus insatiables deathsters qui rôdent en ces pages, et devrait susciter dorénavant une attention toute particulière pour les futures réalisations des Californiens de Seraphic Disgust.
Au fait, je l'ai déjà dit qu'il bute ce EP ?
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