Pustilence - The Birth Of The Beginning Before The Inception Of The End
Chronique
Pustilence The Birth Of The Beginning Before The Inception Of The End (EP)
Débarqué en fin d’année dernière de Brisbane, Australie, Pustilence n’a pas manqué de se faire remarquer grâce à ce nom qui doit évidemment beaucoup à Patrick Gromelon mais également à la sortie d’un EP dont le titre un brin kamoulox n’est pas passé inaperçu. Intitulé The Birth Of The Beginning Before The Inception Of The End, ce dernier est paru tout d’abord sur Bandcamp en fin d’année dernière avant d’être proposé aux formats cassette et CD il y a seulement quelques semaines grâce aux labels Rotted Life Records et Personal Records. À ces débuts en fanfare s’ajoute également une signature sur le label espagnol Memento Mori pour la sortie d’un premier album prévu pour 2022.
Formé en 2020, Pustilence compte dans ses rangs des membres de formations modestes et discrètes telles que Bone Marrow ou Hinterkaifeck. Des noms qui ne doivent pas vous dire grand chose (à moi non plus soit dit en passant) et qui du coup ne mettent pas spécialement en appétit. Pour autant, malgré la foultitude de petits groupes à percer ces dernières années qui fait que l’on ne sait plus où donner de la tête et ce line-up soulevant peu d’enthousiasme et de curiosité, Pustilence mérite grandement que l’on prenne le temps de s’y intéresser.
Derrière ce titre à rallonge qui prête quelque peu à sourire se cache un trio aux ambitions peu élevées (comprendre par là que Pustilence n’a pas l’intention de bouleverser quoi que ce soit avec sa formule) mais néanmoins doté d’une force de persuasion particulièrement infaillible. Dans un esprit typiquement australien avec notamment cette frénésie et cette intensité qui qualifient en règle générale une bonne partie des groupes de l’île (sans pour autant chercher à égaler le degré de bestialité d’entités telles que Sadistik Exekution, Bestial Warlust et autre Abominator), la jeune formation ne va pas manquer de convaincre et cela sans avoir à s’y reprendre plusieurs fois. Cette immédiateté, on l’a doit justement à ces attaques frontales que Pustilence va mener ici le plus clair du temps (notamment sur "Gateways To Enigma: I" et "Dissolute Delirium: III"). Un caractère primitif que le groupe entretien jusque dans cette production qui est ici le seul véritable point faible de ce court EP. En effet, malgré son caractère pour le moins lisible, la batterie manque par exemple cruellement d’attaque et de nerfs alors que le son de guitare, plat et rachitique malgré une certaine abrasivité, ne permet pas vraiment de révéler le plein potentiel de ces quelques compositions. Rien de rédhibitoire car encore une fois on distingue aisément chaque instrument (à l’exception de cette basse aux abonnés absents) mais c’est un point que Pustilence aura à améliorer à l’avenir s’il veut pouvoir faire la différence.
En attendant de voir de quoi sera fait ce premier album prévu pour 2022, ces quatre titres remplissent largement leur office. Aussi, en dépit d’une approche pour le moins passéiste, Pustilence montre sa capacité à varier les plaisirs en offrant avec le titre "Unto Pandemonium: II" quelque chose d’un peu plus posé. Si on y trouve à mi-parcours une séquence légèrement plus soutenue, la tendance générale est ici au mid-tempo. Un mid-tempo dont le groove ne manquera pas d’en faire dodeliner plus d’un. ""Journey To The Altar Of The Unknowns"" fait quant à lui figure d’interlude relativement inutile même si sa durée réduite (un petit peu plus d’une minute) réussit à le rendre largement acceptable. Mais là où Pustilence marque le plus de points, c’est sur des titres tels que "Gateways To Enigma: I" et "Dissolute Delirium: III" menés comme ont l’a vu à grand renfort de blasts sauvages, de riffs ultra nerveux, de solos mélodiques particulièrement bien sentis et de changements de rythmes capables d’apporter un peu plus de la profondeur à des titres qui derrière ce caractère primitif cachent tout de même quelques inclinaisons techniques pour le moins évidentes.
Malgré quelques imperfections (notamment cette production trop maigrelette et cet interlude à l’intérêt relativement limité), The Birth Of The Beginning Before The Inception Of The End n’en reste pas moins un très chouette EP qui devrait réussir à convaincre les amateurs de Death Metal rappelant les premiers albums de Cannibal Corpse, Morbid Angel et même Suffocation. Une formule aujourd’hui vue et revue mais que le trio semble plutôt bien maitriser à en juger par la qualité de ces quelques titres aussi efficaces qu’inspirés. En attendant une suite plus conséquente, les quatre titres de ce premier EP ne manqueront pas de tourner régulièrement chez moi.
| AxGxB 15 Avril 2021 - 1050 lectures |
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