Deux ans presque jour pour jour après la sortie d’un EP baptisé en toute modestie
In The Name Of True Death Metal, les Mexicains de Morbid Messiah signaient leur retour aux affaires avec la parution en octobre dernier de leur premier album intitulé
Demoniac Paroxysm. Mais plus qu’un retour, c’était surtout l’occasion pour le groupe d’essayer de tirer son épingle du jeu avec le concours du label espagnol Memento Mori dont la qualité des productions n’est plus vraiment à démontrer (Ataraxy, Atavisma, Cardiac Arrest, War Possession, Torture Rack, Witch Vomit...) même s’il s’agit pour l’essentiel de groupes évoluant en seconde division.
Histoire de bien faire les choses, le groupe a dans un premier temps sollicité les talents artistiques de l’Américain Mark Riddick pour un artwork en noir et blanc toujours aussi dégoulinant à base de squelettes, tripailles et autres matières corporelles plus ou moins en état de putréfaction. Côté production, Morbid Messiah a repris le chemin des M.A.T. studios situés en banlieue de Mexico City dans la ville de Cuautitlán Izcalli. Sans surprise, celle-ci est calquée quasi à l’identique sur celle de
In The Name Of True Death Metal c’est à dire une production typiquement sud-américaine qui va mettre l’emphase sur la nature sauvage de ces compositions. Enfin côté line-up, pas de changement à signaler non plus puiqu’Anubis Sandoval ne quittera la formation qu’après l’enregistrement de l’album.
Reprenant naturellement les choses là où ils les avaient laissés deux ans auparavant, les quatre mexicains n’entendent pas bouleverser quoi que ce soit à cette formule depuis longtemps consacrée. Toujours au nom du vrai Death Metal, le seul, l’unique, Morbid Messiah reprend ces mêmes riffs primitifs et sauvages, ces mêmes cadences pour la plupart particulièrement soutenues, ces mêmes atmosphères bestiales et ce même growl suffocant qui faisaient le charme de son premier EP et, bien avant lui, des productions signées d’un certain Sadistic Intent. Car oui, les deux groupes partagent une approche pour le moins similaire pour ne pas dire tout à fait identique. Alors si on sait bien évidement qui a copié sur qui, cela n’enlève rien à l’efficacité dont fait preuve ici Morbid Messiah. Mené tambour battant, la machette entre les dents,
Demoniac Paroxysm ne fait aucun cadeau et seul cette introduction ou ce dernier titre qu’est "Morbid Messiah/Morbid Invocation" (en dépit d’une conclusion menée pied au plancher) viennent quelque peu calmer les ardeurs de ces guérilleros mexicains.
Malheureusement pour Morbid Messiah, il est difficile de tenir la comparaison avec Sadistic Intent, en grande partie parce que ce que le groupe californien a produit dans les années 90 et 2000 est absolument intouchable et aussi parce que Rick Cortez reste un excellent guitariste dont le sens du riff (même s’il a été mis à mal ces dernières années, notamment sur
Reawakening Horrid Thoughts) a toujours été particulièrement affûté là où celui de Morbid Messiah manque tout de même un peu de mémorabilité. Et oui, le plus gros défaut des Mexicains est de se reposer sur des riffs certes efficaces (au moins dans l’instant) mais finalement bien moins marquants (et parfois même un peu trop faciles) en dépit de moments particulièrement redoutables et. Un détail qui empêche le groupe mexicain de briller et le conduit pour le moment à végéter en seconde division parmi tant d’autres. Chose qui en soit n’a strictement rien de gênant surtout si l’on considère le nombre de second couteau de qualité dans le même cas que Morbid Messiah.
Destiné principalement aux amateurs de la scène sud-américaine pour son caractère primitif, jusqu’au boutiste et parfois un petit peu redondant (les séquences de tchouka-tchouka se suivent et se ressemblent, ces riffs simples répétés ad-nauseam...), ce premier album de Morbid Messiah ne fera certainement pas date dans l’histoire du Death Metal. Mais comme le signifiait péremptoirement le groupe il y a deux, sa formule s’inscrit dans une quête visant tout simplement à rendre hommage aux premiers albums du genre. Morbid messiah n’a ainsi pas faillit à sa mission puisque ce
Demoniac Paroxysm, en dehors de sa production, un poil trop "propre" pour l’époque, n’aurait certainement pas fait tâche au début des années 90.
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