Morbid Flesh - Embedded In The Ossuary
Chronique
Morbid Flesh Embedded In The Ossuary (EP)
À ceux d'entre vous qui recherchent l'originalité et la fraîcheur, merci de passer immédiatement votre chemin. Ce que vous réserve cette chronique et surtout ce disque va effectivement à l'encontre de vos attentes. Death Metal plutôt rétrograde, la musique de Morbid Flesh se destine ainsi à un public d'irréductibles nostalgiques coincés à la fin des années 80 voir au début des années 90. Un Death Metal inspiré par une époque aujourd'hui révolue mais pourtant toujours très populaire et dont la seule vocation est finalement de procurer à l'auditeur un instant de plaisir immédiat et inconditionnel.
Formé en 2007 sur les cendres d'Undertaker, les Espagnols de Morbid Flesh n'en sont pas à leur coup d'essai. Après une première démo sortie en 2009 et intitulée Dying Lapidation, le groupe est approché par le label Memento Mori pour la sortie de leur premier album, le fort recommandable Reborn In Death. Trois ans plus tard, le groupe marque son retour avec la sortie d'un nouveau EP intitulé Embedded In The Ossuary dont l'artwork a été confié à Javi Castano (tatoueur installé à Barcelone).
Sans surprise, Morbid Flesh s'enfonce dans la brèche d'un Death Metal old school des plus classiques dont la seule force réside dans l'efficacité brute de ses six compositions ainsi que dans l'atmosphère moite et étouffante qui s'en dégage. Ainsi, rien de bien nouveau sous le soleil espagnol, à l'exception peut-être de cette introduction instrumentale de près de trois minutes revêtant des accents mélodiques tout à fait inattendus. Une mise en bouche plutôt surprenante et finalement assez épique rappelant le Death Metal moderne et mélodique de formations telles que Amon Amarth, Kataklysm et compagnie...
La suite, comme indiqué juste au dessus, se veut beaucoup moins étonnante mais non moins digne d'intérêt. Aidé par une production massive et moderne s’opposant au caractère résolument old school de ces six compositions, Morbid Flesh va ainsi à l’essentiel. Un contraste intéressant qui procure aux Espagnols une certaine puissance de feu marquant ainsi immédiatement les esprits à défaut d’être tout à fait originaux. Ainsi faisant, les cinq titres s’enchaînent sans aucun temps mort sur fond de tchouka-tchouka effrénés et de riffs toujours très simples mais diablement efficaces. On remarquera ici et là quelques ralentissements écrasants ("Charnel House" à 1:11, "Under Ragged Hoods" à 1:41, les premières secondes de "Rising Of Shadows" puis à 1:38, "From Beyond The Bonds" à 1:38, les premières mesures de "Summoning The Sorcery Of Death") venant apporter ce qu’il faut de relief à l’ensemble ainsi et surtout que de nombreux leads et soli particulièrement inspirés venant relevés encore davantage l’intérêt de ces quelques brûlots (« Charnel House » à 0:27 et 1:56, "Under Ragged Hoods" à 2:18, "Rising Of Shadows" à 1:51, "From Beyond The Bonds" à 3:40, "Summoning The Sorcery Of Death" à 2:21).
Rien de bien nouveau donc mais une certaine capacité à s’approprier les codes en vigueur pour les recracher avec ce qu’il faut d’efficacité et de panache. Se faisant, Morbid Flesh séduira à n’en point douter les nombreux amateurs de ce genre de douceurs aussi peu subtiles que redoutables. Même le growl gras et profond mais tout a fait classique de Vali réussi à convaincre d’emblée. Bref, un disque fort sympathique mélangeant un esprit résolument old school dans une musique moderne en forme d’énorme coup de poing.
| AxGxB 12 Juin 2014 - 1123 lectures |
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