Ravenous Death - Chapters Of An Evil Transition
Chronique
Ravenous Death Chapters Of An Evil Transition
Devenu depuis quelques années un des pays les plus dangereux au monde le Mexique continue de voir vivre et prospérer une scène Death Metal particulièrement énervée, visiblement inspirée par la violence quotidienne que font subir l’insécurité galopante et les cartels à ses habitants. Car avec celle venue du Brésil (et sans oublier celle du Chili chère à notre confrère Keyser), elle est probablement une des plus prospère et qualitative de l’Amérique centrale et du sud tant nos esgourdes ont appris à connaître les furieux ZOMBIEFICATION, BRUJERIA, HACAVITZ ou encore RAVAGER, et apprécieront donc tout autant les jeunes loups de RAVENOUS DEATH. Ces derniers depuis leurs débuts en 2016 n’ont également pas perdu de temps pour se faire déjà une petite réputation, il faut dire que leur premier EP « Ominous Deathcult » sorti l’an dernier était une vraie réussite qui sentait bon les années 90. Revendiquant à l’origine comme influences majeures GRAVE, TORTURE DIVISION et surtout VOMITORY (à qui il doit son nom), le quatuor affublé désormais d’un nouvel hurleur franchit un cap sans doute décisif avec ce long-format qui conserve les bonnes choses entrevues auparavant, tout en restant dans son créneau rétro mais pas trop où l’efficacité et la vitesse priment sur le reste.
D’entrée le combo va montrer ce qu’il sait faire pour le mieux avec le rutilant et brutal « Doomed To Exist » où explosivité et tabassage vont être présents en très grandes quantités, et agrémentés de quelques passages mid-tempo afin de densifier l’ensemble qui s’avère redoutable. Le tout en s’inspirant largement de la formation des frères Gustafsson (période Ulf Dalegren) tant le riffing et le jeu de batterie nous renvoie aux plus belles heures des suédois (à cheval sur les deux millénaires). Sans prétention et reprenant tous les codes propres au genre la musique des latinos met directement la barre assez haut, en ayant surtout la bonne idée de ne pas se contenter de frapper vite et fort en permanence, même si cela reste leur fonds de commerce favori. Comme via les excellents « Initiation Ritual » et « Massacre Cult » qui maintiennent une pression constante du début à la fin, et ne proposent presque aucun moment de répit ou de respiration à l’auditeur. Déchaînée de part en part cette doublette à la bonne idée heureusement de ne pas s’éterniser, afin d’éviter ainsi toute monotonie précoce et désagréable, ce qui n’arrive heureusement pas avec le reste des compos très variées et tout aussi réussies.
Car les gars savent jouer le grand-écart entre explosivité et lourdeur, comme cela est le cas avec le redoutable et entrainant « Harvesting Hate » au riffing particulièrement affûté et aux transitions affinées avec la lenteur qui clôt provisoirement les débats, avant d’enchaîner sur le tout aussi réussi « Evil Dementia (The Voices Of The Nobodies) ». Faisant presque office de suite logique du précédent morceau on y retrouve les mêmes éléments mais joués de façon encore plus directe et sans concessions, se débarrassant du même coup des quelques rares éléments techniques qu’il contenait, à l’instar de « Cursed Origin » au schéma similaire et aux blasts plus présents, conjugués à des instants plus lourds parfaits pour headbanguer. D’ailleurs ce point précis va être plus présent sur le massif « The Sinister Being » qui laisse la part belle à un tempo moins elevé et aux passages écrasants, confirmant encore une fois la force des mexicains quand ils lèvent le pied. En effet après une longue introduction plus sombre et froide que ce qu’on a pu entendre jusque-là le reste va alterner entre parties remuantes et accélérations démoniaques mais calibrées, montrant donc qu’ils n’oublient pas la vitesse et le déchaînement de violence. Histoire de terminer en beauté ceux-ci nous offrent avec « Soul Consumned By The Occult » une partition différente de tout le reste entendu jusque-là, à la fois plus barrée (où l’on trouve plus de breaks que d’habitude) et proposant par la même occasion une grande variation de rythmes. Et même si l’ensemble est construit de façon simple et efficace ceci permet de ne pas se perdre en chemin et de rester cohérent jusqu’à bout, et terminer ainsi de fort belle manière comme tout le reste entendu auparavant.
Ne prétendant rien révolutionner et ne s’éternisant pas sur la durée cet opus possède suffisamment d’arguments (notamment une production à l’ancienne et “raw”) pour ne pas lasser l’auditeur et l’accrocher dès le début, sans risquer également de le perdre en route. En effet ici l’ensemble reste d’une homogénéité à toute épreuve et ne comporte aucune faute de goûts (même si certains plans peuvent avoir tendance à se répéter sur la durée, tout comme une construction globale assez similaire), du coup cet examen de passage est franchi haut la main, confirmant ainsi que les mecs ont un véritable talent d’écriture et qu’ils ne se content pas que copier sur leurs glorieux aînés. Alors que 2019 vient à peine de commencer voilà déjà qu’elle démarre fort en matière de Metal de la mort, et même s’il y’a peu de chances que cet album marque durablement les esprits durant cette année il possède quand même suffisamment d’atouts pour qu’on y revienne avec plaisir régulièrement, tant sa fougue et sa hargne sont contagieux.
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