Musicien accompli et respecté par à peu près toute la scène Death Metal underground, Gene Palubicki a toujours été un artiste relativement discret mais surtout assez mono-maniaque. Passé par des groupes tels qu’Angelcorpse, Apocalypse Command, Blasphemic Cruelty, Impiety (le groupe américain à ne pas confondre avec son homologue singapourien effectivement bien plus connu) et Kerasphorus en plus d’être actifs ces dernières années au sein de Perdition Temple, Malefic Throne, Hexorcist et même Demonized, l’Américain a toujours officié dans des formations musicalement très proches d’Angelcorpse et Morbid Angel à tel point qu’on a parfois eu un peu de mal à les différencier...
D’ailleurs, notre homme a eu une année 2025 relativement chargée puisqu’en plus d’un premier longue-durée sous la bannière de Malefic Throne, celui-ci a sorti le même jour chez Hells Headbangers Records son quatrième ou peut-être cinquième album si vous êtes de ceux qui, malgré ses quatre reprises pour un total de huit titres seulement, considèrent comme tel
Merciless Upheaval. Avec
Malign Apotheosis rien de semblable puisque celui-ci aligne pour l’occasion huit nouvelles compositions pour une durée d’à peine trente-cinq minutes. Mis en boite par le groupe lui-même puis passé ensuite entre les mains d’Adrian Jarrett Pritchard (Brutality, Eulogy, ex-Exmortis...) qui en a réalisé le mixage et le mastering, ce nouvel album a été illustré par le Portugais Nuno Zuki plus connu dans le milieu sous le nom de Belial NecroArts (Adorior, Altars Ablaze, Frightful, Irae, Perishing, Qrixkuor, Ventr...). Ce dernier signe pour l’occasion une oeuvre des plus sombres qui colle on ne peut mieux aux thématiques diaboliques et infernales abordées ici par Perdition Temple.
Bouclé en moins de trente-cinq minutes,
Malign Apotheosis n’est pas ce que l’on appelle un album qui traîne en longueur. Un format court auquel a toujours été très attaché le père Palubicki puisque c’est effectivement ce qui convient le mieux à ce genre d’album qui, trop long, perdrait en effet et de son charme et de son intérêt.
Sans aucune surprise, c’est donc une fois encore pied au plancher et tête dans le guidon que nos trois Américains ont décidé de mener leurs assauts tout au long de cette grosse demi-heure particulièrement musclée. Une cadence soutenue marquée évidemment par l’usage généreux de blasts (l’entame en fanfare de "Resurrect Damnation", "Kingdoms Of The Bloodstained" à 0:25, "Purging Conflagration" à 0:19, les premières secondes radicales de "Death Insurrection"...) et autres accélérations thrashisantes toujours aussi efficaces et entrainantes ("Death Insurrection" à 0:09, "Malign Apotheosis" à 0:25 et 1:29, "Agony Unto Revelation" à 0:30 puis à plusieurs reprises ensuite, "Bellum AB Infernum" à 1:46...) dispensées sur fond de double grosse caisse mais également par tout un tas de riffs exécutés le plus souvent à toute berzingue auxquels viennent s’ajouter également de nombreux solos chaotico-mélodiques dont le degré d’hystérie n’est pas sans faire écho au génie d’un certain Trey Azagthoth ("Resurrect Damnation" à 1:06, "Agony Unto Revelation" à 1:30, "Bellum AB Infernum" à 1:24, 1:53 et surtout 2:55, "Fell Sorcery" à 1:38 et 2:38...). Ce sentiment d’être ainsi attaqué violemment de toute part est également renforcé par la structure même de chacune de ces huit nouvelles compositions puisque celles-ci sont en effet marquées par des changements de rythmes impromptus et nombreux, par un riffing nerveux tout aussi changeant ainsi que par des lignes de chant mitraillette qui fusent et nous agressent les oreilles sans vergogne. D’ailleurs depuis le départ d’Impurath, c’est toujours monsieur Palubicki qui assure ici le chant dans un registre, ô surprise, très proche de celui de son grand copain Pete Helmkamp.
Si Perdition Temple est un groupe sans pitié, il n’est pourtant pas rare de le voir tempérer ses ardeurs le temps de courtes séquences placées effectivement un petit peu plus sur la retenue (les premières seconde très inspirées par Morbid Angel de "Kingdoms Of The Bloodstained" et "Malign Apotheosis", "Purging Conflagration" à 0:36, "Agony Unto Revelation" à 2:50). Bien évidemment, celles-ci sont souvent très brèves et n’apporteront que peu de réconfort à ceux qui auront le sentiment de se faire malmener trop vigoureusement mais on ne manquera pas de les apprécier pour autant car elles n’en sont pas moins toujours extrêmement bienvenues. Finalement, comme son prédécesseur, le seul défaut de
Malign Apotheosis est sa production un tantinet trop étouffée et un son de batterie peut-être moins synthétique que sur
Sacraments Of Descension mais qui tout de même manque par moment un petit peu de naturel. Rien de rédhibitoire mais au moins vous savez.
Élève appliqué et fidèle à une formule qu’il a lui même largement contribué à perpétuer depuis le début des années 90, Gene Palubicki livre avec
Malign Apotheosis un nouvel album effectivement dénué de toute originalité mais encore une fois d’une efficacité redoutable et rarement mise en défaut. Certaines irritants persistent à commencer par cette production effectivement perfectible mais dans l’ensemble, pour qui aime ce genre de Death Metal hyper frontal largement inspiré par celui de Morbid Angel et Angelcorpse, ce genre de douceurs constitue à n’en point douter un vrai régal. Car dans le genre bourre-pif qui fait mal, ce nouvel album de Perdition Temple se pose là.
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