Perdition Temple - The Tempter's Victorious
Chronique
Perdition Temple The Tempter's Victorious
Gene Palubicki a toujours été un garçon occupé, partageant son temps entre divers projets peu réputés pour leur finesse et leur originalité. Avec le retour très attendu d’Angelcorpse, il sera d’ailleurs cette année au centre de l’attention au même titre que Pete Helmkamp et Ronnie Parmer. Mais ce n’est pas ce projet-ci qui nous intéresse aujourd’hui. Outre un nouveau EP de Blasphemic Cruelty, l’américain a sorti l’année dernière un nouvel album avec Perdition Temple. Projet jusque-là passé sous silence en ces pages malgré un très bon Edict Of The Antichrist Elect sorti en 2010 sur Osmose Porductions.
Intitulé The Tempter's Victorious, ce nouvel album paru en janvier 2015 sur Hells Headbangers Records scelle l’arrivée dans les rangs de Perdition Temple de deux nouveaux protagonistes venus soulager un Gene Palubicki probablement débordé. Ainsi, Impurath de Black Witchery prend désormais en charge les parties de chant alors que Gabriel Gozainy s’occupe dorénavant de la basse. Pour le reste, le groupe est toujours constitué de Bill Taylor (Immolation, ex-Angelcorpse...) et donc Gene Palubicki aux guitares ainsi que Ron Parmer (Angelcorpse) à la batterie.
Projet initié suite à la seconde défection d’Angelcorpse en 2009, le but affiché par Perdition Temple a toujours été très clair : reprendre les choses là où Pete Helmkamp et sa bande les avaient laissés quitte à tomber dans un mimétisme parfois gênant. Ne vous attendez donc pas à être surpris si vous connaissez la discographie du groupe de Tampa sur le bout des doigts même si au Diable l’originalité lorsque l’on a des morceaux aussi redoutables et punitifs que ceux de Perdition Temple !
Sans introduction, sans préambule, sans avertissement ni mise en garde… le groupe entre dans le vif du sujet avec une violence et une immédiateté inouïe. Ce faisant, les Américains marquent ainsi leur territoire sans laisser à l’auditeur la possibilité de s’en retourner. Une véritable blitzkrieg menée en un peu plus de trente-cinq minutes avec pour seul résultat escompté : la destruction pure et simple de toute forme de vie. Quelle qu’elle soit.
Une démonstration de force dénuée de toute subtilité mais d’une capacité de persuasion évidente. Matraqué ainsi aux oreilles de l’auditeur à grands coups de blast beats quasi-ininterrompus et de riffs épileptiques ultra nerveux, le Death Metal de Perdition Temple ne fait absolument pas dans la demi-mesure. Un jusqu’auboutisme qui en laissera évidemment plus d’un sur le bord de la route tant l’absence de concession donne à la musique des Américains un côté que certains jugeront sûrement beaucoup trop linéaire et répétitif. Un constat difficilement discutable tant la recette déployée par Perdition Temple montre en effet très vite ses propres limites en déroulant inlassablement le même scénario. Mais si vous êtes de ceux capables de vous en contenter, The Tempter's Victorious risque très vite de s’imposer comme un album majeur dans le genre.
Rappelant le meilleur d’Angelcorpse, ce nouvel album de Perdition Temple en reprend tous les éléments à commencer par cette frénésie et cette fureur sanguinaire (ça va vraiment très vite). Un niveau d’intensité tel que l’enchaînement de ces huit morceaux finira quoi qu’il arrive par vous casser la tête en deux, parfois même avant que vous en arriviez au bout... Guerre, feu, destruction semble être ainsi le leitmotiv des Américains qui ne lèvent presque jamais le pied. Et lorsqu’ils le font, on sent alors planer très distinctement l’influence d’un certain Morbid Angel sur le riffing alambiqué de Gene Palubicki et Bill Taylor (à l’image notamment de "Chambers Of Predation" à 0:36, à 1:26 puis à 2:47). Quant au nombreux solos disséminés à travers tout l’album, ces derniers viennent, tels de véritables soubresauts strident et ultra agressifs, renforcer l’aspect chaotique et radical du Death Metal de Perdition Temple. Une déferlante de haine que rien ne semble vouloir s’arrêter. Argh... Bluargh... Grrrr... Enfin, Impurath s’en sort évidemment très bien même si le mixage ne lui est pas tout à fait favorable (une légère mise en retrait par rapport aux autres instruments là où on aurait préféré quelque chose de peut-être plus corrosif).
J’aurai peut-être pu rentrer davantage dans le détail des riffs ou des séquences de chaque morceau mais cela n’aurait pas servi à grand-chose. Ce que vous devez simplement comprendre c’est que Perdition Temple n’est ni plus ni moins qu’un substitut de qualité à un Angelcorpse que nous avions quitté en demi-teinte après le passablement raté Of Lucifer And Lightening. Grâce à The Tempter's Victorious, Gene Palubicki vient rappeler en bonne et due forme que l’on peut toujours compter sur lui lorsqu’il s’agit de faire parler la poudre avec perte et fracas. Un disque sacrément coriace et surtout sans compromis aucun qui devrait réussir à faire patienter tous ceux qui attendent désormais Angelcorpse de pieds ferme après l’annonce inattendue de sa reformation.
| AxGxB 5 Février 2016 - 1337 lectures |
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