Warside - The Enemy Inside
Chronique
Warside The Enemy Inside (EP)
Depuis toujours la cité des Gones a été un terreau fertile en matière de formations qualitatives et particulièrement énervées - quel que soit le style pratiqué - et une fois encore elle trouve le moyen de voir émerger de nouveaux noms particulièrement intéressants. Parmi les récents exemples en date on peut facilement citer WARSIDE qui a vu le jour en 2018 et sort aujourd’hui un premier Ep de très bon goût et des plus efficace, tant son gros Death qui tâche (aux légères influences modernes et Grindcore) lorgne tout autant vers VOMITORY et ABORTED que du côté de MUMAKIL et ROTTEN SOUND. Formé de vieux briscards locaux ayant fait leurs armes notamment dans SKOX et WHISPER-X l’entité nous balance vingt-deux minutes de gros son aux textes travaillés et inspirés, où les influences des films de guerre et de la science-fiction ne sont jamais très loin.
D’ailleurs cette dernière va se montrer d’entrée sur « Fahrenheit 451 » (pour les ignares il s’agit d’un roman d’anticipation de Ray Bradbury sorti en 1953, et adapté au cinéma par François Truffaut en 1966), un titre qui en cette période d’incertitude sur la culture et la vie sociale prend une importance encore plus forte. Et le moins que l’on puisse c’est que le quintet se montre particulièrement vaillant et ce premier morceau va donner le ton de ce qui va suivre sur toute la longueur, où le tabassage intensif et une vitesse prépondérante vont être majoritaires, mais où heureusement les ralentissements et parties bien lourdes ne seront pas absentes. Véritable machine de guerre le combo est parfaitement bien lancé par cette ouverture en fanfare où les riffs font mouche au milieu des déferlantes et de la violence extrême, aidés par un batteur qui n’arrête jamais et reste précis en toutes circonstances, mais qui se calme aussi lors d’un break bienvenu où les arpèges doux et froids résonnent au milieu du chaos ambiant. Jouant sur l’alternance rythmique les mecs ne s’embarrassent pas de futilités tant leur musique mise d’abord sur l’efficacité et le groove, sans s’encombrer d’excès techniques superflus. Si le niveau affiché est élevé il n’est absolument pas gâché par un trop-plein bourratif, chose qui est confirmée sur le tout aussi excellent « Heroes Shed No Tears » tout en variations entre furie et écrasement, et ponctué de cassures de haute volée qui ajoutent à la sensation d’écrasement continu.
Si on peut avoir à cet instant (comme par la suite) la sensation légitime que les plans et patterns sont relativement similaires et interchangeables d’une compo à l’autre, l’ensemble est tellement bien foutu et composé que l’on ne saurait en tenir rigueur au groupe, d’ailleurs comment reprocher cela sur l’excellentissime « History Of Violence » où un redoutable et long solo vient émerger au milieu de ces uppercuts histoire de densifier encore un peu plus une musique qui l’est pourtant déjà beaucoup. Ce schéma se reproduit encore dans la foulée sur le tout aussi redoutable « Feeding The Crows » aux cassures plus accentuées, tant ça joue les montagnes russes sur fond de brisage de nuque en règle, et de furie accentuée dans tous les domaines. D’ailleurs afin de terminer en beauté les Lyonnais nous balancent leur titre le plus primitif et radical (« Warside (II) ») où la rage et le côté furieux sont ici poussés à leur paroxysme, tant les blasts y sont prépondérants et ne s’arrêtent quasiment pas, afin de laisser l’auditeur définitivement sur les rotules et totalement hébété.
Particulièrement dense et sans faiblesses majeures, aidée en cela par des plages qui ne s’éternisent pas (tournant aux alentours des quatre minutes), cette première livraison de l’entité est une vraie réussite qui plaira sans difficultés aux amateurs de bon gros brutal. S’il lui faudra oser un peu plus dans le futur et densifier également plus son écriture (afin d’éviter une certaine linéarité), il fait peu de doutes qu’on est présence d’un nom très prometteur qui sera à suivre dans les années à venir, confirmant qu’il n’y a pas besoin d’en faire des caisses pour être efficace en studio comme sur scène. Autant dire qu’avec autant d’arguments positifs il serait dommage de passer à côté de cette très bonne découverte qui mérite largement de la visibilité, et dont on a déjà hâte d’écouter la suite qui devrait être supérieure à celle-ci si les gars continuent à évoluer dans le bon sens comme c’est le cas actuellement.
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