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Burial Invocation - Abiogenesis

Chronique

Burial Invocation Abiogenesis
Les Turcs de Burial Invocation n‘avaient plus donnés signe de vie depuis 2011 et la sortie de leur split en compagnie des Japonais d’Anatomia. Et ce à juste titre puisque le groupe avait préféré mettre fin à ses activités entre 2012 et 2014. Revenu d’entre les morts il y a quatre ans, la formation s’était montrée jusque-là particulièrement discrète allant ainsi jusqu’à se faire totalement oublier… Pourtant, la voici bel et bien de retour avec la sortie il y a quelques semaines de son premier album intitulé Abiogenesis. Un disque illustré par l’inimitable Dan Seagrave et paru une fois de plus sous la houlette du label américain Dark Descent Records.

En ce qui me concerne, j’en étais resté à leur premier EP, le sympathique Rituals Of The Grotesque sorti en 2010 et chroniqué ici-bas par mon cher collègue Keyser. Un disque redoutable d’efficacité, aux atmosphères sombres et poussiéreuses mais qui n’avait rien de très original ni de personnel. Un défaut qui n’en est pas un à mes yeux mais qui permettait de ranger Burial Invocation dans la catégorie de ces jeunes groupes jouant la carte d’un Death Metal à l’ancienne, empruntant pour l’essentiel à la scène américaine des années 90 et notamment à un certain Incantation. Une entrée en matière bien peu subtile mais extrêmement convaincante grâce à des titres de moins de cinq minutes au déroulement plus ou moins identique : une introduction menaçante suivi par l’arrivée de riffs lourds et plombés auxquels va venir se succéder quelques accélérations salvatrices, le tout sur fond de leads infernaux et d’un growl d’outre-tombe... Rien de plus classique en somme. Alors huit ans plus tard, qu’en est-il exactement de Burial Invocation ?

Et bien le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a eu pas mal de réajustements depuis. Déjà en matière de line-up puisque parmi les membres de la première heure, seuls Cihan Akün (ex-Cenotaph, ex-Carnophage) et Engin Güngör (Engulfed) sont encore de la partie. Même Mustafa Yildiz (qui chante pourtant ici sur l’album) a depuis plié ses gaules pour aller voir ailleurs. Et que dire de Can Yakay Darbaz, guitariste fantôme intégré à la formation courant 2016 mais qui pourtant ne semble même pas avoir participé à l’enregistrement d’Abiogenesis ? Des histoires de personnels qui ont probablement empêché les Turcs d’avancer comme ils l’auraient voulu. Mais surtout, on constate que les morceaux de Burial Invocation se sont particulièrement étoffés. Du haut de ses cinq titres, Abiogenesis ne compte finalement qu’un morceau de plus que Rituals Of The Grotesque. Pourtant, il affiche plus de quarante minutes au compteur contre seulement dix-huit pour ce premier EP. Aussi, à l’exception de ce titre instrumental qui clôture l’album ("Tenebrous Horizons"), tous les autres morceaux de l’album oscillent entre huit et douze minutes. De quoi en effrayer quelques-uns...

Pour autant, Burial Invocation n’a pas particulièrement changé son fusil d’épaule. Le groupe a certes revu sa copie et ainsi pris le temps d’imaginer des morceaux plus élaborés au déroulé pour le moins inattendu (quitte à perdre au passage de cette efficacité toute immédiate qui caractérisait jusque-là son Death Metal) mais on retrouve sur Abiogenesis cette même profondeur obscure et surtout ces mêmes atmosphères moites et caverneuses qui faisaient le charme de Rituals Of The Grotesque, notamment grâce à l’apport de ces mélodies tour à tour sournoises, infernales, sinistres voir mêmes mélancoliques (les leads de "Revival" ainsi que cet excellent solo entamé à 5:45, ceux d’"Abiogenesis" à 0:55, 7:00 et 8:57 ainsi que tous ces leads à 1:55, 3:41 et 9:59 par exemple, le superbe solo mélodique de "Visions Of The Hereafter" débuté à 5:47, celui plus torturé de "Phantasmagoric Transcendence" à 3:22, etc).
Enregistré en Turquie, mixé et mastérisé au Resonance Sound Studio par Dan Lowndes de Cruciamentum, ce premier album jouie d’une production moderne mais cependant naturelle qui offre en plus d’une certaine puissance supplémentaire un son un brin synthétique par moment. Rassurez-vous, elle n’en demeure pas moins dans le ton pour autant avec notamment une batterie très naturelle et des leads largement mis en avant qui confèrent à ce premier album le même genre d’ambiances putrides et menaçantes que sur Rituals Of The Grotesque. Un vrai régal pour qui goûte son Death Metal avec son supplément d’âmes faisandées et d’histoires obscures et macabres.
Compositions allongées et étoffées, production davantage dans l’ère du temps mais aussi un niveau de jeu bien plus élevé qu’auparavant puisque sans taper dans la catégorie Death Metal technique, Abiogenesis fait état de quelques fulgurances qui feront assurément plaisir aux amateurs du genre. Car outre un ensemble de structures bien plus alambiquées (les séquences s’enchaînent mais ne se ressemblent pas, sur des rythmes changeants au gré des secondes qui passent), le riffing se fait également dans une certaine mesure bien plus complexe ou en tout cas nettement plus fouillé et diversifié qu’auparavant (si on pense toujours à Incantation ou à la scène finlandaise de temps à autre, on n’y entend désormais d’autres choses plus ou moins modernes pouvant rappeler Artificial Brain, Immolation et tous ces groupes adeptes de dissonances et de patterns rythmiquement étrange pour le commun des mortels. Les premières minutes du bien nommé « Revival » suffisent d’ailleurs très bien à comprendre où l’on met désormais les pieds. Entre les premiers riffs mélodiques que l’on croirait sorti d’un album de Cult Of Luna, la batterie qui enchaîne une série de patterns déjà bien velus, l’arrivée de ces riffs tortueux en béton-armé auxquels vont finalement se succéder quelques leads absolument démoniaques ainsi que la voix ultra virile de Mustafa Yildiz... Oui, définitivement, le Death Metal de Burial Invocation s’est clairement épaissi avec le temps pour devenir aujourd’hui une espèce de bête à trois têtes absolument terrifiante. D’autant que si les compositions sont effectivement plus longues et que par conséquent le groupe en profite régulièrement pour calmer le jeu, les nombreuses accélérations plus ou moins fugaces qui ponctuent ce Abiogenesis sont à tomber à la renverse. Rien qui n’ait jamais été vu ou entendu auparavant mais néanmoins toujours placées où il faut et quand il faut afin de donner l’illusion parfaite que ces morceaux qui frôlent pourtant les dix minutes n’en font que moitié moins.

Bien qu’on puisse regretter l’ancienne mouture des Turcs de Burial Invocation, force est de constater que le groupe a aujourd’hui bien davantage à apporter avec un album de ce calibre que cette copie d’Incantation - aussi agréable soit-elle encore aujourd’hui - qu’est Rituals Of The Grotesque. Franchement, quand j’écoute un disque comme celui-ci, aussi riche musicalement qu’efficace sur le plan de ses compositions, ses arrangements et ses constructions, je me dis que le Death Metal à encore de beaux jours devant lui. Alors oui, les morceaux sont longs, les structures et le riffing plus complexes, la formule moins immédiate mais franchement, je trouve ce genre d’albums absolument rafraîchissant, capable d’encapsuler en l’espace de quarante minutes le meilleur du Death Metal à l’ancienne et des écoles plus récentes. Voilà donc un retour en grande pompe, assurément.

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Burial Invocation
Death Metal
2018 - Dark Descent Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (5)  7.9/10
Webzines : (2)  8.3/10

plus d'infos sur
Burial Invocation
Burial Invocation
Death Metal - 2008 -
  

tracklist
01.   Revival  (09:54)
02.   Abiogenesis  (12:10)
03.   Visions Of The Hereafter  (08:10)
04.   Phantasmagoric Transcendence  (08:27)
05.   Tenebrous Horizons  (02:37)

Durée : 41:18

line up
parution
6 Juillet 2018

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