Avec
Ecdysis, Horrendous a probablement sorti l’un des albums les plus intéressants de l’année 2014. Le deuxième de sa courte discographie mais surtout le plus abouti et le plus personnel. Loin de rester sur ses acquis, le groupe originaire de Philadelphie n’a pas hésité à se mettre en danger, perdant au passage quelques fans de la première heure probablement un peu circonspects face à cette baisse de régime et à la place de plus en plus grandissante accordée aux mélodies.
Que ces derniers se réjouissent puisque le label Dark Descent à réédité en CD la première démo du trio parue en 2009. Disponible à l’époque au format CD-R, celle-ci avait été rééditée une première fois en 2010 par le label de Colorado Springs mais au format cassette. Et depuis rien... Rien jusqu’à l’annonce l’année dernière d’une nouvelle réédition, cette fois-ci en CD (ainsi qu'en vinyle), avec en prime un nouvel artwork signé de la main talentueuse de Raúl González (Ataraxy, Centinex, Kever, Morbus Chron...). Une aubaine pour tout le monde, les fans d’Horrendous, ceux déçus par l’évolution d’
Ecdysis, ceux n’ayant jamais mis la main sur cette première démo et enfin ceux qui comme moi préfèrent tout simplement l’un de ces deux formats à la désuète et peu pratique cassette.
Horrendous a donc souhaité faire les choses proprement en offrant à
Sweet Blasphemies une seconde jeunesse bien méritée. Cela commence par un artwork plus mature et moins cartoonesque. Un peu plus de couleur, des crânes, quelques squelettes en décomposition et toujours ce même logo bien old school. Joli coup de crayon de la part de Raúl González ainsi que de Mark Riddick dont la contribution discrète mais impeccable mérite tout autant les félicitations. Mais ce n’est pas la seule nouveauté de cette réédition. En effet, si la version originale compte cinq titres, cette réédition se voit agrémenter d’un inédit intitulé "Disgusting Beyond Belief" enregistré seulement quelques mois plus tard.
La suite, la plus part d’entre vous devez déjà la connaître. Sorti avant
The Chills,
Sweet Blasphemies en laisse deviner les prémices avec évidence. On retrouve ainsi ce Death Metal old school inspiré librement par la scène suédoise des années 80/90 avec notamment ces nombreuses attaques façon tchouka-tchouka enflammés (les très directs "The Mystic" et "Ridiculous Flesh", "Reanimated" à 1:56, le début bien thrashy de "Putrid Rebirth" ainsi que sa dernière minute, le début également de "Disintegrating Into Obscurity", "Disgusting Beyond Belief" à 1:08) ainsi que ce grain de guitare si particulier. Guitares rugueuses dont les riffs plus vifs et directs que ceux d’
Ecdysis sont aussi un peu plus simples et moins personnels. Pour autant, l’efficacité d’Horrendous n’est jamais mise en défaut, avançant ainsi à chaque instant de sérieux arguments pour convaincre, que ce soit par la force ou en douceur. Une facette que le trio cultivait déjà avec brio. Pour s’en rendre compte, il suffit ainsi de poser ses oreilles sur les nombreux solos ponctuant les titres de
Sweet Blasphemies. Des solos mélodiques particulièrement inspirés et porteur d’une certaine atmosphère souvent sinistre, parfois mélancolique. Sérieusement, rien que "The Mystic" et ses solos à rallonge (presque la moitié du titre) suffisent à saisir tout le potentiel d’un Horrendous déjà impressionnant. Mais ce ne sont pas les seuls puisque viennent s’ajouter ceux de "Reanimated" (2:48 et 3:35), de "Disintegrating Into Obscurity" (1:50) - titre probablement le plus mélodique de cette démo - ainsi que de "Disgusting Beyond Belief" (2:48). A cela on peut également ajouter les quelques leads qui ponctuent cette première démo, notamment sur l’excellent "Disintegrating Into Obscurity". Bref, un sens aigu et parfaitement équilibré de la composition qui fait de
Sweet Blasphemies bien plus qu’une simple démo.
Quant au chant, celui-ci portait déjà à l’époque les stigmates d’Asphyx et Pestilence. Un timbre râpeux rappelant sans discussion possible celui de Martin Van Drunen. Une influence qui accompagne donc Horrendous depuis ses débuts et qui à défaut de lui donner de la personnalité, lui a quand même permis de se démarquer de cette vague retro-Death qui nous accompagne maintenant depuis plusieurs années. Un bel avantage en somme.
Que dire de plus au sujet de
Sweet Blasphemies si ce n’est que cette réédition, même s’il ne s’agit pour certains que d’une simple démo, est quoi qu’on puisse en dire totalement indispensable pour tout ceux appréciant de près ou de loin Horrendous . En plus de réjouir ceux ayant préféré
The Chills à
Ecdysis, elle comblera à n’en point douter tous ceux qui apprécient leur Death Metal poussiéreux et morbide. Car avec
Sweet Blasphemies, Horrendous laissait déjà entrevoir l’essentiel de ses qualités, notamment à travers des guitares irréprochables et un sens aigu de la mélodie. Quant à la suite, inutile de vous la présenter, cela a déjà été fait. Et si vous ne la connaissez pas, rendez-vous service et aller y jeter une oreille. A bon entendeur.
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