Arghhhhh! J'ai bien cru que jamais je ne verrais arriver ce disque chez moi. Commandé chez Dark Descent dès sa sortie en janvier 2012, ce n'est que six mois plus tard qu'il a finit par arriver dans ma boîte aux lettres en compagnie de quelques autres CDs que je n'attendais plus. Plutôt en bons termes avec La Poste jusque là, je dois bien reconnaitre que je me méfie désormais des facteurs qui arpentent mon quartier en laissant les colis dans les escaliers ou au dessus des boîtes aux lettres et qui ne se donnent même pas la peine de me laisser un avis de passage faisant faire à mon paquet un bel aller/retour à travers l'Atlantique. Die!
Formé autour des frères Knox (Jamie et Matt), Horrendous voit le jour en 2009 avec l'arrivée d'un troisième larron répondant au nom de Damian Herring. La même année, le groupe sort une première démo intitulée
Sweet Blasphemies. Disponible en CD-R via leur page MySpace, cette démo leur permet d'attirer rapidement l'attention sur eux. Fort de ce succès d'estime, Horrendous est rapidement contacté par les labels Dark Descent et Skeleton Plague afin de rééditer cette fameuse démo mais cette fois-ci au format cassette. Les 200 exemplaires pressés seront dès lors très vite épuisés. Horrendous décide alors de battre le fer tant qu'il est encore chaud et débute ainsi l'enregistrement de son premier album dès l'été 2010. Il faudra tout de même attendre début 2012 pour voir enfin arriver ce premier album alors plein de promesses.
Les choses commencent plutôt bien avec un artwork signé Raul Gonzalez à qui l'on doit déjà la très chouette pochette du premier album de Morbus Chron. D'ailleurs, à l'écoute de
The Chills, je trouve que les deux groupes partagent même un peu plus que cela. En effet, Horrendous et Morbus Chron ont en commun ce goût pour le Death Metal poussiéreux mais au delà de ce qui apparaît comme une évidence, on retiendra surtout une approche similaire dans la musique, la production et bien évidemment les ambiances. Une approche qui permet ainsi à ces deux groupes de se détacher très nettement du reste de la production actuelle. Cela commence par une production bien équilibrée, éloignée des sonorités trop marquées des Sunlight Studios et laissant à Horrendous le soin de cultiver ses ambiances poussiéreuses et terrifiantes tout en ne sonnant pas trop daté et désuet. Il y a bien cette réverb' sur la voix qui pourrait tromper l'auditeur quant à l'année de sortie de cet album mais c'est à peu près tout.
Horrendous tire son épingle du jeu grâce au grand soin apporté aux ambiances de son album. Puisant son inspiration chez ses compatriotes de Possessed ou Death et plus généralement dans la NWOBHM, il est intéressant de voir tout le travail mélodique effectué par le duo Herring/Knox sur ce premier album. Et pour vous en convaincre, il suffit simplement d'écouter le premier titre de "The Chills", l'excellent "The Womb". Cette petite pépite de Death Metal Old School recèle de coups de génie à commencer par cette longue introduction qui, à la manière de
Sleepers In The Rift de Morbus Chron, rappelle l'ambiance angoissante de certains films d'horreur des années 70/80. Il y a ensuite ces leads sinistres en arrière plan à partir d'1:31, ces soli discrets mais efficaces à 2:18 et à 2:50 et ceux beaucoup plus mélodiques et suffisamment courts pour ne pas casser le rythme à 3:34 repris ensuite à 3:58. Loin d'être un cas isolé, le travail mélodique effectué sur "The Womb" se retrouve ainsi sur tout l'album. Le plus souvent grâce à des leads bien sentis et toujours bien exécutés mais aussi grâce à quelques soli souvent assez courts (tout juste quelques secondes) et parfois même un peu cradingues (pêle-mêle les premières secondes de "Ripped To Shreds", "Altars" à 1:03, "The Somber (Desolate Winds) à 1:28, "Fleshrot" à 0:16 et 0:34, les multiples soli de "The Eye Of Madness" etc...). Horrendous se fend même d'un très chouette interlude, le glaçant et horrifique "Sleep Sickness" qu'on aurait très bien pu entendre dans The Shining de Stanley Kubrick. Un synthétiseur, une mélodie angoissante, un feeling 80's à couper au couteau. Parfait.
Bien conscient du potentiel qu'il tient entre les mains, Horrendous ne lâche rien du début à la fin de son album. L'aspect mélodique mis de côté, on retrouve donc un Death Metal à l'ancienne fait d'accélérations basiques et jouissives à base de tchouka tchouka mais également de nombreux passages plus modérés sur lesquels Damian Herring joue la carte de la folie: voix plaintive et lointaine, cris schizophrènes et possédés (l'excellent "The Eye Of Madness " qui clôture cet album après plus de neuf minutes d'une intensité rare)... On retrouve également une quantité de riffs impeccablement exécutés délivrant à
The Chills une aura nauséabonde et putride, une basse discrète mais plaisante lorsqu'elle se décide à se faire entendre et enfin cette voix d'outre-tombe généreusement bardée de réverb' venu marquer de son empreinte l'esprit Old School qui habite déjà ce premier album.
Loin de jouer le jeu d'un certain conformisme, Horrendous réserve avec ce premier album plein de petites surprises. Si le groupe rend ici hommage au Death Metal des années 80/90, le trio réussit tout de même à s'extirper assez facilement des poncifs du genre. En premier lieu grâce à des influences Heavy Metal parfaitement assumées. A cela s'ajoute un réel désire de sortir des sentiers battus tout en réussissant l'exercice périlleux de ne rien laisser paraître. Ainsi
The Chills reste fidèle à ce que l'on attend d'un album de Death Metal Old School tout en y apportant de quoi se dire: "Bien vu!". Dynamique et varié, ce premier album ne souffre d'aucun défaut. S'il n'a pas l'immédiateté de certains albums du même genre, il s'écoute tout de même sans difficulté et surtout s'insinue de plus en plus au fil du temps. Une franche réussite.
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