Unleashed - No Sign Of Life
Chronique
Unleashed No Sign Of Life
Depuis la sortie du très bon
« Odalheim » en 2012 on a la désagréable sensation que la formation de l’inusable Johnny Hedlund ne se foule franchement plus quand il s’agit d’écrire de nouveaux titres, tant on a le sentiment qu’elle est entrée dans une routine dangereuse en recyclant indéfiniment et surtout en moins bon ce qu’elle a déjà produit par le passé. Car après le décevant
« Dawn Of The Nine » et le sympathique (à défaut de mieux)
« The Hunt For White Christ » on pouvait légitimement craindre que ce quatorzième album souffre des mêmes défauts que ces deux prédécesseurs, et malheureusement c’est encore une fois le cas et ce de manière presque plus marquée encore tant ici certaines compos vont s’enliser dans des abîmes de médiocrité et d’ennui… au milieu d’autres heureusement plus attractives. En effet on est rassuré sur le fait que les Suédois savent encore composer des hymnes imparables taillés pour la scène (et il y’en a ici), même s’ils vont se faire bien rares confirmant de fait le déclin entrevu depuis 2012, à l’instar de groupes historiques venus de Göteborg ou Stockholm.
Car d’entrée une drôle d’impression va envahir les esgourdes de l’auditeur, celle d’un rendu bien foutu mais auquel il manque quelque chose pour vraiment faire passer l’ensemble d’agréable à franchement indispensable, et cela est le cas du rapide et remuant « The King Lost His Crown » aux accents Punk et Thrash forts énervés et intéressants. Cependant malgré son entrain communicatif et sa violence débridée (aux blasts forts présents) on n’arrive pas à adhérer totalement du fait de cette sensation imparfaite, bien qu’on y retrouve tous les éléments typiques du quatuor et l’on ne va pas s’en plaindre malgré tout. Mais après ce début en demi-teinte cette galette va retrouver des couleurs et délivrer dans la foulée son meilleur morceau avec le redoutable et guerrier « The Shepherd Has Left The Flock ». Ici ça joue vite et fort étant aidé en cela par une constance dans l’attractivité et le headbanging qui ne faiblit jamais, à l’instar du tempo élevé et entraînant qui ne ralentit qu’un court instant pour mieux faire redémarrer la machine de guerre, qui donne envie de prendre les armes et d’aller en découdre avec les ennemis en tous genres. Située un peu plus loin dans l’écoute la doublette « The Highest Ideal »/« Midgard Warriors For Life » reprend les mêmes ingrédients avec le même résultat, tout en proposant un soupçon de mélodie supplémentaire et une accessibilité plus grande portée par du mid-tempo rampant et insaisissable, qui confirme que c’est dans cette veine que les nordiques restent les plus redoutables malgré les années. Cette rendu old-school leur sied effectivement à merveille… et bien que tout cela sente le recyclage à plein nez on ne leur en tiendra pas rigueur tant la qualité est encore-là (un constat qui se retrouve sur l’excellentissime, primitif et radical « No Sign Of Life » qui ne débande pas un instant et permet ainsi de se défouler tout en nous renvoyant au début des années 90).
Tout le contraire de la fin du premier tiers de ce long-format qui va dégringoler côté l’attractivité, tant ça va être monotone et pataud de par un manque criant d’idées et aussi un abus de lenteur excessif. Cela se retrouve sur le répétitif et balourd « Where Can You Flee ? » et surtout « You Are The Warrior ! » aux accents tribaux inutiles et dont la rythmique bridée à outrance finit par faire piquer du nez au fan le plus motivé, qui sortira de sa torpeur ou sa sieste (c’est selon !) uniquement lors de l’excellent solo qui sauve tout cela du ratage total, d’où l’on ne retient absolument rien. Le summum à tout cela étant atteint avec le moderne « It Is Finished » qui tape en continu dans le vide sans passion ni folie, et qui se montre redondant (c’est ça le pire) malgré sa courte durée. Et bien que le derniers-tiers n’ait rien de catastrophique ça va être beaucoup trop quelconque et sans surprises pour être mémorable, preuve en est « Did You Struggle With God ? » qui reprend la même base sur la longueur tout en renforçant cette impression de pilotage-automatique, et qui malgré ces moins de trois minutes au compteur est totalement linéaire et répétitif. Terminant les hostilités par les efficaces et combattifs (à défaut d’être marquants) « Tyr Wields The Sword » et « Here At The End Of The World » aux légères influences AMON AMARTH ce cru 2022 prouve ce que l’on redoutait et pressentait, à savoir une entité en pré-retraite qui n’arrive plus à pondre une galette équilibrée sur toute sa durée
Car hélas l’ensemble est beaucoup trop inégal pour marquer les esprits et s’il y’avait besoin de le confirmer montre que les mecs vivent aujourd’hui sur leurs acquis et n’arrivent pas à en sortir, tant leurs tentatives d’essayer de s’alourdir et de se "moderniser" tombent à plat… vu que tout cela est à la fois laborieux tout en sonnant faux et peu naturel. Résultat un ensemble parfois un peu contre-nature et trop différencié pour qu’on prenne le temps de réécouter régulièrement ce nouveau chapitre qui est probablement un des plus faibles de ses créateurs, tant les instants où s’enthousiasmer (quoi qu’agréables) sont nettement trop rares au milieu de cet océan de déception et de déjà-entendu… mais en moins bon et attirant qu’auparavant. Bref il va falloir que le combo se remettre vraiment au boulot sérieusement et se sorte les doigts du cul, au risque de n’intéresser plus grand-monde… chose qui est déjà en cours de réalisation et il y’a fort à parier que sans une réelle remise en question globale cela arrivera encore plus vite que prévu.
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