Dépeins depuis longtemps comme un véritable stakhanoviste du Death Metal, Michel Jonker n'a, une fois de plus, pas faillit pas à sa réputation. Un an après son split avec Pyre et un an et demi seulement après son premier album intitulé
The Obscurity Within..., voilà que le multi-instrumentiste signe déjà son grand retour. Un exploit lorsque l'on sait qu'il est le seul musicien à bord. Bref, il y ici encore beaucoup de boulot derrière ce qui s'apparente pourtant à un énième hommage au Death Metal des années 90.
Intitulé
Lamentations Of The Flesh, ce nouvel album reprend naturellement le chemin de son prédécesseur sans chercher à bousculer les conventions précédemment établies. Mais malgré un certain mimétisme, on peut constater dès les premières écoutes quelques évolutions significatives. La première concerne la production que pour ma part je trouve un poil moins adaptée à la situation ou devrais-je dire moins à ma convenance pour le style pratiqué. Ainsi, terminé le son de guitare imposant tout droit sorti des Sunlight Studios, place à quelque chose de beaucoup plus rachitique, nettement moins imposant mais toujours assez cru. Une production rappelant finalement pas mal de groupes de Thrash des années 90 voir même quelques formations Hardcore new-yorkaises telles que Leeway, Cro-Mags ou encore Stigmata. Un choix plutôt surprenant qui manque peut-être un peu d'épaisseur mais qui permet la construction de quelques atmosphères bien faisandées et presque urbaines. Finalement, cette production semble même correspondre à l'orientation que semble vouloir donner ici Michel Jonker à son Death Metal.
S'éloignant en effet des sonorités empruntées aux Sunlight Studios, Entrapment s'affranchie par la même occasion de son affiliation jusque-là (trop?) évidente avec un certain Nihilist. Dès lors, si le côté résolument old school persiste, difficile de dire avec autant de certitudes à qui renvoie exactement la musique du Hollandais. Un bon point qui évite probablement à Entrapment de tomber dans une certaine redite même si sur le fond les bases restent les mêmes. Je l'évoquais un peu plus haut mais certaines influences semblent avoir pris sur
Lamentations Of The Flesh davantage de poids ou du moins un équilibre différent. Ainsi, l'intérêt que porte Michel Jonker pour le Hardcore (à travers le Thrash/Crossover) me semble ici encore un peu plus évident qu'auparavant (rappelez-vous
"Irreligeous Abominations" et sa reprise du groupe Crucifix). Si la production, notamment celle des guitares, va évidemment dans ce sens, certaines séquences rythmiques collent tout à fait à cette idée (le début de "Abhorrence Of The Unborn", "Engulfed By Flames") apportant au passage un soupçon de groove supplémentaire à une musique qui pourtant n'en manque pas.
Pour autant, Michel Jonker n'a pas changé son fusil d'épaule, continuant ainsi de rendre hommage à ses aînés en toute simplicité. Sans chichi ni surprise, notre homme alterne séquences thrashy menées pied au plancher sur base de tchouka-tchouka ou de d-beat enflammés ("Perpetual Impudence", "Abhorrence Of The Unborn", le très Death Breathien "Lamentations Of The Flesh", "Hostile Life"...), séquences mélodiques tire-larmes ("The Faithless" à 1:24), leads et/ou soli tout à fait sinistres (la première minute de "Perpetual Impudence", "Lamentations Of The Flesh" à 1:46 et 2:30, "Unearthly Cries" à 1:17, "The Faithless", "Engulfed By Flames" à 2:29...), utilisation de breaks brise nuque ("Abhorrence Of The Unborn" à 1:44) et bien entendu quelques titres plus lourd à l'image de "Proclamation" ou encore "Unearthly Cries". Bref, une recette vieille comme le monde mais qui continue de faire ses preuves.
Cherchant très probablement à s'affranchir de quelques influences trop évidentes, Michel Jonker propose avec
Lamentations Of The Flesh un deuxième album certainement plus personnel. Un pari intéressant qui ne change pas fondamentalement la donne mais offre à Entrapment de quoi surprendre un auditeur habitué jusque-là à certaines sonorités toutes tracées. Toujours destiné à un public d'initiés, le Death Metal d'Entrapment ne marquera probablement pas les bilans cette année 2014 mais saura contenter les amateurs de douceurs à l'ancienne confectionnées avec conviction et passion.
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