Après d'excellentes démos regroupées intégralement sur la compilation
Irreligeous Abominations, le multi-instrumentistes Michel Jonker revient à la charge avec cette fois-ci un premier album intitulé
The Obscurity Within.... Paru fin octobre sur le label Hollandais Soulseller Records, ce disque compte dix "nouveaux" morceaux pour un tout petit peu plus de trente minutes de Death Metal Old School. Loin du minimalisme et de l'austérité de ces précédentes réalisations, ce premier album jouit d'un artwork particulièrement coloré et sympathique réalisé pour l'occasion par l'Allemand Mattias Frisk dont le coup de crayon à déjà servi à illustrer les pochettes de groupes comme Vangheld, Maim ou encore Ceremonial Execution.
Les plus observateurs l'auront déjà remarqué mais si j'ai utilisé des guillemets pour décrire le contenu de ce nouvel album, c'est parce que techniquement parlant, certains des titres qui le composent ne sont pas tout à fait nouveaux. En effet, sur ces dix morceaux proposés aujourd'hui, deux sont issus des précédentes démos d'Entrapment. Michel Jonker, toujours seul maître à bord, à simplement procédé au réenregistrement de ces deux titres dans un souci d'homogénéité évident. Ainsi, on retrouve donc les excellents "Infernal Blasphemies" et "Soul Entrapment" en plus de ces huit titres totalement inédits.
Jusqu'à aujourd'hui, la musique d'Entrapment était un hommage évident et parfaitement assumé à la scène Suédoise de la fin des années 80, début des années 90 avec pour références des groupes comme Nihilist, Entombed, Carnage, Dismember, Nirvana 2002, Treblinka, Tiamat, etc, etc, etc... Pouvait-il en être autrement au sujet de
The Obscurity Within...? Bien sûr que non! Ainsi Michel Jonker réitère une fois de plus l'exercice pour un résultat qui, s'il fait fi de toute originalité, se veut une fois encore foutrement efficace. Aucune retenue, tout dans le cliché, misant ainsi clairement sur le caractère immédiat et bas du front de ses compositions plutôt que sur une once d'originalité quelconque qui pourrait potentiellement émaner d'un genre comme le Death Metal Old School. Un genre qui par essence sent le réchauffé. Bref, vous voilà prévenu et si vous êtes de ceux qui conspuent ce style de Death Metal en balançant de grandes phrases du genre: "c'était mieux avant", il y a effectivement très peu de chances pour que vous trouviez ici votre compte avec Entrapment.
Pour ma part, force est de reconnaitre que Michel Jonker sait quand même y faire pour balancer du riff à trois notes qui tue et vous filer par la même occasion la dose de frissons qui va avec. Ainsi, la recette demeure inchangée, une rythmique Punk/Thrash énergique et forcément hyper entrainante (l'album est blindé de tchouka tchouka), des riffs toujours très simples mais saisissants d'efficacité ("Catatonic Rites", "Shallow Breath", "Infernal Blasphemies", "Soul Entrapment"...), une quantité de soli et de leads tous plus sinistres et redoutables les uns que les autres ("Catatonic Rites" à 2:30, "Shallow Breath" à 1:02 et 1:59, "Feast Of Atonement" à 2:14, "The Obscurity Within..." à 2:02, "Infernal Blasphemies" à 0:44, 1:12 et 1:35...). De ces derniers émanent d'ailleurs un feeling rock'n'roll légèrement foutraque mais toujours incroyable. Enfin, il y a évidement ces vocalises morbides à l'ancienne, un growl nerveux mais pas très profond qui restitue assez bien les liens de parentés existants avec la scène Thrash/Punk d'antan.
Et si le plus clair de l'album se veut rapide et incisif, on remarque tout de même que Michel Jonker sait se montrer tout aussi convaincant quand le tempo se ralentit, notamment lors d'introductions à vous hérisser le poil comme sur les redoutables "Shallow Breath", "The Obscurity Within..." ou encore "Dead And Cold". Ainsi, il émane de ces titres une ambiance toujours aussi sinistre et faisandée qui finie littéralement de nous convaincre des qualités multiples que possède cet album.
Vous l'aurez aisément compris, la musique d'Entrapment n'est qu'un énième hommage à la scène Scandinave du siècle dernier. Un Hommage servi avec énormément de passion et qui ravira à n'en point douter tous les amateurs de vieilleries comme celles évoquées plus haut. Car si Michel Jonker n'a rien inventé, il est tout à fait juste et légitime de reconnaitre que cet album se classe sans souci parmi les meilleurs du genre sorti cette année.
The Obscurity Within... propose à l'auditeur un Death Metal Old School nerveux et foutraque aux ambiances nauséabondes dont se dégage un feeling rock'n'roll incroyablement jouissif. Le prochain album de Death Breath (s'il y en a un) a tout intérêt à être à la hauteur car le hollandais a placé ici la barre très haut.
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