Il y a des groupes comme ça dont la musique met du temps à faire biper les radars des responsables de labels, mais dont le talent est tel qu'ils finissent toujours par être récompensés de leur persévérance. C'est ainsi le cas de Decadence qui, avant d'atterrir récemment chez Massacre Records, avait déjà sorti son « 3d Stage of Decay » fin 2006, et les quelques veinards ayant alors eu l'occasion de laisser traîner une oreille sur le résultat avaient rarement fait la fine bouche à son propos. Aguiché par l'enthousiasme de ces quelques heureux élus, j'avais placé l'album sur la (
longue) liste de mes achats « à faire absolument le mois prochain … ou celui d'après, si si, promis ». Et l'achat en question avait depuis été sans cesse retardé du fait d'autres sorties qui venaient irrémédiablement se positionner avant, pour de bonnes comme de – ne nous voilons pas la face (
ni ne nous violons la fesse d'ailleurs) – mauvaises raisons. Et puis là, paf, le Deus ex-Thrashina par excellence: Mitch, pourtant grand amateur de metal sucré de la grande banlieue nord de Lille, propose en pâture à l'assemblée grouillante des chroniqueurs du site la silhouette alléchante de Metallic Kitty et de son death/thrash mélodique qui vient de là, qui vient de Suède. Foi de lapin jaune, celui-là il sera pour moi! A vos marques, prêt … démarrage à l'arrache en brûlant de la gomme, petit coup de volant traître pour mettre notre webmaster préféré dans le bas-côté (
non Dead, c'est pas Dead Can Dance mais Decadence!), et finalement, premier sur la ligne d'arrivée … C'est pour moi M'sieur, prem's ! (
Comment ça j'étais le seul en course ?)
Bon alors OK Cyril, ce CD a l'air de bien te botter, et la front woman du groupe affiche un joli minois, mais il a quoi dans le bide cet album, tu vas parler chacal ?
Tout d'abord, petit rectificatif: Miss Kitty n'a pas qu'un joli minois, elle est carrément Rhââ Lovely. Même que comparativement, Miss
Gossow – dont le plumage (
à poiiiiiiiiiiiill ! ) est déjà carrément pas mal, notamment rapporté à son ramage – n'a guère l'air plus féminine que le barracuda dont elle a des faux airs quand on la regarde avec l'angle et l'éclairage appropriés (
oui bah j'ai mes entrées moi hein …). Mais il est vrai que sur un plan plus purement musical, il y a également de quoi avoir les extrémités sensorielles en émoi. En effet, le groupe pratique un thrash mélodique très inspiré et affublé d'une paire de cojones et d'une finition toutes scandinaves. En fait, d'un côté Decadence propose un chant éraillé très Gossow-esque et des mélodies rappelant fortement les
Arch Enemy,
In Flames ou autre
Insomnium (
avec ces derniers, le parallèle est évidemment plus flagrant sur les plans les plus épico-mélancoliques ), et de l'autre on a un bon vieux street thrash relativement teigneux, plein de ces automatismes rappelant les débuts ricains du style, notamment lors des courts mais remarqués chœurs « virils » - sur « Corrosion », « Claustrophobia » ou encore « Endgame » - qui feraient presque déplacés en ces lieux vu la qualité de la prod' et le gros son qu'on se prend dans la face. Je dois quand même prévenir les Pavloviens qui remuent leur excroissance caudale (
voire pelvienne) à la simple évocation du terme « thrash »: le côté scandinave hyper mélodique est quand même franchement plus marqué que l'aspect hommage aux fallen Bay Area heroes. Bref, on n'est pas tout à fait chez Dark Angel ici hein.
Côté compos, on remarquera en particulier le titre éponyme, qui est un superbe compromis entre sensibilité à la
Insomnium et réminiscences
Arch Enemienne, et « Theater Of The Absurd », qui envoie une torgnole thrash incroyablement efficace, pleine de tout ce qui fait qu'on aime ça (
et notamment cette « rythmique » béton, à 3:19, si simple mais tellement bonne, qui déroule un tapis rouge sang au soliste, qui le lui rend bien). Les mélodies sont vraiment bonnes et pas putassières, comme en témoignent le refrain de « Claustrophobia » à 0:39, le plan mélancolique à 1:15 sur « Settle The Score » ou le superbe travail lead à 3:05 sur « Invert ». Et matez-moi donc ces plans thrash géniaux, à 0:21 sur « Corrosion » ou, plus épique, à 0:21 sur « Endgame » … Autant de passages qui, à eux seuls, assurent que l'auditeur reviendra vers l'album lorsqu'il sera question de nourrir son autoradio pour aller avaler du bitume, au petit matin, au volant d'un Kangoo de compétition, entre Bezons et Le Pecq.
Bref, pour se faire botter les fesses avec vigueur mais en même temps délicatesse par une suédoise avenante et vicieuse, il y a maintenant une alternative au Sex Krisprolls & Leather Club (
d'autant que la carte de membre a encore augmenté, les salauds !): Decadence vous apportera l'assurance d'un plaisir solitaire et non simulé, même que c'est ce que Maurice Swinkels, leader de
Legion of The Damned, n'arrête pas de dire partout de par le wild wild web. Alors hein, c'est sûrement qu'il a raison …
10 COMMENTAIRE(S)
15/10/2008 10:43
15/10/2008 10:40
S'il y a un clip, je vais aller la… euh, le mater, histoire de me rafraichir la mémoire
C'est cautionné par Legion of the Damned: achat en aveugle Xeno !
15/10/2008 10:22
S'il y a un clip, je vais aller la… euh, le mater, histoire de me rafraichir la mémoire
15/10/2008 10:02
Je le voyais pas comme qqchose d'aggressif, mais vu que l'objectif d'un chroniqueur est de faire partager son point de vue, c'est pas l'idéal de ne pas être compris !
15/10/2008 09:05
15/10/2008 06:44
Euh, sinon pourquoi t'as rien compris à la chro ? leure:
@Mitch: l'inconvénient quand on s'injecte des litres et des litres de thrash/death/black hyper calorique dans les veines chaque mois, c'est qu'on ne voit plus/n'apprécie plus les petites pépites "classiques" bien branlées comme celle-ci, et qu'il n'y a plus que les cht'arberies de zigs comme les BTBAM qui font de l'effet. Fais gaffe Mitch, tu ne vas bientôt plus réagir qu'à l'écoute de Mr Bungle, Devin Townsend ou PinUp Went Down
15/10/2008 02:21
14/10/2008 19:32
14/10/2008 19:15
14/10/2008 15:44