Les one man band sont plutôt rares en règle général. Il arrive toutefois que l'on en trouve dans le milieu du Grindcore ou du Black Metal mais beaucoup plus rarement dans celui du Death Metal. Pourtant, il existe bien quelques exceptions comme le prouve aujourd'hui Entrapment. Formé en 2009 par Michel Jonker (ex-Massive Assault, ex-Absorbed), notre homme c'est donné pour mission de rendre hommage à... la scène Death Metal Suédoise. J'en vois déjà certains lever les yeux au ciel en se demandant à quoi bon. Pourtant, grand bien lui en a pris car il faudrait être sourd ou complètement insensible aux charmes de cette école Scandinave pour ne pas apprécier tout ce qu'à pu sortir Entrapment jusqu'à aujourd'hui. Et c'est là tout l'intérêt de cette compilation intitulée
Irreligeous Abominations: Demo Sessions 2010 - 2011 qui regroupe, en plus de quelques bonus, les trois démos d'Entrapment sur un seul et même CD.
On retrouve ainsi
Infernal Blasphemies et
Putrefying Stench Of Death parues en 2010 suivies par
Crawling Morbidity sortie l'année dernière en cassette mais aussi en vinyle chez le défunt Detest Records. En plus des ces neuf titres, on compte également une reprise de Nihilist issue des sessions d'enregistrements de
Infernal Blasphemies, une reprise de Crucifix issue de celles de
Putrefying Stench Of Death, un titre inédit tiré des sessions de
Crawling Morbidity et enfin sept titres live enregistrés à Hoogeveen en début d'année. Soit un total de dix neuf titres pour presque une heure de musique. Une bonne initiative qui va permettre à beaucoup de laisser de côté les MP3s au profit de ce sympathique digipack.
Et pour le reste, notre homme a beau être tout seul, force est de constater qu'il s'en sort haut la main. Car même s'il est clair que le Death Metal d'Entrapment ne requiert pas un niveau technique insurmontable, toujours est-il que pour gérer tous ces instruments sans paraître complètement dépassé par les évènements nécessite une certaine dextérité. Une dextérité mise à profit pour produire un Death Metal dont les influences principales sont à chercher du côté de Nihilist et Carnage. On retrouve ainsi cette même énergie Punk/Thrash cradingue et bancale au service d'un Death Metal simple, direct et terriblement efficace. Michel Jonker n'a strictement rien inventé mais la recette qu'il nous recrache ici fonctionne dès les premiers tours de roue. Difficile dès lors de décrire la musique d'Entrapment sans avoir l'impression de sans cesse radoter. Mais tant pis, allons-y: une quantité de riffs sinistres et putrides ("Infernal Blasphemies", "The Plague", "Soul Entrapment"...), une rythmique Punk/Thrash primaire (du tchouka-tchouka en veux-tu en voilà) terriblement entrainante ("Infernal Blasphemies", "The Plague", "Crawling Morbidity", "Carnal Fears"...), une growl morbide pas trop profond avec ce qu'il faut de réverb', des soli et des leads terrifiants et bien évidement une ambiance bien rance à couper au couteau. Bref, rien de neuf sous le soleil mais qu'importe tant le résultat suffit à vous faire passer un bon moment.
Les inédits ne sont pas en reste. La reprise de Nihilist ("Supposed To Rot") demeure plutôt fidèle à l'originale. Rien à signaler, ça fonctionne toujours aussi bien. Celle de Crucifix ("Three Miles To Oblivion") est intéressante. Très courte, elle reflète l'intérêt que porte Michel Jonker pour la scène Punk/Hardcore/D-Beat. J'apprécie tout particulièrement ces éclairs de guitares et ce côté brut et hyper In Your Face. Quant à "Yog Sothoth", on quitte un peu les terres d'un Death Metal primaire pour des sonorités davantage Crust/Punk metallique. Là encore très efficace et bien ancré dans cet amour pour la scène Punk/Hardcore.
Enfin on retrouve sept titres live enregistrés à Hoogeveen en 2012. D'habitude pas trop friand de ce genre de contenu, j'avoue que le résultat passe ici plutôt bien. Probablement parce que le son est relativement bon et que le côté bancal et souvent mal retranscrit du live ne transparaît quasiment pas. C'est à peine si Michel Jonker interagit avec le public. Seule certitude, le groupe se montre tout aussi redoutable sur scène.
Enfin en terme d'homogénéité,
Irreligeous Abominations: Demo Sessions 2010 - 2011 ne souffre pas de la différence de production entre chacune des démos. Évidement, une différence de son est perceptible mais la qualité générale est à chaque fois relativement bonne (dans l'esprit démo DIY). De ce fait, et en tant que compilation, cela ne gâche en rien l'écoute de ces dix-neuf titres.
En attendant de mettre la main sur le premier album du Hollandais (
The Obscurity Within... sorti il y a peu chez Soulseller),
Irreligeous Abominations: Demo Sessions 2010 - 2011 constitue une bonne entrée en matière pour quiconque n'a jamais porté ses oreilles sur la musique d'Entrapment ou pour ceux qui comme moi, on laissé filer les cassettes à leurs sorties. Aussi diablement efficace que foutrement peu originale, la musique d'Entrapment se montre incroyablement catchy et surtout hyper addictive avec cet arrière goût de reviens-y après chaque écoute. À conseiller à tous les amateurs de l'école Suédoise.
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