Voilà. C'est l'après-midi. Et je me dis que je vais aller lire des chroniques de vieilleries sur Thrashocore. Qu'est-ce-que je vais taper ? Immortal ! Allez ! J'ai pas écouté depuis belle-lurette ! Bon 10/10 à
« Pure Holocaust », c'est absolument normal et des mentions à tout les autres albums.
« Battles In The North » : chaotique, « Blizzard Beast » : chiant et puis les disques récents qui sont ce qu'ils sont. Tout est bon, tout y est... Hé mais attends, non tout n'y est pas. Il n'y a strictement personne qui a daigné écrire une ligne sur le premier opus d'Immortal : « Diabolical Fullmoon Mysticism ». Bizarre toute de même puisqu'il est le réceptacle d'un des titres les plus cultes de la formation, j'ai nommé le fameux « The Call Of The Wintermoon » relatant cet épisode visuel assez cocasse où les trois zigotos déambulent en déguisement d'Halloween dans une forêt verdoyante.
Ceci dit en y réfléchissant un peu, c'est vrai que ce premier opus est souvent oublié des amateurs du genre. Il faut dire qu'à leur décharge, « Diabolical Fullmoon Mysticism » est soit complètement cryptique ( il l'assume d'ailleurs haut et fort dans le titre « Cryptic Winterstorms »), soit complètement con. Des détails, comme les enchaînements abruptes et absurdes entre les passages à la guitare acoustique et les déferlantes Black Metal – et encore déferlantes, encore faudrait-il qu'elles soient puissantes pour qu'elles puissent déferler... -, la batterie aussi régulière qu'un poivrot tapant sur le comptoir du bar ou encore le look complètement hors-sujet du batteur Armagedda (dégaine cuir, ray-ban et cheveux frisé seventies) n'attirent pas vraiment l'intérêt de l'auditeur. Si l'album peut sembler grotesque, ce n'est pas la production qui va relever le niveau, étant donné qu'il faut vraiment monter le son pour comprendre quelque chose. On se demande d'ailleurs qu'est-ce-que le groupe a voulu faire pour terminer avec ce résultat : à commencer par une basse étrange presque rock-garage dans sa résonance. Mais ce n'est pas tout car on observe également une batterie sur-mixée et triggée avec un son pour le moins dérangeant à première vue (étrangement d'ailleurs, puisque si le procédé technique du trigger est utile à des vitesses faramineuses pour éviter un impact sur la puissance du son de grosse caisse, on ne peut pas dire que Armagedda livre des parties supersoniques justifiant un tel procédé) et une guitare bien trop en retrait, comme si Demonaz avait un peu oublié de pousser le son sur l'ampli. Le rendu final fait donc très « coup d'essai » malgré l'A.O.C. « Grieghallen » apposée au dos de l'objet.
Mais nonobstant ces défauts qui sautent aux yeux, « Diabolical Fullmoon Mysticism » est un peu la fille moche mais cool quand même. On l'aime bien, malgré son aspect carrément rebutant. Si on creuse un peu, on y trouve un fond avec plein de bonnes choses. Le final absolument génial en terme de riffing de « Call Of The Wintermoon » par exemple, qui annonce avant l'heure la réussite intégrale de Demonaz sur l'album suivant. On peut aussi citer le groovy « Blacker Than Darkness », rare voire unique titre de Black Metal donnant envie de faire du Twerk. Un « Unholy Forces of Evil » plein de bon sens dans sa construction mélodique (malgré le fait qu'il soit un peu idiot d'y avoir glissé une rythmique funky en contre-temps...). « Cryptic Winterstorms » développe aussi une atmosphère très étudiée avec ses guitares claires superposées au riffs Black. Un procédé qui sera d'ailleurs repris et amélioré plus tard par Abbath sur
« At The Heart Of Winter ». Vous l'aurez remarqué, chaque titre possède des qualités et des moments forts. Une régularité finalement assez remarquable pour un disque de jeunes garçons débutants en la matière.
Mais, en plus de ces qualités devenant évidentes au fur et à mesure des écoutes : ce premier jet a un côté Punk/Badass difficile à nier et renforcé par ce son de basse très métallique. Un aspect délibérément va-te-faire-foutre ainsi qu'un côté « enregistré sous T.H.C. » (cf : le flanger sur « Cold Winds Of Funeral Dust ») qui séduira bon nombre d'amateurs en quête d'un Immortal méconnu, différent et très loin d'être inintéressant. « Diabolical Fullmoon Mysticism » est probablement une des sorties les plus atypiques du True-Black norvégien des années quatre-vingt-dix. Une personnalité reconnaissable grâce à quelques petits détails mais en pleine construction : voilà ce que révèle ce premier méfait.
Finalement, « D.F.M. » pour les intimes est comparable au « Bleach » de Nirvana dans la démarche. Il sent très fort la jeunesse notamment à cause de la production et de l'aspect bancal des compositions mais ces caractéristiques en font un album sympathique. Un début finalement pas si ridicule que ça et annonçant la couleur de ce qui allait se passer par la suite. Même si ce n'est évidemment pas le meilleur Immortal, je garde une affection pour cet opus et pense qu'il mérite le détour.
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