"Pure Holocaust", à l'instar de quelques autres grands classiques du genre, renferme tout ce qui fit la spécificité de la scène black metal Norvégienne du début des années 90. Cette atmosphère profonde et ensorcelante qui vous faisait voyager de nuit dans une nature grandiose et mystique, une nature sauvage, souveraine et suprêmement obscure. Ce black metal racé et reconnaissable, teinté d'une certaine noblesse, qui exposait son essence Scandinave à la face du monde dans un écrin sonore d'une finesse redoutable à la fois âpre et organique généralement préparé avec soin par Maître Pytten.
"Pure Holocaust" donc, sur lequel Immortal, fait preuve d'une qualité de song writting exceptionnelle. Tout s'enchaîne comme dans un doux cauchemar, sans accrocs, sans cassures, les riffs se fondent les uns dans les autres avec une aisance confortable, sans jamais briser la trame mélodique de l'oeuvre. Toute la force de "Pure Holocaust" est ici, cet album qui semble avoir emprisonné l'hiver est une anthologie de riffs beaux à se damner, vibrant de mélodies gelées montées en une architecture musicale fascinante. La furie et les harmonies frissonnantes se côtoient, se mélangent, se renforcent et s'embellissent pour former un amas de black metal impérieux qui fige son ténébreux sillon dans l'histoire du genre.
L'album ne souffre d'aucun point faible, la voix d'Abbath est simplement parfaite pour cet environnement, la partition de batterie est en tout point exemplaire, extrêmement dynamique et particulièrement variée mais c'est l'application de Demonaz qui scellera l'œuvre dans les mémoires tant son travail tient ici du pure génie (trop souvent mésestimé par les adorateurs de la période plus "heavy" du groupe). Le guitariste fait grésiller ses 6 cordes jusqu'à ce qu'elles ressemblent au vent, qu'elles reprennent le blizzard en une symphonie de bourrasques métalliques. Grandiose !
La magie opère dès les premières secondes bouillonnantes de "Unsilent storm in the north abyss" et son imposant torrent de dissonances confortables, cette magie qui hantera chaque mesure d'un album compact, court, dense et (quasi) parfait.
"The sun No Longer Rises", incroyable avec ses premières mesures prodigieuses, sa progression épique, son tempo plus posé et sa force de persuasion décuplée.
“Storming through red clouds and holocaust winds” qui procure l'impression intense de traverser une tempête de poudreuse, perdu au coeur de la nuit glaciale d'un grand nord surnaturel et "As the eternity opens"» dantesque, épique offrant ses quelques secondes de chœurs saisissants sortis de nulle part. Autant de morceaux choisis, autant de moments intenses qui auraient pu être ici remplacés par n'importe quel autre morceau de l'album sans que la démonstration soit émoussée ou dénaturée. Aucun point faible vous disais-je.
"Pure Holocaust" est à mon sens et à mon goût, (parfaitement objectif donc..), la plus belle réussite du groupe qui enchaînera avec deux albums qui me laisseront de marbre, un "Battle In The North" trop chaotique pour être honnête et un "Blizzard Beast" un peu ridicule que le groupe reniera à demi-mot peu de temps après. Par la suite (à partir de
"At The Heart Of Winter") Abbath prendra la guitare avec un style différent qui fera perdre à Immortal ce riffing magistral et l'obligera à emprunter une voie moins obscure sur laquelle je n'ai malheureusement jamais vraiment réussi à la suivre.
Voici donc le Immortal que j'aime (que j'aimais), celui qui joue avec la glace et riffe façon Mister Freeze avec une magnificence rare.
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