Groupe de Thrash/Death depuis longtemps oublié, Protector commence pourtant doucement à refaire parler de lui. L'occasion idéale pour vous présenter ce groupe que j'ai moi-même découvert cette année en trainant sur YouTube, cliquant de liens en liens, passant de vidéos en vidéos. Ayant récemment fait l'acquisition de l'album
A Shedding Of Skin, profitons-en pour revenir sur ce disque aujourd'hui incontournable de leur discographie.
Protector voit le jour à Wolfsburg (Allemagne) en 1986 sous la forme d'un trio. Après une première démo intitulée
Protector Of Death, interviennent les premiers changement de line-up. Exit Michael Schnabel rapidement remplacé par Ede Belichmeier. De même, Michael Hasse abandonne le micro, se concentrant uniquement sur son rôle de batteur et laisse ainsi la place vacante à un certain Martin Missy. Le groupe évoluera alors dans cette configuration pendant près de trois ans, sortant entre quelques démos deux excellents EPs intitulés
Misanthropy et
Leviathan's Desire et surtout deux albums mémorables, les redoutables
Golem et
Urm The Mad. Cependant, le line-up sera une fois de plus mis à mal avec les départs de Martin Missy et Hansi Muller, tous les deux remplacés par Olly Wiebel. Malgré ce petit bouleversement, le groupe continuera sur sa lancée, sortant en 1991 son troisième album, l'excellent
A Shedding Of Skin avant de connaitre malheureusement un nouveau revers avec le décès de Michael Hasse. Affaiblit, Protector ne se relèvera pas tout à fait de cette épreuve, sortant en 1993 son dernier album en date,
The Heritage. Le groupe refera pourtant surface en 2000, le temps d'une démo quatre titres, mais il faudra attendre 2011 pour que les choses sérieuses reprennent avec la sortie du bien nommé
The Return Of Thrash And Madness suivi cette année par un split avec le groupe allemand Erazor.
Mais avant de nous intéresser à ces récentes sorties, revenons sur le troisième album de Protector. Intitulé
A Shedding Of Skin, ce dernier voit le jour en 1991 et marque le départ du guitariste Hansi Muller. Olly Wiebel, récemment arrivé pour remplacer Martin Missy prend alors le relais. Le groupe se retrouve alors sous sa forme originelle, à savoir celle d'un trio. Malgré une certaine instabilité, les Allemands ne se laissent pas démonter et sortent ainsi l'album de référence, celui que beaucoup considère aujourd'hui comme la pierre angulaire de leur discographie.
Pourtant, l'album ne paye pas de mine et accuse même un peu le poids de son âge notamment à la vue de cette pochette qui sans être mauvaise ne semble pas de première fraîcheur. Une fois le disque dans le lecteur, on se retrouve avec une intro tout aussi déroutante: gazouillis d'oiseaux, synthétiseur à l'ancienne, guitare acoustique. Où est-ce que j'ai mis les pieds? Encore un disque New Age sur le dépassement de soi? Mais finalement, plus on avance dans cette fameuse intro et plus l'ambiance s'étiole au profit d'une atmosphère franchement plus sombre.
Un album qui pourrait donc paraître obsolète de prime abord mais qui finalement se révèle très vite d'une efficacité imparable. Pourtant, la musique de Protector se montre d'un classicisme insolant. Difficile en 2012 d'y voir une quelconque originalité, le groupe Allemand naviguant entre un Thrash vindicatif mené pied au plancher et un Death Metal qu'on qualifiera d'assagi. Et effectivement, passé cette introduction certes étonnante mais finalement plutôt chouette, Protector nous propose une recette cousue de fil blanc mais néanmoins ultra convaincante voir même addictive. Personnellement, il ne m'a pas fallu plus d'une écoute pour tomber sous le charme de ce Thrash puissant et agressif mené tambour battant. Il faut dire qu'avec des titres comme "Mortuary Nightmare", "A Shedding Of Skin", "Face Fear" ou encore "Thy Will Be Done", il est bien difficile de trouver le temps long et de céder à l'ennuie. Pas original pour un sous, mais alors terriblement bien foutu!
Du Thrash, Protector conserve ainsi trois choses. La première c'est ce dynamisme à toute épreuve. Du tchouka tchouka deluxe (parfois en version accélérée) servit par une batterie très propre mais qui fait mouche à chaque frappe. La seconde ce sont ces riffs et ces soli qui allient la technique à une certain feeling. Incisifs, efficaces et redoutables, ils sont une arme de poids pour Protector, en atteste les excellents "Mortuary Nightmare", "A Shedding Of Skin", "Face Fear" et j'en passe. Difficile de ne pas se laisser à headbanger comme un demeuré ou à tout simplement taper du pied. Ca riff comme il faut, c'est propre, bien exécuté et ça va à l'essentiel sans se perdre dans les méandres d'une technique imbuvable et sans âme. La troisième c'est ce sens de la mélodie indiscutable qui passe essentiellement par de ces riffs/soli évoqués plus haut. Ils contribuent énormément à l'atmosphère agressive et pourtant mélodique de l'ensemble.
Du Death Metal, Protector n'a pas emprunté grand chose si ce n'est toutefois un chant grave et puissant qui, d'une manière générale, tranche avec les productions Thrash où le chant est souvent nettement plus crié. On remarquera également que si seul Olly Wiebel occupe le poste de chanteur, celui-ci n'hésite pas à moduler ses vocalises, passant ainsi d'un growl puissant et efficace à un chant justement plus orienté Thrash. Une alternance bienvenue qui permet ainsi à Protector de gagner en agressivité et en variété.
Bonne pioche que Protector donc. Une découverte tardive mais que j'use pas mal ces dernières semaines tellement cet album se montre efficace avec un goût de reviens-y indécrottable. Visuellement,
A Shedding Of Skin a beau sembler daté, la musique qui s'y trouve n'en reste pas moins d'actualité aujourd'hui. Seule la production un peu trop lisse et moins puissante laisse transparaître un certain décalage temporaire. Pour le reste, Protector à encore de beaux restes. On pourra peut-être reprocher à cet album une légère baisse de régime en deuxième partie, notamment après l'interlude "Necropolis" mais c'est vraiment histoire de jouer la fine bouche. D'ailleurs, cela ne m'empêche pas d'y retourner. Auf wiedersehen.
13 COMMENTAIRE(S)
16/11/2012 11:47
14/11/2012 18:14
14/11/2012 18:01
http://www.musik-sammler.de/
14/11/2012 17:59
Edit: Apparemment, sur un label Grecque, No Remorse. Ma copie semble donc "legit".
Ah ben c'est la chance alors ; )
Si la matrix (n° et lettres au centre du cd côte lecture) est le nom de l'album où du groupe,c'est à coup sure un boot,les russes et grecques sont champions pour ce genre de copie....Et en plus la ressemblance est très frappante car ils réutilisent le label de la 1er édition,donc soyez vigilant
Voici un site allemand pas mal foutu où on peut retrouver quasi toutes les éditions officiel,rééditions,boot,etc,...
14/11/2012 06:41
Edit: Apparemment, sur un label Grecque, No Remorse. Ma copie semble donc "legit".
Ah ben c'est la chance alors ; )
13/11/2012 22:46
Edit: Apparemment, sur un label Grecque, No Remorse. Ma copie semble donc "legit".
13/11/2012 21:09
Pour le reste, il va falloir que j'en fasse l'acquisition également.
Il faut en débourser une 50aine maintenant (j'ai regardé ce matin), mais wait & see...
Oui,10€ c'est possible mais certainement la version bootleg.
13/11/2012 19:03
13/11/2012 18:14
13/11/2012 18:04
Pour le reste, il va falloir que j'en fasse l'acquisition également.
Il faut en débourser une 50aine maintenant (j'ai regardé ce matin), mais wait & see...
13/11/2012 17:53
Pour le reste, il va falloir que j'en fasse l'acquisition également.
13/11/2012 17:29
Merci pour la kro, en espérant que celui là sera lui aussi prochainement réédité, parceque putain les prix sur Ebay...
13/11/2012 12:13