Et voilà. Fallait bien que ça arrive. Personne ne s'y attendait en plus. Surtout après un
Sons of Northern Darkness aussi bon. Un après la sortie de ce 7e album, Immortal cessa toute activité. Un comble pour un groupe portant un tel nom. Surtout qu'ils étaient là depuis 89, que c'était l'un des tous premiers groupes du genre, qu'ils ont acquis le stade de « référence », et qu'ils en ont influencés plus d'un. Enfin bon. Plutôt que de se lamenter, j'ai mieux à vous proposer, oh oui, bien mieux : une chronique de ce dernier album. Si si, je vous le jure.
Quand on regarde l'album de plus près, on se rend compte qu'Immortal n'a toujours pas changé, pour le plus grand bonheur des fans du groupe, et également pour celui de ses détracteurs : la pochette arbore fièrement le trio entrain de poser avec ses haches et masses d'armes, comme à leur habitude. On aime ou on n'aime pas, mais ça fait partie du charme d'Immortal. Puis, après avoir inspecté le livret (ou le digipack, c'est selon), l'avoir lu, l'avoir examiné, l'avoir senti, vient l'inéluctable moment où le cd viendra se placer, non pas par magie mais grâce à vos petites mains – désolé de casser vos illusions, dans le lecteur cd. C'est parti pour 50 minutes de bonheur glacé.
L'album s'ouvre avec One by One, morceau on ne peut plus efficace, rentre dedans et headbanguant (je pense en particulier au riff principal de Tyrants (à croire que ce terme est devenu LE mot pour convaincre le lecteur (à votre avis, on peut faire combien de parenthèses enchâssées ? (Avouez que si je n'y réponds pas, vous n'en dormirez plus (heureusement que les somnifères existent))))). On y retrouve ces riffs aux fortes consonances heavy qui font office depuis l'album
At the Heart of Winter, la voix reconnaissable entre mille d'Abbath, et ce jeu de batterie si précis et épuré caractéristique d'Horgh. Le tout sonne très froid, notamment grâce la production (merci M. Peter Tägtgren) puissante mais presque clinique, serais-je tenté de dire, donnant un son acéré et incisifs aux guitares ; la batterie a elle-même un son très sec et clinquant, accentuant ce côté glacial. La production rejette toutes les éventuelles sensations de « chaleur » et d'intimité, permettant au groupe de délivrer toute sa puissance et son énergie. Bien que reposant sur ses racines black métal, la musique d'Immortal laisse entendre ses influences heavy, même si moins présentes que sur un ATHOW, et, pour notre plus grand plaisir, les riffs ont dorénavant une légère saveur thrash très appréciable, et remarquable sur la plupart des breaks, (One by One, Within the Dark Mind), et propice à la bonne santé de nos cervicales.
Cependant, ce 7e album ne déroge pas à la discographie du groupe, et propose un contenu homogène, alternant blasts et passages plus lents, si bien qu'au début, on a du mal à faire la distinction entre les différents morceaux. Heureusement, après quelques écoutes, le mal commence à se dissiper, en partie grâce à la présence de passages plus calmes, plus aériens (le début de Antarctica, Within the Dark Mind pour ne citer qu'eux). L'apparente linéarité de l'album pourrait en rebuter plus d'un, mais une fois que l'on est rentré dans le cd (pas de mauvais jeux de mots, bande de pervers), on se laisse ballotter par cette déferlante de riffs efficaces. On distinguera aussi les morceaux Antarctica et Beyond the North Waves du reste de l'album, car moins violents que les morceaux précédents, plus sombres, plus instrumentaux également. Cette baisse de régime provoque, trouvais-je, une impression de gravité dans la voix d'Abbath ; elle fait ressortir la majesté de sa voix, et lui confère une singularité qui, comment dire « en impose ». Ouai c'est ça. Beyond the North Waves offre une fin magnifique, tout en finesse (enfin relativement à Immortal), avec un clavier donnant une classe magistrale au morceau.
Ce
Sons of Northern Darkness est le dernier effort du groupe culte, celui aux clips ridicules et tordants, celui aux poses célèbres dans le monde entier, celui à la discographie admirée, celui si souvent imité mais jamais égalé ; je vous demande de faire une ovation pour… Oui bah en fait, ils ne viendront pas. Plus précisément, ils ne viendront plus.
Sons of Northern Darkness pourrait être considéré comme la synthèse du groupe : on y retrouve la violence d'un
Battles in the North ou d'un
Pure Holocaust, et le côté heavy et mélodieux d'un
At the Heart of Winter. Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
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