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Unleashed - Fire Upon Your Lands
Chronique
Unleashed Fire Upon Your Lands
Avec désormais un peu plus de trente-cinq ans d’activité ininterrompue la formation menée par l’inusable Johnny Hedlund apparaît aujourd’hui comme un des derniers géants de son pays encore actifs, malgré qu’elle soit en nette perte de vitesse depuis déjà une bonne décennie et la sortie du mitigé
« Dawn Of The Nine ». Du coup elle semble loin l’époque où l’on attendait avec impatience chaque sortie d’un nouvel album tant désormais l’annonce de cela provoque sur le coup un léger attrait avant que l’on ne la zappe illico, vu qu’il y a tellement d’autres choses plus intéressantes à écouter. Difficile donc au départ de s’enthousiasmer pour ce quinzième opus vu qu’on craignait logiquement de retrouver les mêmes défauts récurrents aux dernières livraisons, à savoir un rendu très inégal où compositions quelconques et ennuyeuses côtoient quelques passages dignes d’intérêt mais hélas trop discrets qu’on oublie rapidement pour passer ensuite à autre chose. Si on sait toujours à peu près à quoi s’attendre avec le quatuor ici on va rester dans ce même schéma réducteur, qui s’il réussit à être un peu plus intéressant que sa précédente livraison ne va pas non plus atteindre des sommets.
Pourtant on y a cru quand ont débuté les premières notes de l’ouverture intitulée « Left For The Dead » qui nous renvoie presque aux grandes heures de l’entité avec sa grosse vitesse et ses accents à la fois Punk et épiques particulièrement agréables, sur fond d’écriture simple et de rythmique majoritairement enlevée. Guerrier et débridé ce départ sur les chapeaux de roue montre que les gars savent encore être efficaces, et ils le confirment immédiatement après via le très bon « A Toast To The Fallen » à l’entrain communicatif de par la présence de mid-tempo redoutable et terriblement addictif qui se mêle facilement aux longs passages où vitesse et blasts font régner leur loi. C’est simple, remuant et ça donne franchement envie d’en découdre... mais c’est aussi le début d’une période de creux qui va durer un bon moment (tant on va avoir l’impression qu’elle ne va jamais se terminer), avant qu’on ne retrouve les bonnes choses un peu plus tard dans l’écoute. Avant cela il va falloir en effet se farcir les corrects mais prévisibles « The Road To Haifa Pier » et « War Comes Again » à l’équilibre plus marqué mais qui souffrent d’une baisse de régime notable, et surtout de plans répétés en boucle où les variations tombent exactement où on le pensait. Rien de mauvais donc mais ça sent tellement le recyclage que ça flingue l’attrait... surtout quand l’inspiration est moins tranchante comme c’est le cas ici, même si ça tient encore la route à défaut d’être marquant Seulement ensuite entre l’ennuyeux « Fire Upon Your Lands » joué en pilotage automatique et surtout les mitigés « Loyal To The End » et « Midjardarhaf » les choses vont tomber dans un océan de léthargie, vu que ces deux dernières plages vont avoir la mauvaise idée de foutre des cassures à foison mettant ainsi à mal le peu de dynamisme déjà présent... surtout qu’au final ça sert plus de remplissage qu’autre chose.
Si beaucoup de monde aura ainsi décroché en cours de route il ne faudra pas rester cependant trop loin vu qu’à partir de « Hail The Varangians ! » les choses vont redevenir positives et intéressantes, car ici ça voit le retour à du débridage inspiré et à haute intensité que l’on avait perdu de vue depuis le démarrage. Sans ralentir la cadence la bande livre ici un rendu impeccable et virulent où l’intensité des invasions des guerriers nordiques se fait pleinement ressentir tant la tempête y est tonitruante, un vrai plaisir sonore qui va être conforté sur « To My Only Son » particulièrement épique et qui nous sort une grosse alternance sans jamais s’endormir ni faiblir du côté de l’écriture qui conserve sa puissance et son groove permanent. Malheureusement cela n’était que les ultimes bribes inspirées de cet enregistrement, vu que la doublette de clôture (« Hold Your Hammers High ! » / « Unknown Flag ») ne va être qu’une longue traînée de passages poussifs et planplan particulièrement chiants, tant ce bridage intense est tellement excessif qu’il donne envie de se frapper la tête contre les murs (et ce malgré quelques accélérations sympathiques qui passent relativement inaperçues).
Du coup si ça reste supérieur à son prédécesseur ce nouveau cru ne va rien relever dans une discographie déclinante depuis longtemps... et il semble de plus en plus difficile pour les Scandinaves d’arriver désormais à relever la pente. S’ils sont encore capables de publier quelques moments de gloire ceux-ci restent beaucoup trop rares dans cet océan de récupération permanente et éhontée où l’imagination ne réapparait que par bribes, faisant donc qu’hormis quelques fulgurances très agréables on restera hélas sur notre faim... même si ça n’est hélas pas surprenant. On peut donc franchement se demander si ça vaut le coup que les vétérans continuent à concevoir du nouveau son et s’ils ne devraient pas se contenter de faire vivre leur répertoire plus ancien et qui a de l’allure... comme d’autres grands noms l’ont fait par le passé. A croire donc que le registre viking ne fait plus recette dans son pays, tant ceux qui l’ont fait vivre avec brio dans un passé pas si éloigné semblent dorénavant avoir tout dit ou presque, sans chercher à se remettre en question.
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