Volturyon - Blood Cure
Chronique
Volturyon Blood Cure
L’océan death metal est extrêmement vaste et tous les groupes ne peuvent évidemment prétendre à en jouer les figures de proue. Il y a les premiers et puis il y a les autres, c’est comme ça. Toutefois nous avons tous quelques groupes fétiches dont la notoriété un peu confidentielle nous apparait comme une injustice. Volturyon fait partie pour moi de ceux-là. En plus de dix ans d’existence et malgré trois albums - plus un EP - de très bonne facture, les Suédois n’ont jamais vraiment intéressé les foules et c’est bien dommage ! Tentons donc, avec cette modeste chronique, de renverser un peu les choses, au moins parmi le lectorat de votre webzine chéri.
Après avoir évolué quelques années sous le patronyme de Contortion, les natifs de Borlänge sortent en 2008 leur premier opus sur le label teuton Obscure Domain Productions. Au programme ici un death metal d’obédience US, classique dans sa forme, s’aventurant bien souvent aux limites du brutal death et dégueulant d’une efficacité de tous les instants. Inutile de venir chercher chez Volturyon une once d’originalité, le groupe ne s’aventurant jamais hors des sentiers battus, préférant rester à l’intérieur des balises déposées depuis des années par leurs illustres ainés. Ne cherchez aucune surenchère quelle qu’elle soit non plus, vous seriez déçus. Volturyon ne cherche à être ni le groupe le plus brutal, ni le plus technique, ni le plus rapide, non ce n’est vraiment pas le propos ici. En revanche si vous goûtez votre death metal classique, brutal (tout de même !), sans fioritures mais inspiré et sans cracher sur une approche excessivement accrocheuse alors là « Blood Cure » est taillé pour vous plaire. Certes tout ce qui se passe ici à déjà été dit et redit maintes fois mais bordel qu’est-ce que c’est bien fait ! C’est bien simple tout y est. Du blast en veux-tu en voilà, pour commencer. Car tout classique qu’il soit cet album défonce des culs ! Et vous pourrez en cela compter sur Christian Netzell pour y aller, et pas avec le dos de la cuillère. Si le propos n’est pas au 100% blast (et heureusement) le gus n’hésite absolument pas à détruire ses fûts avec une ardeur à toute épreuve et pour un rendu parfois sacrément brutal (écoutez-moi « Forever Suffer » à 31’’, « Blood Cure » à 23’’, « Addicted To Cadaverine » à 30’’ et bien d’autres, vous m’en direz des nouvelles…). Du blast bien sûr mais pas que. Tout y passe : des rythmes endiablés de tchoukavalcade (« Phantasm » à 56’’, « Addicted To Cadaverine » à 52’’) aux breaks écrasants (« Forever Suffer » à 2’31, « Initiate The Killing » à 23’’, « Drenched In Human Sludge » à 1’57) et mêmes des accents thrashy jouissifs (bordel ce « Unorthodox Spawn Deleted » !), le tout appuyé par le growl d’ours mal léché d’Olle Ekman.
Et pour parfaire ce tableau déjà loin d’être dégueu, petite cerise sur le caveau, nos Suédois sont absolument incomparables pour ce qui est d’insuffler un groove irrésistible à des compos qui s’en trouvent sublimées. Le duo de gratteux, non content de vous passer la couenne au mixeur lorsqu’il s’agit d’envoyer la purée, possède cette science du riff qui tue, celui qui vous donne inévitablement cette envie irrépressible de vous dévisser la nuque (« Naked Blood » à 2’27, « Blood Cure » à 1’46, « Unorthodox Spawn Deleted » à 1’14, le début de « Phantasm », « Invert Birth » à 2’26, le début de « Initiate The Killing » puis à 2’04, « Addicted To Cadaverine » à 1’24). Du pur bonheur !
Mais alors pourquoi donc cette place parmi les seconds couteaux me direz-vous ? La raison porte un nom : Cannibal Corpse. Même si Volturyon s’en éloigne par bien des aspects (plus brutal – on est souvent plus proche d’un Severe Torture – , plus groovy), le quintette traine inévitablement cette comparaison avec les maitres américains. Oui bien sûr l’influence est indéniable (le début de « Unorthodox Spawn Deletd » ou « The Way Of The Slay » par exemple) et reviendra bien souvent en tête mais il serait tellement injuste de classer Volturyon comme un banal clone de la bande à Corpsegrinder. L’une des raisons principales est justement ce chant d’Ekman qui fera inévitablement songer à George Fisher, tant dans le timbre que dans le phrasé souvent haché, mais le tout est empreint d’une énergie et d’une sincérité telles qu’il serait honteux de s’en priver. D’ailleurs, à titre personnel, et pour prendre à rebours les arguments de ses détracteurs, ce premier album de Volturyon vaut pour moi largement n’importe quel album du Cannibal Corpse post-« Kill ».
Au final, s’il serait exagéré de taxer « Blood Cure » d’indispensable, il serait tout aussi coupable de laisser de côté un album de death metal alliant aussi bien brutalité que groove, servi par une production impeccable, débordant de riffs aux petits oignons et d’une intensité ne lâchant jamais l’auditeur de la première à la dernière seconde. Allez, n’hésitez pas et laissez-vous tenter vous ne le regretterez (probablement) pas.
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