Rappelé à l’ordre par ce qui fût à ce jour mon meilleur concert d’Undergang (si vous ne l’avez pas lu, je vous renvoie vers le live-report du
Kill-Town Death Fest 2018), me voilà quittant la salle avec sous le bras deux de leurs plus récentes sorties : un split en compagnie des Japonais d’Anatomia et un autre en compagnie des Finlandais de Gorephilia. C’est du premier dont nous allons parler aujourd’hui, un disque sorti début 2017 et sur lequel j’avais fait complètement l’impasse.
Mais cette rencontre entre Anatomia et Undergang ne date pas d’hier puisque les deux groupes se connaissent depuis déjà plusieurs années. D’ailleurs, certains de leurs membres partagent même un groupe en commun depuis 2010 (Wormridden). L’idée de ce split entre les Danois et les Japonais n’est pas récente elle non plus puisque la sortie de ce dernier était initialement prévue pour 2011 (les deux titres ayant été enregistrés en 2010 pour Anatomia et 2011 pour Undergang). Après avoir été mis au rebut quelques années, le voici enfin, non pas sous la forme d’un vinyle 8" comme cela était initialement prévu mais d’un vinyle 10".
Pour marquer le coup, les deux groupes ont souhaité le proposer dans deux versions différentes, une édition japonaise (où tout est écrit en japonais) et une édition danoise (où tout est écrit en danois) avec, pour chacune, un artwork différent signé évidemment par David Mikkelsen. Deux illustrations toujours aussi dégoulinantes qui reprennent visuellement les thèmes abordés dans chacun des deux titres ("ディケイ (頽堕委靡)" signifiant "décomposition" et "Graven Som Fængsel" signifiant "la tombe comme prison").
Sur la face A, Anatomia déroule un long morceau de Death/Doom putride et maladif, aussi linéaire qu’hypnotique. Pendant plus de sept minutes, les Japonais vont ainsi faire tourner les mêmes riffs funéraires sur lesquels va venir se caler le growl profond et abrasif de Takashi Tanaka. Certes, le rythme est lent et processionnaire, les riffs répétés jusqu’à plus soif mais comme le groupe se permet de les faire évoluer à mesure que le morceau progresse, on ne ressent pas l’ennuie pointer le bout de son nez mais plutôt une impression de lente descente aux Enfers avec notamment ces quelques touches mélodiques sournoises dispensées ici et là en arrière-plan. Un titre qui encore une fois laisse entrevoir tout l’amour que porte Anatomia pour les Américains d’Autopsy (j’y entends aussi du Hooded Menace en ce qui me concerne).
Sur la face B, Undergang nous offre quant à lui le plus long morceau de sa carrière avec un titre dépassant allègrement les huit minutes. Posé sur bandes lors des sessions d’enregistrement de
Til Døden Os Skiller, "Graven Som Fængsel" s’inscrit dans la continuité des morceaux figurant sur ce deuxième album. On retrouve là encore sans grande surprise ce fameux Death Metal primitif et rudimentaire marqué de ces riffs répétitifs, de ce growl d’une profondeur insondable, de ces atmosphères putrides et dégoulinantes si parfaitement illustrées par le travail en images de David Mikkelsen et de ces accélérations de fumeurs de joints (un peu vite, mais jamais trop non plus). En huit minutes et vingt-sept secondes il peut s’en passer de choses. Et ça, Undergang l’a bien compris, faisant ainsi lui-aussi évoluer son morceau au gré de ses envies et de son feeling. Après un premier quart tout en riffs plombés et en atmosphères pesantes, le groupe danois se décide à accélérer gentiment la cadence sur des rythmes chaloupés empruntés à Bolt Thrower et dont le groupe se délecte avec toujours autant de plaisir et de satisfaction. La seconde moitié reprend quant à elle les éléments de la première mais dans des proportions différentes histoire de varier un peu les plaisirs.
99% des splits sortis ces vingt dernières années sont bien souvent beaucoup trop cher par rapport à ce que l’on y trouve dessus, quantitativement et/ou qualitativement parlant. Un investissement que finalement peu de personnes souhaite faire encore aujourd’hui (en tout cas autour de moi). Et à vrai dire pourquoi effectivement s’embêter avec un disque de plus sur ses étagères lorsque celui-ci est vendu 3 ou 4€ moins cher qu’un album qui lui contient dix titres et non pas un seul (je vous parle de l’argument MP3 ?) ? A cela je n’ai pas de réponse valable à apporter car tout simplement aucune ne tient vraiment la route. Mais si vous êtes du genre à aimer collectionner les pièces de qualité et qu’Undergang et Anatomia figurent parmi vos groupes favoris du moment, alors ne vous privez pas de ce split qui reste quand même un très chouette objet à regarder et à écouter.
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