Après deux albums parus sur le label de Dave Rotten (
Indhentet Af Døden et
Til Døden Os Skiller), c’est désormais sur Dark Descent qu’ont récemment trouvé refuge les Danois d’Undergang. On ne peut pas dire que cela soit vraiment une surprise tant le groupe semblait déjà entretenir quelques affinités (au moins depuis l’édition 2012 du Kill-Town Death Fest) avec Matt Calvert, patron du label le plus en vogue de la scène Death underground. Ainsi, après un EP sorti en collaboration avec le label anglais Me Saco Un Ojo (
Søm Til Din Ligkiste), le trio de Copenhague reprend aujourd’hui du service pour la sortie de son troisième album intitulé
Døden Læger Alle Sår ou "La Mort guérit toutes les blessures" dans la langue de Molière.
Profitant à l’été 2014 d’un séjour de trois semaines aux Etats-Unis, Undergang s’est rendu en Californie pour enregistrer son nouvel album au Earhammer studio sous la houlette de Greg Wilkinson, bassiste/chanteur de Brainoil et ingénieur du son ayant collaboré avec des groupes tels que Vhöl, OM, Asunder ou encore Atriarch. Le mastering s’est par contre fait en Europe puisqu’il a été confié à Dan Lowndes, chanteur/guitariste des excellents Cruciamentum. Enfin, puisqu’on en est à balancer des noms pour épater la galerie, sachez qu’Eric Cutler (oui, le guitariste d’Autopsy) est venu prêter main forte à Undergang le temps d’un solo fort sympathique sur l’écrasant "Det Gør Kun Ondt Til Du Dør" qui clôture ce troisième album.
Dark Descent Records, l’enregistrement aux Etats-Unis, le featuring d’Eric Cutler... Voilà, je crois qu’on a fait le tour des nouveautés de ce
Døden Læger Alle Sår qui, pour le reste, n’est ni plus ni moins qu’un simple copier/coller de l’album
Til Døden Os Skiller sorti en 2012. Du coup, si vous n’aimiez déjà pas particulièrement le Death Metal monolithique d’Undergang, il n’y a aucune raison pour que vous tombiez aujourd’hui sous le charme de ce
Døden Læger Alle Sår aussi lourdingue que redondant. Oui, je sais, présenté de la sorte, on ne peut dire que cela donne particulièrement envie mais au moins vous savez à quoi vous en tenir.
Car ce qui peut être considéré par certains comme un défaut majeur peut à l’inverse se révéler un véritable atout pour d’autres. C’est donc justement cet aspect boueux et ultra répétitif qui fait selon moi la force et l’intérêt de la musique d’Undergang. Exagéré dans ses moindres détails, le Death Metal gras et purulent de l’entité danoise semble vouloir prendre la forme d’une masse obscure et indescriptible, à la fois menaçante et en même temps horriblement sale et vicieuse. Car derrière ce petit côté pataud induit par ces séquences lourdingues, ces riffs hyper-protéinés et ce growl d’une profondeur extrême sa cache un groupe capable d’accélérer la cadence et ainsi se fondre sur l’auditeur. Undergang me fait penser à une version musicale du film The Blob dont voici le pitch : "Un monstre étrange venu d'ailleurs, informe et gélatineux, dévore tout ce qui vit, en particulier les êtres humains, dont il se régale.".
Alors qu’
Indhentet Af Døden souffrait de riffs un peu trop génériques pour espérer convaincre, Undergang avait su redresser la barre sur l’album suivant. Aujourd’hui le groupe continu sur cette lancée, proposant des passages bien plus efficaces même si, soyons clair, ces derniers ne figureront jamais au panthéon des riffs les plus mémorables que la scène Death Metal ait porté. Tout en simplicité, ils réussissent néanmoins à rendre chaque titre intéressant, jouant grâce à la production ultra Punk de Greg Wilkinson sur l’atmosphère cradingue, abrasive et urbaine de cet album qui suinte les odeurs les plus infectes des trottoirs de Copenhague. Du groove,
Døden Læger Alle Sår en a donc à revendre car comme ses prédécesseurs ce nouvel album jouie d’une bonne dynamique entre les séquences plombées et les passages old schol et bas du front plus intenses.
Undergang continue donc tranquillement son petit bonhomme de chemin sans remettre quoi que ce soit en question. Arrivé à maturation, son Death Metal putride, caverneux et protéiforme n’a rien cédé au caractère extrême et jusqu’au boutiste qui le caractérisait jusque-là. Les Danois ont simplement bonifié leur recette en travaillant notamment sur la qualité des riffs bien plus efficaces aujourd’hui qu’ils ne l’étaient au tout début, surtout à l’époque de leur premier album. Pour le reste,
Døden Læger Alle Sår n’est rien d’autre qu’un album de Death Metal bien dégueulasse joué par des Punks qui auraient fumé trop de beuh...
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