Frostveil - Ephemeral Visions
Chronique
Frostveil Ephemeral Visions
Le clavier revient ! Bon, certes, il n’avait jamais disparu, mais on le trouvait depuis quelques années chez des groupes qui en avaient une utilisation un peu trop appuyée, pour jouer du black théâtral comme chez CARACH ANGREN, ou bien pour du black sympho en manque d’inspiration, qui en faisait des tonnes pour finalement ne pas convaincre. Il y avait des exceptions, mais on a vraiment senti que les labels et le public ne suivaient plus vraiment les groupes à synthé. Et puis cela a pu être un déclic mais VARGRAV a réussi en 2018 à rappeler aux gros vilains du black metal que cet instrument pouvait venir arroser des compositions sans les rendre naïves, lisses ou trop enjouées. Et j’en suis bien content car le clavier a toujours fait partie de mon histoire du black. Je l’avouerai tout simplement mais les premiers groupes que j’écoutais devaient avoir du synthé pour faire partie de ma collection. Et même si j’ai vite réussi à m’en passer, je n’ai jamais rejeté ses incursions. Pire, j’ai souvent été tout au long de ma vie dans le BM attiré par des formations qui y faisaient appel. J’avais la curiosité de découvrir ce que proposait un groupe qui utilisait cet instrument devenu pestiféré auprès d’une certaine frange.
Le clavier ne revient donc pas vraiment puisqu’il n’avait pas disparu, mais il s’incruste plus facilement chez des groupes qui l’auraient sûrement évité il y a quelques années. J’ai chroniqué HELGAFELL récemment ici, cette fois-ci c’est FROSTVEIL. Un groupe qui a choisi la carte synthé pour mettre plus de sentiments dans son black metal froid. Et surtout il ne le met pas en avant, ce n’est pas le synthé qui est le héros de sa musique, mais juste un élément complémentaire utilisé par moment pour parfaire les compositions et leur donner un côté épique bienvenu. Ça fontionne très bien, on se surprend à taper du pied tout en remuant la tête. On se laisse finalement facilement emporter par les ambiances. L’équilibre entre la hargne et la douceur est bien réfléchi. Mais !
Mais le souci de l’album vient de la longueur inutile de ses pistes, 8 minutes en moyenne. Un morceau écouté indépendamment pourra encore être savouré, même s’il y a toujours un moment où l’esprit va vagabonder mais l’écoute d’une traite des 63 minutes s’avère compliquée. Il aurait fallu soit des morceaux plus courts, soit en enlever deux ou trois. Certes, trois des dix pistes sont des instrumentaux mais l’ingestion est presque inévitable. L’intervention au micro de deux invités n’y change rien. Jpsh Gee de ATRA VETOSUS apparaît sur « Tormented by Life » et Chris Gebauer de DEADSPACE sur « Ephemeral Visions ».
C’est donc un bon album de black mélodique saupoudré de claviers, mais qui a voulu être un poil trop groumand. Il y a un moment où l’on décroche, et le sachant on trouve moins l’envie d’y revenir par la suite...
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