Groupe Danois formé sur les cendres de Realm Of Chaos, Undergang est un jeune trio ayant vu le jour en 2008 à Copenhague. Sans passer par la case démo ou EP, le groupe sort fin 2009 un premier album intitulé
Indhentet Af Døden. Disponible dans un premier temps au format pro-tape, l'album est rapidement pressé en vinyle (janvier 2010) grâce au label Me Saco Un Ojo. Il faudra néanmoins attendre le début d'année 2011 pour voir le label Espagnole Xtreem Music nous proposer une version CD reprenant l'artwork du LP dans une version cette fois-ci bleuté. Si nous allons aujourd'hui justement nous intéresser à ce premier album, notez tout de même que le groupe a sorti en début d'année, toujours sur Xtreem Music, un deuxième essai longue durée intitulé
Til Døden Os Skiller.
Adepte d'un Death Metal à l'ancienne, la musique d'Undergang ne fait pourtant pas référence un seul moment à la scène Suédoise du début des années 90. Un bon point dans la mesure ou le Swedish revival commence à doucement arriver à saturation ces derniers mois. A vrai dire, j'ai même bien du mal à situer les influences du trio même si des groupes comme Obituary ou le Bolt Thrower des débuts me viennent parfois en tête (le côté rouleau-compresseur, les quelques sonorités guerrières...). Ce qui est sur et certain, c'est que la musique d'Undergang est lourde, boueuse et extrêmement primaire. Une lourdeur particulièrement écrasante au niveau de la guitare accordée bien bas et renforcée notamment par une production plombée et rugueuse tout à fait adaptée à ce genre de Death Metal finalement assez peu pratiqué.
Mais les atouts d'Undergang pourraient aussi être pour certains ses principaux défauts. Aussi, si vous êtes parmi ceux qui ont bien du mal à s’accommoder d'un Death Metal monolithique et en apparence peu varié, vous aurez alors probablement beaucoup de difficultés à apprécier le Death Metal d'Undergang. En effet, la musique du trio Danois offre sur la longueur peu de variation, aussi bien dans le jeu des instruments qui dans l'ensemble se montre relativement simple et répétitif (hormis la batterie) que dans le growl monocorde et ultra-caverneux de David Torturdød qui est d'une régularité déconcertante et qui pour le coup est même placé en retrait dans le mix.
Indhentet Af Døden fait ainsi la part belle à l'aspect aliénant et lourdingue plutôt qu'aux ambiances morbides et/ou blasphématoires. Un parti pris qui permet à Undergang de clairement se distinguer parmi tous les Incantations-like du moment sans pour autant sacrifier à un minimum d'efficacité. Car en effet, malgré une certaine monotonie et des riffs collants et boueux assez génériques (qu'on dirait empruntés à la scène Punk/Hardcore) qui pourraient vite lasser,
Indhentet Af Døden ne manque pourtant pas de groove, surtout lorsque la section rythmique se décide à accélérer la cadence de façon assez régulière. Autre atout, la basse qui sait se faire bien présente, trouvant ainsi largement sa place aux côtés des autres instruments. Une basse cradingue, ronde et volontaire, presque Punk, qui insuffle une bonne grosse dose de groove à l'ensemble. La batterie n'est pas en reste elle non plus grâce au jeu varié et énergique d'Anders Dödshjaelp.
Mais au final, je me retrouve un peu le cul entre deux chaises vis à vis d'
Indhentet Af Døden. Je lui reconnais un côté lourd et monolithique qui n'est pas pour me déplaire. Ces riffs écrasants, cette production légèrement exagérée, cette basse pleine de groove et d'urgence et ce chant profond et implacable ne manquent pas de charme et nous rappellent que le Death Metal Old School n'est pas uniquement synonyme de tchouka tchouka et de riffs gras façon Sunlight. Pour autant, je trouve que ces mêmes riffs peinent parfois à susciter l'intérêt de l'auditeur, englués qu'ils sont dans tout ce bourbier sonore. Même après plusieurs écoutes, je n'arrive pas à fredonner un seul des riffs de cet album qui semblent suivre la section rythmique plutôt qu'apporter un réel plus mélodique à l'ensemble. Un point d'ombre au milieu d'un
Indhentet Af Døden pourtant de qualité qui, heureusement, ne dépasse que de peu la demi-heure.
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