Sepulchral - Beneath The Shroud
Chronique
Sepulchral Beneath The Shroud
Trois ans après la sortie du sympathique
« From Beyond The Burial Mound » revoilà aujourd’hui la formation de Bilbao avec son successeur sous le bras, sans rien changer du côté du style comme du label néerlandais toujours fidèle au poste... même si depuis l’enregistrement de ce disque deux membres ont mis les voiles. Heureusement ceux-ci étaient encore présents pour la mise en boîte de ce second chapitre qui reprend la même formule que son prédécesseur, basée sur un Death Metal assez minimaliste et primitif qui sent bon les débuts de MASSACRE comme de Chuck Schuldiner… et qui fait parfaitement le boulot pour mettre le cerveau en veille, même si pour prétendre à une promotion à l’étage supérieur cela reste encore trop juste. Il faut dire que malgré ses qualités et son envie de bien faire tout cela va vite montrer une certaine redondance générale liée à un légitime sentiment de répétition de chacun des morceaux, qui se montrent vite interchangeables du fait de l’écriture minimaliste et d’un tempo qui reste presque en continu basé sur la vitesse sous toutes ses formes.
De fait on ne sera pas surpris d’avoir en guise d’ouverture un bon défouloir en règle sous le nom de « Beneath The Shroud » qui pue le Punk à des kilomètres en dévoilant des riffs ultra primaires et une batterie qui fait le strict minimum, avec néanmoins une vraie sympathie générale tant c’est intègre et authentique. Mené tambour battant ce démarrage nous offre ce qu’il faut en termes d’explosivité et de blasts, tout en n’oubliant pas d’y ajouter quelques courts passages remuants en médium afin que l’on ait encore plus envie de secouer la nuque comme un forcené. Tout cela part donc sur de bonnes bases rythmiques et attractives et ce bon point va être conforté dans la foulée avec l’impeccable « Abandoned Feretrum » encore plus dépouillé et qui explose tout sur son passage, tant c’est lancé tel un char d’assaut à l’encontre des réfractaires qui ne peuvent que fuir devant ce résultat implacable où la rapidité se démarque à tire larigot. Porté en prime par une production rugueuse et naturelle le rendu global est donc idéal pour se vider la tête tant c’est explosif et qu’il n’y a pas besoin de réfléchir pour mémoriser ce qu’on entend, même si à force on va commencer à saturer légèrement tant ça va reprendre en boucle les mêmes ingrédients. Cependant cela n’est pas encore le cas et l’on va être aussi convaincu par « Conflagration Of Sacred Bones » qui propose ici un soupçon de variété plaisant, mené encore à cent à l’heure et qui se révèle intéressant à suivre malgré sa fin un peu abrupte. En revanche on regrettera que « Torchless Crossroads » ne veuille pas se finir correctement... et c’est dommage car c’était parti sur de bonnes bases où l’ensemble se montrait plus sombre et massif que tout ce qui avait été proposé jusque-là, mais hélas la deuxième moitié de cette plage ne va avoir aucun intérêt hormis s’étirer à n’en plus finir et faire oublier ainsi les bons points entendus auparavant. D’ailleurs on va s’apercevoir que les gars n’en ont pas terminé avec cette fâcheuse tendance à proposer des breaks sans impact où l’on entend uniquement des notes de guitares jouées dans le vide en boucle, comme la cassure centrale de « From The Crypt, The Putrid Mist » qui plante la bonne dynamique jouée en préambule et que l’on ne retrouvera plus par la suite. Et si l’on sera moins sévère sur « Gravestone Covenant » qui ose enfin lever un peu le pied entre quelques rasades de tabassage en règle, ça finit par s’éterniser encore une fois sans qu’il n’y en ait besoin... créant ainsi un sentiment de gâchis tant on a envie de zapper vers la composition suivante, alors que tout était réuni pour qu’on adhère immédiatement.
Heureusement entre tout cela on retrouvera les ingrédients pour passer un bon moment entre les très bons « Cloaked Spectres » et « Poison Wind » qui remettent le mode bas de plafond réussi à l’honneur (vu que ça ne débande jamais), avec un rendu affûté où l’on ne pense absolument à rien. D’ailleurs l’entité va reprendre cela encore sur la clôture intitulée « Lost In The Ruins » aux accents presque dansants et où le minimalisme fait merveille sans s’étirer à foison… et c’est bien cela qu’il aurait fallu que ses auteurs fassent régulièrement, au lieu de vouloir en permanence en rajouter. Néanmoins malgré ses imperfections et petites baisses d’intérêt on appréciera le travail fourni qui se montre franchement plaisant à défaut d’être indispensable, et dont la base globale donne le sentiment que tout a été écrit à l’arrache sur un coin de table et enregistré dans la foulée. On se laisse donc emporter facilement par cette déferlante d’énergie certes répétitive comme interchangeable (et qu’on aura oublié dès la fin de l’écoute), mais dont la sincérité compense largement cela, surtout que c’est franchement bien fait et très professionnel. Cependant pour dépasser le statut de l’underground où la bande vivote aujourd’hui - et depuis ses débuts - c’est une autre histoire, et à moins d’un changement radical de stratégie à l’avenir il fait peu de doutes que la prochaine livraison sera du même acabit, à savoir un long-format sympathique et vivifiant mais à la durée de vie très courte et sur lequel on ne reviendra qu’en de très rares occasions.
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