Crevons de suite l’abcès : Vader n’a pas recruté de chanteuse lyrique ni intégré un intermède samba entre deux brûlots thrash / death. Je sais, le choc est de taille mais faites vous y. Vous n’êtes pas sans savoir que rien n’est plus similaire à un album de Vader qu’un autre album de Vader : la question, quand on en chronique un, n’est donc pas de savoir ce qui change (la réponse étant RIEN), mais où se situe l’album vis-à-vis de ses semblables. En effet, si vous êtes là à lire cette chronique, c’est soit parce que celle du dernier Dead Congregation n’était pas atteignable en raison d’un trop grand nombre de lecteurs ayant joui à sa lecture, soit que vous voulez savoir si vous pouvez intégrer « Tibi et Igni » à votre sélection Death / Thrash quand vous êtes en mode random, et passer un aussi bon moment que si c’était
« Litany » ou « Black to the Blind » que le hasard choisissait.
Analysons un peu la bête, et commençons si vous le voulez bien par le line up, qui s’il ne subit pas de changements drastiques (Peter aux commandes, Spider qui a validé son droit de séjour pour un 3e album consécutif grâce à des solos convaincants, un bassiste polak dont on aura oublié l’existence au prochain album), marque quand même un peu de renouveau avec l’arrivée, qu’on espère aussi éloigné que possible d’un départ, de James Stewart, jeune batteur Anglais (une première pour le groupe) de 23 ans, et qui a l’insigne honneur de devenir marteleur de fûts en chef des Deatheux Polonais.
Et c’est une première victoire du camp « bon album », car son jeu a le mérite d’être parfaitement adapté au groupe, avec une vigueur nécessaire dans les passages blastées, mais surtout une finesse de jeu sur les midtempos (« Triumph of Death ») et dans les tempos thrashisants qui fait du bien, après des années à subit un Daray très rapide, mais manquant cruellement d’originalité. Espérons qu’il passe le cap du premier album et nous régale encore de son jeu sur les albums à venir.
Musicalement parlant, et rétrospectivement à l’excellent
« Welcome to the Morbid Reich », j’ai trouvé « Tibi … » un peu plus rapide, avec un réel sentiment d’urgence (les compos s’enchaînant sans répit si l’on excepté une minute ou deux d’arrangements orchestraux au début de « Go to Hell » et de « The Eye of the Abyss ») et comprenant légèrement plus de riffs différents d’un titre à l’autre. Alors oui, le titre « pied au plancher 2 mn top chrono », classique Vader-ien s’il en est, est toujours présent dans l’effectif (« When Angels Weep », plus typique tu meurs), le mid tempo bien burné aussi (« Triumph of Death » aux solos magistraux), mais voilà t’y pas que s’est caché dans la tracklist un morceau que j’oserai qualifier d’épique (chuis un dingue) : « Hexenkessel », qui du haut de ses 5 mn a suffisamment de place pour démarrer de façon magnificente, avant d’aborder un virage thrash bien headbanguant et se finir son tour de piste à fond la caisse, sur un riff un brin plus « habité » que les ritournelles d’ordinaire, un bon point supplémentaire. La suite est plus classique (malgré un « Worms of Eden » qui se la joue ambiancée, cris torturés sur un gros accord de Mi en guise d’intro avant d’embrayer la seconde), et on en arrive bien à la fort bien nommée « The End », qui a comme une odeur de fin d’album. Mélodique à souhait, couplets parlés et non plus hurlés de Peter, on touche une seconde fois quelque chose d’un peu « neuf » chez Vader, en espérant que les paroles ne soient pas prophétiques (« Is this the end now ? NO !!! »). Non, Peter, tu me dois encore des années de plaisir et de bons albums comme ça, n’arrête pas maintenant.
Car oui, cher lecteur, au moment de conclure cette fabuleuse chronique, je n’ai qu’un sentiment à exprimer : « Tibi et Igni » mérite sa place aux côtés de ses grands frères, et peut faire partie de ta liste de lecture aléatoire « Death Thrash que maman n’aime pas » sur Itunes. Peut être un brin, mais alors juste un brin pas assez spontané, mais c’est vraiment pour pinailler. Sinon je sais qu’il va beaucoup tourner cet été (du Vader en bagnole à 140, y’a rien de mieux), et j’espère que chez vous aussi. Et je finirai avec ce proverbe Thrashocorien, pour remercier les courageux qui seront allés au bout de cette chronique :
« Tibi et Igni sont dans un bateau
Igni tombe à l’eau
Tibi en l’air
Se la dresse bien fier »
2 COMMENTAIRE(S)
07/06/2014 12:06
Par contre j'ai moins accroché à "Triumph of Death" qui, malgré des soli bien exécutés, est trop répétitif à mon goût.
Pour finir: super album! Au même niveau que son prédécesseur pour ma part. Du Vader à 100%.
06/06/2014 22:19
Je confirme ! Excellent album et l'un des meilleurs pour ma part.