Blame - Resilience
Chronique
Blame Resilience
Notre ex-chroniqueur Scum (parti élever des gnous en Alaska aux dernieres nouvelles, si vous le croisez on attend toujours la carte postale qu’il nous avait promis) avait démarré sa chronique de la démo éponyme des Vosgiens de BLAME par un éloquent « Quoi de plus difficile que de chroniquer un album d'un groupe qu'on connait très bien ? ». Cette question à laquelle j'aurais répondu "OBI WAN KENOBI" pour plus d'incohérence, me permet de vous introduire l'idée que « Resilience » est me concernant le premier contact avec ces furieux du 88. Et d'en profiter pour ajouter que ça envoie du bois. Cool.
Dans un registre entre death, thrash et un peu de machin-core, BLAME m’a (très) agréablement surpris je vous le dis d’emblée. Nous sommes littéralement assailli tous les jours par des sollicitations de groupes, auxquels je m’excuse une nouvelle fois de ne pouvoir répondre, et BLAME est quasi instantanément ressorti du lot à l’écoute de « Double Face », quand je m’y suis intéressé. Et je vous précise que c’est l’un des titres les plus faibles de l’album. En effet, au croisement d’influences allant à mon sens de BENIGHTED (pour le chant de Jean, qui imite aussi bien le gruik gruik que le chant plus hardcore) à THE BLACK DAHLIA MURDER (« Triste Sire ») en passant par une multitude d’autres combos tout aussi talentueux, BLAME a très correctement digéré ses influences et pratique un Death / Thrash sacrément bien burné et souvent foutrement accrocheur. Le mérite en revient aussi et surtout à sa paire d’excellents guitaristes, qui m’ont comblé pendant ces 45 mn de riffs « so sexy », et aussi et surtout d’une quasi omniprésence de guitares leads divinement bienvenues dans un style d’ordinaire très rythmique et qui en oublie souvent les mélodies. Preuve en est cette sublime (et osée) intro de quasi 2 mn sur « l’Enfer Verre » qui ramène aux meilleurs moments d’un MEGADETH quand Mustaine se la joue guitar hero, avant que le titre n’embraye vers quelque chose de nettement plus couillu. « Ex Inhibitions » est aussi gavé à raz bord de leads, et ce dès ses premières secondes (mention très bien pour le solo de « Fureur » également) . Ca n’a l’air de rien mais c’est tellement agréable d’entendre une succession de notes mélodique entre deux déferlements de blasts, surtout quand ces mêmes notes dégagent vraiment quelque chose et ne sont là que pour dire « hé mon guitariste soliste joue plus vite que le tien ». On sent, enfin j’ai en tout cas senti une réelle connaissance des gammes abordées, et chaque touche des leads guitares est toujours judicieuse. Excellent, je vous dis. Et pour ne rien gâcher, quelques douces plages de guitares acoustiques font leur apparition sur la fin de « Fureur », et mènent même carrément la danse sur le titre qui donne son nom à l’album, un instrumental fleuve de plus de 4 mn ultra bien balancé et qui m’a ravit les esgourdes. Vous en connaissez encore beaucoup de nos jours, des groupes qui prennent le temps de balancer un morceau instrumental réellement construit, entre deux fulgurances ? Moi non plus.
Il me reste à parler des paroles, qu’on a tous tendance vous ne le nierez pas à zapper d’ordinaire au profit de la musique : regrettable erreur concernant celles de « Resilience », que j’ai eu l’occasion de lire en parallèle des écoutes répétés de l’album. Jean chante (hurle serait plus approprié) en français sur l’intégralité des titres, et si les thèmes abordés ne sont pas foncièrement originaux, la maîtrise de notre belle langue et de ses subtilités, via de nombreux jeux de mots qui ne tombent jamais dans le ridicule, prouve qu’on peut encore s’amuser avec la langue française en 2013 dans l’univers du métal.
S’il me fallait définir un point d’amélioration, sans hésitation je pointerais du doigt le son de batterie, qui sonne beaucoup mais alors beaucoup trop mécanique : une BAR aurait le même son. Je ne doute pas que le batteur a dignement joué toutes ses parties, mais le manque de roulements et des patterns assez communs dans le genre associé au son très clinique des percussions, tranche avec la qualité et l’excellence des lignes de guitare. Mais bon, je ne saurai pas jouer le quart de ce qu’il fait, bravo à lui.
Finissions avec la pochette, elle aussi très réussie à mon goût, et vous avez sous les yeux la chronique d’une excellente autoprod d’un groupe qui mérite un éclairage plus conséquent. Leur participation à la dernière édition du Sonisphère est un premier pas vers la notoriété. Chapeau les Vosgiens.
| Chri$ 10 Juillet 2013 - 1945 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | la pochette m'a fait vomir
je demande que cette chronique soit retirée |
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1 COMMENTAIRE(S)
10/07/2013 23:43
je demande que cette chronique soit retirée