Dans la série « on prend les mêmes et on recommence », je demande Immolation. Le groupe n'a jamais vraiment fait évoluer sa recette et j'ai envie de dire tant mieux, car plutôt que de s'aventurer sur des terrains musicaux glissants, le combo New-Yorkais a toujours joué la sécurité en élevant à la perfection ce Death Metal si particulier, qui joue de ses dissonances sans pour autant renier l'aspect mélodique, en gardant l'envie de jouer vite et fort comme quand on avait encore 20 ans *soupirs*.
Je ne surprendrai donc personne en qualifiant « Majesty & Decay » de
« Shadows In the Light » /
« Harnessing Ruins » bis ; à l'exception près que cette fois-ci, et pour la première fois depuis
« Unholy Cult », la production de l'album est bonne ! Les 2 derniers albums étaient à mon sens des semi déceptions, car des compos parfois excellentes étaient gâchées par une production qui les desservait totalement. Il m'en aura fallu des écoutes pour apprécier à sa juste valeur
« Shadows in the Light » ! Heureusement, et pour la première fois depuis 2002, Immolation a convaincu ce satané Paul Orofino, producteur historique du groupe, de monter un peu plus haut le potard des percussions, donnant enfin au jeu de Steve Shalaty la possibilité d'exprimer toute son ampleur. Sans atteindre la puissance et l'originalité de feu-Alex Hernandez, force est de reconnaître que le bougre a su faire ses preuves et développer un jeu à la hauteur des riffs complexes et torturés du combo. Les guitares de Vigna et Taylor ont été mixées un tout petit échelon en dessous, histoire de se faire oublier le temps de prendre à revers via quelques maléfiques leads l'auditeur qui se perdrait dans un pattern de batterie atypique. Chapeautant l'ensemble, le prédicateur Dolan assène ses paroles sententiaires d'un ton implacable, brocardant comme à l'accoutumée le Christianisme (on ne change pas une recette qui marche).
Au-delà de la qualité de la production, on sent également ici Immolation plus confiant dans son exercice : le groupe revient pour notre plus grand bonheur à des compositions plus efficaces et directes, à l'image de « The Plague », « Token of Malice » ou « Power and Shame » qui ne se s'encombrent pas de fioritures et déboulent à 100 à l'heure pour rappeler qu'à la base Immolation est un groupe de Death Metal, avec majuscules s'il vous plait. On oublie donc le coté épique légèrement lourd des 2 derniers albums, qui se perdait parfois dans des détours mélodiques quelque peu hors sujet. On retrouve aussi les riffs atypiques qui ont fait la renommée du groupe, preuve en est l'exceptionnel « The Comfort of Cowards » (Immolation ne rate jamais une fin d'album. Jamais) ou le titre éponyme dont l'écrasant riff principal fait déjà office de futur classique. Les mélodies fantomatiques issues du cerveau dérangé du duo Vigna / Taylor sont plus discrètes que d'habitude, et c'est donc avec un plaisir tout particulier qu'on se délectera des quelques envolées mélodiques d' « A Glorious Epoch » ou « The Rapture of Ghosts ».
Les fondamentaux du groupe sont donc une nouvelle fois bien mis en valeur, au service d'un album qui surpasse nettement ses 2 prédécesseurs. Car malgré une baisse de régime arrivé à mi-parcours (on a connu le groupe plus inspiré que ce qu'il propose sur « In Human Form » ou « Divine Code »), la plupart des titres ouvrant et concluant l'album ont cette petite étincelle qui distingue Immolation de votre groupe de DM lambda. Pour autant, on ne peut que se dire que le meilleur du groupe est derrière lui, car depuis
« Unholy Cult » cette étincelle d'excellence qui faisait de la période 2000-2002 un grand cru est définitivement éteinte. Bien que toujours au dessus du lot, le groupe ne renouera probablement jamais plus avec l'ambiance démoniaque d'antan… Estimons nous malgré tout heureux que le groupe n'ai pas sombré dans la médiocrité ou dans l'auto parodie tristounette, comme tant de groupes qui faisaient il y a peu de temps encore notre fierté d'écouter du métal extrême. Immolation assure en définitive une nouvelle fois le strict minimum, avec en bonus la petite touche personnelle offerte par la maison qui évitera qu'on les taxe de grosses feignasses faisant du CTRL C / CTRL V depuis 10 ans. Ou alors des grosses feignasses oui, mais encore sacrément talentueuses.
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