Kever - Eon Of Cycling Death
Chronique
Kever Eon Of Cycling Death (EP)
Je ne suis pas un expert de la scène Metal du Moyen-Orient mais je sais une chose, la scène Israélienne est relativement peu représentée sur l'échiquier mondial. Aujourd'hui, le seul groupe qui me vient à l'esprit est Orphaned Land et c'est à peu près tout. Depuis ces quelques lignes m’ayant servi d’introduction pour la chronique du premier album de Sonne Adam en 2011, peu de choses ont changé de mon côté. De un, je suis donc passé à deux groupes. En terme de statistique, cela fait une augmentation de 100% mais dans les faits, cela reste toujours très peu. Aussi, de deux groupes, je passe aujourd’hui à trois avec l’arrivée de Kever. Enfin, quand je dis "l’arrivée" je veux plutôt parler de découverte car le groupe, rebaptisé Kever depuis 2013, existe en fait depuis 2007 (alors sous le patronyme de Morbid Tendency).
Officiant sous la forme d’un duo depuis leurs débuts, on retrouve au chant, à la guitare et à la basse un certain Butcher (ex-Sonne Adam et actuel Promiscuity) alors que Davidov (Sonne Adam) se charge quant à lui de la batterie. Initialement paru en février 2013 lorsque le duo se faisait encore appeler Morbid Tendency, les deux hommes ont souhaité en changeant de nom, donner une nouvelle visibilité à ce premier EP. Pour se faire, quoi de mieux que de solliciter l’aide de quelques labels dont la réputation n’est plus à faire? Ainsi, les versions CD et vinyle sont désormais disponibles via Dark Descent Records et Me Saco Un Ojo Records.
Mélange d’influences allant de la Suède en passant par les Etats-Unis et plus précisément la Floride des années 90 (de Morbid Angel à Grave en passant par Deicide ou Incantation), la musique de Kever n’invente rien mais donne pourtant le sentiment d’une certaine personnalité (comme Sonne Adam finalement). Pourtant, le duo cultive ce goût pour l’ancien notamment grâce à une production granuleuse et décharnée rappelant cette grande époque du Death Metal. Une ambivalence de tout les instants qui fait de Eon Of Cycling Death un EP tout à fait intéressant, réussissant à convaincre dès les premières secondes.
Malgré une courte introduction à coup de synthétiseur vintage rappelant certains films d'horreur ou de science fiction des années 80, Kever s'applique à aller à l'essentiel, pliant ainsi ce premier EP en à peine plus d'un quart d'heure. Bien qu'assez varié rythmiquement parlant, ce sont les séquences rapides qui dominent Eon Of Cycling Death. Blast et semi blast se taillent ainsi la part du lion ("Eon Of Cycling Death", "Under Dark Eclipse" et dans une moindre mesure "Wrath Of The Ancients") même si Kever n'hésitent pas à varier les plaisirs grâce à quelques passages sur fond de tchouka-tchouka thrashisants ou bien d'autres séquences plus lourdes ("Eon Of Cycling Death" à 2:13, "Desolation Of Mankind" dans son ensemble, "Under Dark Eclipse" à 0:20 et 2:00, "Wrath Of The Ancients" à 2:47). Une variété rythmique qui fait de ce premier EP un disque plein de relief et donc tout à fait captivant sur la durée.
L'autre atout de Kever c'est assurément la qualité du riffing. Bien que des plus classiques, le travail de Butcher sur les riffs, les leads ou les solos est tout à fait exemplaire et surtout représentatif à mes yeux de ce que représente le Death Metal: une musique sinistre et blasphématoire. Une qualité d'écriture qui permet la construction d'atmosphères incroyablement malsaines et tout à fait jouissives. La liste est longue mais l'on peut retenir les premiers riffs de "Eon Of Cycling Death" à 0:45 et 1:09, ce lead strident sorti de nul part à 1:27, ce riff incroyable introduisant le break à 2:13 et enfin ce solo à 3:05, le solo de "Desolation Of Mankind" à 2:07, le riffing à la Incantation du redoutable "Under Dark Eclipse" rehaussé par ce même synthétiseur vintage, ces leads maléfiques à 1:13 et 2:42 suivi de ce solo à 2:45, cette montée en puissance façon Bolt Thrower sur "Wrath Of The Ancients" accompagné par ces lead à 0:59 ou 2:30 et enfin ce solo en fade-out à 3:22. Bref, une base tout à fait solide qui après plusieurs écoutes ne souffrent toujours d’aucun défaut.
Quatre titres, c’est souvent trop court, surtout quand la qualité est indiscutablement au rendez-vous. Avec Eon Of Cycling Death, Kever risque fort de faire très vite parler de lui. En attendant, j’espère sincèrement qu’une suite sera donnée à ce premier EP qui, en mélangeant les influences scandinaves et nord-américaines des années 90, a réussi à restituer ces mêmes atmosphères si caractéristiques. Quoi qu’il en soit, nul doute que l’amateur de Death Metal avec un tant soit peu de bon goût saura apprécier cette offrande des Israéliens de Kever à sa juste valeur. J’attends donc la suite avec une impatience non dissimulée.
| AxGxB 25 Juin 2014 - 1572 lectures |
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