Imaginez que vous ayez deux passions dans la vie : le
death metal et le fromage. Vous rêveriez probablement qu’un groupe français, italien ou néerlandais prenne le sujet à bras-le-corps et développe un concept où votre fascination envers les produits laitiers trouverait un exutoire musical. Eh bien, ce rêve,
TOMB CHEESE vient de le réaliser. Problème : je ne trouve aucune information concernant cette formation si ce n’est son origine, américaine.
L’histoire (ou la blague) semble avoir commencé en juin 2024 avec la sortie d’un split aux côtés de
VOMITMAN et à peine un mois plus tard paraissait cet album éponyme. Non mais cette pochette ! Elle est complètement culte, en plus d’être particulièrement réussie ! De plus le LP s’ouvre sur le titre « Cheddar Aggressor », ce n’est pas génial ça ? Bon, en vrai, le délire autour des laitages ne semble pas aller beaucoup plus loin car les autres intitulés s’inscrivent dans un registre somme toute plus commun (« The Skin of Human Friends » ; « Testicular Torment » ; etc.), de même que la musique pratiquée ne prêtera que peu à sourire.
Déjà, il y a le son, compressé et sourd comme à la grande époque des premiers
CANNIBAL CORPSE /
SUFFOCATION /
BROKEN HOPE, inscrivant la formation dans le
brutal death metal typiquement américain des années 90. Mêmes les riffs semblent être d’époque, l’ambiance, le chant, tout… Cependant,
TOMB CHEESE, ce n’est pas que du
death, c’est aussi parfois n’importe quoi. Pas un n’importe quoi marrant, du comique absurde ou de la blague façon « Les Grosses Têtes ». En effet, si la base même de ces quinze compositions est bien celle d’un
metal de mort puant comme un vieux munster (facile), il y a également de nombreux passages, qu’ils soient extrêmes,
jazz ou frôlant le
easy listening, qui instaurent un certain malaise. Par exemple, cette voix hurlée sur « Ladle to the Grave », ces mecs sont barjots ou bien ? D’ailleurs, compte tenu de ces aspects plus expérimentaux voire absurdement techniques, je rapprocherais cette bande de groupes tels que
TERMINALLY YOUR ABORTED GHOST ou encore
EMBRYONIC DEVOURMENT mais c’est vraiment pour essayer de poser quelques repères sur cette musique pour le moins particulière.
Car ça joue sérieusement hein, n’allez pas croire qu’on a juste affaire à un regroupement de branques qui débutent (rien ne dit qu’ils soient plusieurs). On ne peut pas avoir un tel niveau, quel que soit l’instrument, et y compris la voix, sans avoir très sérieusement bossé ses gammes. Donc, d’où viennent ces gens ? Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Pourquoi un tel mystère autour de cet album qui me renvoie à une page d’erreur 404 lorsque je suis le lien Google de
Metal Archives ? Autant d’interrogations pour lesquelles je n’ai aucune réponse à proposer. Néanmoins, il demeure ce LP venu de nulle part et n’allant nulle part non plus d’ailleurs, à la fois monstrueux dans son ancrage « école du début des 90’s », intéressant parce que relativement innovant et cassant les codes du genre, inquiétant également par certains aspects (le chant, l’ambiance générale qui confine à une forme de folie) et qui tranche radicalement avec ce qui se fait en ce moment.
Par conséquent, ne soyez pas rebutés par cette illustration fromagère car le contenu, lui, saura peut-être vous toucher davantage au cœur qu’à l’estomac et pour ceux qui souhaiteraient avoir un aperçu du potentiel de bizarrerie de la formation, ils peuvent d’ores et déjà écouter le titre bonus « Decaying Delicacies », c’est aussi barré que du
PRIMUS.
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