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Serpent Corpse - Retaliate
Chronique
Serpent Corpse Retaliate (EP)
Alors ça pour une surprise c’est une sacrée surprise qu’on n’avait pas vu venir, car pour ceux qui l’ignoraient on avait appris dans la foulée de la sortie de l’album
« Blood Sabbath » le départ du chanteur Andrew Haddad et du batteur Zachariah Su... mettant ainsi en péril l’existence du combo qui n’était pourtant pas bien vieux, jusqu’à l’arrivée de cet Ep où l’on retrouve le quatuor au complet. Si les raisons de ces volte-face demeurent mystérieuses en revanche on ne peut que se réjouir de revoir les Canadiens jouer ensemble tant cet opus avait montré de biens belles qualités, et de fait on avait hâte de découvrir la valeur de ces quatre morceaux particulièrement longs. Ce qui est certain c’est que ces histoires en interne n’ont pas eu du tout d’impact sur la qualité de cette sortie qui va se fixer dans la droite ligne du long-format, en reprenant un schéma certes très classique mais toujours parfaitement mené où vitesse et lourdeur se mélangent régulièrement en bonne intelligence, même si ici le combo va quand même plus miser sur les ambiances putrides et rampantes que lors d’un passé récent.
Si le très bon et varié « Brazen Serpent » va faire cohabiter ces deux ensembles sur un relatif pied d’égalité avec une montée en pression progressive comme descendante (où le tabassage retentit à plusieurs reprises), en revanche dès la seconde plage (« Iron Corpse ») cela va fortement s’alourdir. En effet démarrant par un tempo bridé l’ensemble va ensuite se mettre à peser des tonnes tant ça lorgne largement vers le Doom le plus rouillé, avant que les chaînes ne se rompent permettant ainsi à des accents mid-tempo bien remuants de faire leur apparition en donnant l’envie immédiate de headbanguer et d’exploser littéralement... avant de se conclure comme cela avait démarré. Si l’intégralité des rythmes est ici présentée de fort belle manière il est clair que tout est massifié à outrance, de par également cette voix d’outre-tombe possédée et cette batterie en reverb’ tel des barils à la Stomp... aidant donc une production puissante et granuleuse d’une profondeur assourdissante. Ce qui est aussi intéressant c’est que les compositions ont été mises dans un ordre précis allant de la plus courte à la plus longue, chacune s’étirant un peu plus que la précédente et avec « The Undying » ça va en effet se rallonger plus fermement sans pour autant que cela ne nuise à la cohésion générale. Car même si l’on trouve quelques passages bien dynamiques particulièrement entraînants force est de reconnaître qu’ici ce sont les accents doomesques qui sont à l’honneur, vu que ça ne cesse de ralentir et d’avancer tel un escargot sans pour autant que cela soit ennuyeux tant on est embarqué loin dans l’univers de la formation, de par cette construction simple et cette froideur immaculée où la sensation de solitude et de désespoir l’emporte sur tout le reste. Du coup une fois encore on se rend compte que les gars même en levant fortement le pied restent convaincants, et afin d’éviter de se répéter vont proposer durant les neuf minutes de l’ultime plage (« Meteor Summon ») tout un panachage de ce qu’ils ont proposé jusque-là.
En effet si tout est encore propice à la neige et à la glace dans une obscurité quasi intégrale le groupe va ici jouer les montagnes russes afin de mettre à rude épreuve les nerfs de l’auditeur, qui va apprécier ce sentiment d’oppression sans jamais voir le temps défiler. Ajoutant à cela une certaine tristesse et mélancolie par l’apport d’un solo mélodique les Québécois clôturent ainsi les hostilités d’excellente façon et confirment que le potentiel entrevu récemment est parti pour durer, vu qu’on n’est pas du tout sur un feu de paille passager. Prouvant qu’ils font bien partie de la relève du Canada (en attendant la même chose pour ABJECTION dont on espère un retour imminent) ils nous livrent un enregistrement impeccable qui sous ses airs simples et directs recèle une profondeur insoupçonnée qui se dévoilera petit à petit au fur et à mesure des écoutes, qui seront nombreuses. En effet on appréciera reprendre régulièrement cette dose de gelures et de puanteur morbide que les hivers locaux de ses créateurs ont l’habitude de proposer pour un bonheur communicatif, qui a de quoi occuper quelques temps... avant espérons-le une suite plus longue, c’est tout ce qu’on leur souhaite
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