Immolation - Kingdom of Conspiracy
Chronique
Immolation Kingdom of Conspiracy
En ces temps troublés, il est bon de pouvoir se rattacher à certaines choses immuables : les notes en dessous de la ceinture de von_yaourt, les émissions télés débiles (Nelly qui repart avec Medhi, allo non mais allo quoi), et les albums d’Immolation. En effet, dans la famille Immolation, on se ressemble de père en fils quasiment trait pour trait ; et vu que le talent musical fait parti des gènes de la famille, on ne s’inquiète pas trop des allocations qu’on va devoir leur verser, on préfère laisser parler la musique !
Alors OK, ce « Kingdom of Conspiracy » est né avec une vilaine tête : ses grands frères avaient pour eux un physique bien plus agréable, et j’ai même envie de dire en refaisant le compte que jamais une pochette d’Immolation n’avait pas été moche avant ce jour. Ce constat en tête, le petit « Kingdom of Conspiracy » a voulu compenser son physique disgracieux en faisant remarquer à tout un chacun sa vigoureuse virilité… Un peu surprenant à l’heure où son progéniteur fête ses 25 ans de carrière et pourrait avoir tendance à s’assagir, et pourtant cela fait longtemps qu’un album d’Immolation n’avait pas autant « envoyé du bois », comme l’on dit encore dans les contrées lointaines de l’Internet. A l’exception de « Echoes of Despair » et « All That Awaits Us », qui contiennent des tempos un brin plus lents, la tendance est à la démultiplication des BPMs, menée par un Steve Shalaty qui s’adapte sans difficultés aux riffs chaotiques et non conventionnels de Rob Vigna. Immolation n’a pas viré sa cutie c’est certain, et c’est avec un plaisir sans retenue que j’ai retrouvé dès les premières minutes l’ambiance, l’univers et la maîtrise des New Yorkais, qui ont encore accouché d’un beau bébé. En se penchant plus en détail sur son berceau, on aura parfois le tournis à trop respirer les vapeurs méphitiques de certains leads (« Indoctrinate »), à humer ses rythmiques plombées (les deux premiers riffs de « Keep of Silence », WOW), ou à respirer à plein poumons la pleine puissance d’une attaque frontale (le titre éponyme) ; et alors qu’on croirait pouvoir se remettre en écoutant ses gazouillis de nouveau né, c’est Ross Dolan qui nous accueille avec son chant d’outre tombe, l’un des meilleurs du genre (et intelligible, la perf’ quand même).
Alors oui, si je ne m’inquiètes plus sur la durée de vie d’un aussi bel être, qui fera votre bonheur auditif des années durant, il me reste un regret à exprimer : que son producteur ait souhaité l’affublé d’une production trop aseptisé et « moderne », qui gâche l’expérience si l’on s’attache trop au son de la batterie. Une prod à la « Majesty & Decay » eut été parfait. Mais si vous savez faire l’impasse là-dessus, alors plus d’hésitations : adoptez cette progéniture d’un mariage d’amour (musical) entre 4 hommes majeurs et consentants, je vous promet que vous allez rapidement vous y attacher…jusqu’à son futur petit frère.
| Chri$ 31 Mai 2013 - 4011 lectures |
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