« Of Martyrs and Men »… Quand j’ai entendu ce titre pour la première fois, sa première minute notamment, j’ai d’abord cru avoir inversé mon album d’Immolation avec un album d’Opeth… Cet arpège lancinant, montant en puissance, hypnotique… « The Moor », sur « Still Life » ? Perdu, c’est bien Ross Dolan et sa bande, qui nous font le coup de la petite introduction toute calme… pour mieux surprendre leur monde avec un bon blast des familles dès la première minute écoulée. Me voilà rassuré, d’autant plus que le reste de l’album (8 titres, une constante chez nos Américains) ne laisse lui plus aucun doute sur l’esprit intact du groupe, faisant d’ « Unholy Cult » la continuation parfaite ou presque de
« Close to a World Below ».
Les riffs les plus malsains qui soient, en provenance directe du chaudron de Lucifer ; le prêcheur Dolan, toujours aussi machiavélique dans ses propos anti-religieux, déclamés avec une conviction et surtout un calme effrayant ; les patterns de batterie atypiques d’Alex Hernandez (son dernier album avec le groupe..), révélateur de l’originalité musicale toujours présente du groupe… tous ces éléments Immolationesques par essence sont de nouveau présents, pour la jouissance de nous autres pauvres pêcheurs. Petit bémol, la production est moins « fracassante » que ne l’était celle de
« Close to a World Below », atténuant un peu l’effet coup de poing de ce dernier (leur meilleure production à ce jour d’ailleurs). Bizarre de voir que la spirale descendante continuera sur
« Harnessing Ruins » quelques années plus tard, revenez au son de
« Close to a World Below » messieurs svp… Cela n’empêche pas « Unholy Cult » d’être un album une fois de plus très inspiré, même s’il possède un peu moins d’éclat que son prédécesseur…
Les 3 premiers titres sont le triptyque parfait d’un début d’album en fanfare, avec d’or et déjà quelques nouveaux riffs mémorables à immortaliser au panthéon des meilleurs du groupes : 2min44 sur « Of Martyrs and Men », ou comment un riff peut symboliser à lui seul toute la quintessence maléfique d’un groupe ; le refrain de « Sinful Nature » en est un autre exemple, en se payant en plus le luxe d’être accrocheur et déclencheur de mouvements de têtes incontrôlés ; et que dire du riff de transition du monolithique titre éponyme (8 minutes de noirceur death métallienne placé en 3ème position d’un album, c’est courageux comme tracklist) qui démarre à 2 :59, accompagné par les paroles prophétiques de Dolan : « Are you willing…to die….with us ? ». Les mélodies lancinantes, écorchés et hypnotiques ont elle aussi de nouveau la part belle, comme sur la conclusion de « Of Martyrs and Men », de « Reluctant Messiah » (encore un superbe titre mid-tempo porteur d’une ambiance excellemment morbide) ; ou bien sur la classique mélodie du dernier titre, ici le grandissime « Bring Them Down », sans doute le titre le plus furieux de l’album avec son accélération impitoyable en milieu de parcours…et qui, une fois que la messe est dite… nous entraîne avec lui dans les abysses (encore et toujours) en utilisant une autre de ces mélodies délicieusement sombres dont seul Immolation a la recette…se répétant encore et toujours…
« Close to a World Below » était proche de la perfection, « Unholy Cult » n’est qu’excellentissime. Les deux albums sont très similaires dans leur approche du style du groupe, et se démarquent de ce que faisait le groupe au départ (le son s’affinant bien davantage ici, plus accrocheur peut être…) …et de ce qu’il a fait ensuite avec
« Harnessing Ruins ». Pas foncièrement différent… mais légèrement moins intéressant à mes yeux. Quoi qu’il en soit, « Unholy Cult » constitue avec « Close… » les deux perles de leur discographie, l’age d’or du groupe, et deux indispensables de tout amateur de Death glauque, brutal et inspiré. Immolation est grand, cessez de lutter et rentrez dans le culte…
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