Bodyfarm - Malicious Ecstasy
Chronique
Bodyfarm Malicious Ecstasy (EP)
Si BODYFARM est aujourd’hui devenu une valeur sûre du Death batave il faut croire que cela s’est fait en contrepartie d’un pacte faustien, vu que le deuil semble être désormais constamment présent au sein de l’entité. Tout auréolé des excellents retours mérités de
« Ultimate Abomination » sorti l’an dernier et hommage sincère à son leader Thomas Wouters, revoilà que la mort a frappé une nouvelle fois le 29 novembre dernier avec la disparition de son batteur historique Quint Meerbeek à l’âge de 41 ans, parti rejoindre son ami chanteur-guitariste. Cependant entre l’envie de continuer à répandre la bonne parole musicale et aussi profiter de cette notoriété désormais grandissante le quatuor n’a pas hésité longtemps, vu qu’il revient déjà avec du bon son mais sous la forme d’un Ep... histoire de ne pas se faire oublier et que les fans puissent avoir leur bonne dose de gros son que sait si bien faire le groupe. Si l’on trouvera sur cette publication cinq morceaux enregistrés en concert (tirés des différents albums), c’est surtout sur les quatre nouveautés que l’on va s’attarder afin de voir si la dynamique est toujours là, un an à peine après la publication de ce fameux cinquième opus.
Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’effectivement tout ce qu’on espérait est bel et bien présent ici, vu qu’on a droit directement sur l’ouverture intitulée « Retaliate » à tout ce qui fait le charme du combo... et en particulier cette propension à offrir des ambiances hyper rythmées et entraînantes. Celles-ci sont présentes en nombre sur ce premier titre et vont se caler immédiatement entre les longs blasts et les courtes parties tribales du centre où le tempo ralentit l’allure, pour filer ainsi une pêche d’enfer et surtout un sourire contagieux... surtout que cela sent le bon vieux Thrash à plein nez. Car si on a pu parfois ressentir des bribes du genre dans l’écriture des néerlandais cela est ici plus marqué, et passe allègrement le test grandeur nature tant l’envie d’en découdre dans la fosse est instantanée et ne nous quitte plus jusqu’à la fin de cette composition qui est sans doute la meilleure de cette nouvelle livraison. Néanmoins le reste présent est d’un niveau tout aussi relevé et il serait dommage de ne pas s’y pencher, car « Pervitin » joue l’inverse rythmiquement en proposant une grosse base lente et écrasante idéale pour secouer les têtes, tant c’est rampant à souhait mais jamais lassant via une partie centrale plus débridée et entraînante... comme un accès de colère et d’attaque en surveillant les lignes ennemies statiques. D’ailleurs cette alternance rythmique régulière va se confirmer sur « Onward Doomsday » qui voit le retour à de la rapidité majoritaire, tout en y injectant un soupçon d’influence Punk pour miser sur la radicalité... sans pour autant oublier de ralentir un peu la cadence entre mid-tempo propice au headbanging et lourdeur massive au bridage consistant. Ce point va revenir au premier plan sur la conclusion intitulée « Gates Of Malignancy » qui va offrir une musique plus sombre et pénétrante que le reste proposé jusque-là, où une certaine tristesse et nostalgie émerge du néant. Car ici tout est glacial, opaque et propice à un certain recueillement entre la rythmique qui reste pépère et les guitares légèrement plaintives (mais sans y perdre en agressivité), et de fait cette ultime plage ne fait pas tâche et montre que sans se renier l’entité est désormais à maturité artistique, tant elle nous livre encore ici une prestation implacable et inspirée.
En effet sans faire de bruit et malgré toujours un manque criant de notoriété la formation est clairement à l’heure actuelle un des fers de lance du Death de son royaume, qui voit nombre de ses fleurons être en préretraite ou en panne absolue d’inspiration. Si évidemment il ne faut pas s’attendre à une quelconque évolution musicale on s’en fout totalement vu que ça n’est pas ce qu’on demande aux gars, juste de faire du gros son assez simple et facilement mémorisable comme c’est toujours le cas avec eux, et ce cru 2024 ne fait pas exception à cette règle. Et même si ça ne comblera pas autant l’attente qu’avec un long-format on s’en satisfera volontiers tant ces inédits sont absolument délicieux (tout comme les anciennes compositions jouées sur scène dont le son naturel et audible leur rend totalement grâce) et feront largement passer le temps. Si on espère rapidement un autre passage par la case studio on acceptera néanmoins que les mecs prennent leur temps... surtout si c’est pour pondre quelque chose d’encore supérieur à cela, vu que ça semble être leur tendance à l’heure actuelle. Néanmoins s’il y a bien une chose qu’on peut leur souhaiter c’est que cette fois-ci dans le futur la fameuse faucheuse aille voir ailleurs et les laisse enfin tranquille, car ils ont donné dans ce domaine et il serait bête de voir le bel élan artistique dans lequel ils évoluent actuellement être encore une fois brisé.
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