Bodyfarm - The Coming Scourge
Chronique
Bodyfarm The Coming Scourge
J'ai pas mal croisé le nom de Bodyfarm sur le Net ces derniers mois, accompagné la plupart de temps de qualificatifs élogieux. Apparemment, le premier full-length des Néerlandais débarqué l'année dernière chez Cyclone Empire, Malevolence, a été bien accueilli. Des bonnes critiques que je ne pourrai toutefois pas confirmer puisque je n'ai jamais écouté la moindre note des Bataves... jusqu'à l'annonce de la sortie d'un deuxième opus, The Coming Scourge, toujours sur le label allemand. Et comme souvent, c'est la pochette qui m'a poussé à la découverte. Ce bleu nuit, cette atmosphère glaciale et gothique, ce décor de cimetière brumeux, ces squelettes presque animés en premier plan, on dirait du Necrolord pour un groupe de black metal! Il s'agit en fait de l'œuvre du non moins talentueux Juanjo Castellano, plus habitué aux couleurs chaudes. Quant à Bodyfarm, pas de black metal.
Plutôt du bon vieux death metal à la suédoise. Inutile de vous faire perdre votre temps: si vous en avez plein le fion des groupes de revival s'essayant au son stockholmois saturé en graisse du début des années 1990, passez votre chemin. D'autant que Bodyfarm, même si loin d'être le plus mauvais à l'exercice, ne sera pas retenu pour reprendre le flambeau. The Coming Scourge est donc surtout destiné aux acharnés du OSSDM ou ceux qui se contentent des groupes les plus connus ou les mieux produits. Car même si Bodyfarm reste encore assez underground, il fait partie de cette catégorie avec à la clé un gros son et un jeu appliqué. Ça sent le Dismember et le Bloodbath (on dirait Tägtgren sur certains shrieks!) à plein nez, avec quelques touches à la Asphyx, néerlandais oblige. Influence flagrante en particulier sur "Der Landkreuzer" avec un guest solo de Stephan Gebédi (Hail Of Bullets) pour être sûr qu'on ait bien compris. Pour le reste, tous les ingrédients du Swedish death metal sont là, de quoi satisfaire tout fan pas trop regardant. Les rythmiques varient entre mid-tempos pesants ("The Frozen Halls", bien appuyé) et passages rapides thrashy voire un peu de d-beat ("Unbroken") et, pour mon plus grand plaisir, de blast-beats ("Vortex Of Terror", "The Well Of Decay", "The Frozen Halls" qui s'énerve enfin arrivé à la troisième minute, "The Siege Of The Mind") pour moderniser un peu la chose. Le jeu est ainsi suffisamment varié pour éviter la monotonie, tout comme la durée exemplaire de 38 minutes. Là-dessus, pas grand chose à reprocher au quatuor d'Amersfoort. Niveau riffing, la formation s'en sort aussi plutôt bien. Du grand classique avec du tremolo efficace et accrocheur en pagaille. À noter également quelques bon solos/leads mélodiques pour affiner la recette et un growl puissant bien viril pour montrer ses muscles.
En gros, aucune surprise à prévoir hormis l'interlude acoustique "Eden's Destruction" à mi-parcours, et encore. Tout est connu à l'avance. Pas forcément un défaut pour moi et pour la plupart des amateurs du genre je présume. Du coup, malgré la manque d'originalité, de personnalité et d'ambition, The Coming Scourge reste un album agréable à écouter. Pas de défauts rédhibitoires, pas de titres entiers vraiment mauvais. D'où une qualité assez homogène où on ne montera pas au plafond mais où on ne touchera pas non plus le fond, même si on sentira une baisse de régime sur les trois derniers morceaux "The Frozen Halls" (le pendant mollasson de "Eaten" de Bloodbath, heureusement que l'accélération finale fait mieux passer la pilule), "Der Landkreuzer" (Bodyfarm ne soutient pas vraiment la comparaison avec Asphyx) et "The Siege Of The Mind" (trop générique malgré un très bon solo et un riff blasté épique limite black metal vers 3'55). "Frontline Massacre", banal et plat, peine aussi en deuxième position après l'éclaireur "Unbroken", sans doute le plus réussi du disque et pour lequel le groupe a filmé une vidéo, bien conscient du potentiel de ce titre. Autres morceaux à retenir, "Vortex Of Terror" (le premier qui blaste!), "The Coming Scourge" (le plus thrashy) et "The Well Of Decay" (piste la plus brutale malgré un passage saccadé à 2'16 dont on aurait pu se passer). Pas de quoi faire de The Coming Scourge un must-have, juste un opus sympathique dont on aura vite fait le tour. Non, Bodyfarm n'a pas ce petit truc en plus, cette petite étincelle qui fait la différence et pourrait les démarquer de la masse. Dans le genre Swedish en 2013, Tormented et Revel In Flesh m'ont davantage marqué. Et finalement, le meilleur morceau de ce deuxième full-length des Bataves, c'est le dernier. Une reprise à la sauce death de l'excellent "Enter The Eternal Fire" de Bathory et sur laquelle Bodyfarm peut mesurer l'écart qui sépare ses propres compositions "sympas sans plus" d'un hymne mid-tempo magique qui, 26 ans après, prend toujours aux tripes.
| Keyser 22 Septembre 2013 - 1705 lectures |
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