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Necrovision - The Gouging Process
Chronique
Necrovision The Gouging Process (EP)
Pour ceux d’entre vous qui ne seraient pas particulièrement calés en géographie nord-américaine, Laredo est une petite ville texane qui jouxte le Mexique. Au dernier recensement, celle-ci comptait 257 602 habitants soit grosso modo l’équivalent d’une ville comme Bordeaux. Comme partout ailleurs, la jeunesse y est naturellement impliquée dans diverses activités sportives, associatives, artistiques et culturelles. Parmi ces acteurs locaux qui chacun à leur manière tentent de faire bouger les choses, on y trouve évidemment une poignée de chevelus amateurs de Death Metal dont certains bien décidés à prendre part de manière active à l’aventure. C’est le cas notamment des cinq garçons derrière Necrovision qui viennent de sortir la semaine dernière un nouveau EP intitulé The Gouging Process.
En activité depuis au moins 2022, année de sortie de sa première contribution (un EP intitulé Eyebomination qui se retrouve d’ailleurs embarqué sur la version CD de cette nouvelle livraison), le groupe américain compte également à son actif un split en compagnie de Plasmodulated, Ectospire et Festergore. Après une signature sur Iron Fortress Records (petit label qui monte, qui monte, qui monte…), le groupe signe donc en ce mois de février 2025 un retour des plus remarqués en premier lieu grâce à cette illustration particulièrement colorée et surtout particulièrement engageante signée des mains d’un certain Victor Escalante. Une oeuvre un brin naïve mais néanmoins infernale et douloureuse qui laisse peu de place aux doutes sur ce qui vous attend à son écoute.
En effet, les Américains ne sont pas là pour faire semblant et la production particulièrement musclée de ce nouveau EP est là pour en attester. Un son imposant et moderne qui a cependant le bon goût de ne pas tomber dans les travers que l’on connait comme celui d’une batterie trop synthétique pour être honnête. Pour le coup, les cinq garçons derrière Necrovision se sont a priori bien entourés puisque globalement The Gouging Process bénéficie d’un son plutôt massif avec une batterie particulièrement imposante tout en restant agréable et naturelle (même s’il doit bien y avoir quelques triggs ici et là), des guitares épaisses et abrasives qui viennent vous chatouiller le fond des tympans et une basse dynamique dont on perçoit aisément les rondeurs tout au long de ce tout petit quart d’heure.
Musicalement, Necrovision n’a évidemment pas inventé grand chose mais comme toujours, ce n’est pas ça qui va nous empêcher d’apprécier le moment... Car ce que nous proposent les cinq Américains ressemble à un mélange entre ce que peut offrir aujourd’hui un groupe comme Exhumed (Goregrind à deux voix particulièrement virulent avec d’un côté ce chant arraché et de l’autre ce growl profond) et un Death Metal encore un petit peu plus brutal (et certainement aussi un poil plus technique) grâce à quelques saillies pas piquées des hannetons...
Sans surprise, c’est donc plutôt bon train que sont menés les quatre titres de The Gouging Process. Une cadence relativement soutenue marquée par de nombreuses séances de blasts comme sur "Feasting In A Cave Full Of Vermin" à 1:27, "Castration Of Divinity" à 1:29, "Gouging Process" à 0:40, 1:25 et 2:37 ou bien encore lors des premiers et derniers instants d’"After The Flaying" mais aussi par plusieurs séquences de toupa-toupa et autres moments effectivement moins intenses mais néanmoins toujours très dynamiques et entrainants ("Feasting In A Cave Full Of Vermin" à 0:30, "Castration Of Divinity" à 0:16, "Gouging Process" à 2:55...). Mais Necrovision n’est pas qu’un groupe de brutes écervelées. La jeune formation texane n’hésite ainsi jamais à lever le pied soit pour offrir à ses compositions un peu de lourdeur et de relief comme c’est le cas notamment sur "Castration Of Divinity" entre 0:23 et 1:25 et "After The Flaying" à 1:12 soit pour insuffler une pointe de groove qui naturellement ne manquera pas de nous faire chalouper et dodeliner de la tête ("Feasting In A Cave Full Of Vermin" à 0:30 et 1:55, "Castration Of Divinity" à 1:58 et 2:27, les premières mesures de "Gouging Process" puis plus loin à 1:03, 1:48 et 3:29 et "After The Flaying" à 0:32). Enfin, dans un registre différent, on appréciera également ces quelques touches mélodiques dispensées par le biais d’un riffing capable de se montrer parfois plus subtil ("Castration Of Divinity" à partir de 0:24) et de solos fort sympathiques histoire d’apporter encore un petit peu plus de matière à l’ensemble ("Gouging Process" à 4:00, "After The Flying" à 1:56).
Après un premier EP déjà fort convaincant (Eyebomination) suivi d’un split en bonne compagnie aux côté de Plasmodulated, Festergore et Ectospire intitulé The Mire Of Absolute Repulsion, Necrovision revient cette année aux affaires avec un second EP particulièrement engageant. De la production musclée et non dénuée de caractère à ces compositions à la fois brutales, groovy et plus nuancées qu’il n’y paraît, The Gouging Process s’impose comme une sortie de choix en ce début d’année 2025. Certes, celle-ci s’avère tout de même un petit peu courte et donc forcément un poil frustrante mais si les Texans parviennent à maintenir un tel niveau dans le futur, il y a de fortes chances pour que je revienne aussi enthousiaste qu’aujourd’hui pour vous bassiner les oreilles avec. Vous l’aurez donc compris, vivement la suite.
| AxGxB 24 Février 2025 - 295 lectures |
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