Le gras, c'est la vie. De ce principe de ce cher Caradoc, Putrevore en a fait sa raison d'être musicale. Ça avait commencé en 2008 avec le savoureux
Morphed From Deadbreath, ça avait continué sur un
Macabre Kingdom bien corsé en 2012 et ça se poursuit encore sur le dernier venu,
Tentacles Of Horror. Un troisième album sorti fin 2015, toujours chez Xtreem Music. Et pour cause, c'est le patron Dave Rotten qui tient le micro, accompagné du suédois hyperactif Rogga Johansson (Megascavenger, Necrogod, Paganizer, Revolting, Ribspreader, The Grotesquery...) qui s'occupe de la guitare, de la basse, de la composition, des paroles et sans doute aussi du ménage dans la salle de répèt'. En tant que membre de session, Brynjar Helgetun vient compléter le trio derrière les fûts, lui qui côtoie déjà Johansson dans Megascavenger, The Grotesquery et Johansson & Speckmann. Une équipe qui fonctionne depuis l'opus précédent à laquelle on rajoutera un Juanjo Castellano particulièrement inspiré pour la pochette qui rappelle l'EP
Craving to Eternal Slumber de Coffins sorti un peu avant. J'adoooore ces tons violets!
La cover chatoyante n'est bien sûr pas le seul atout du disque qui confirme que Putrevore, s'il n'a rien inventé et n'inventera jamais rien, maîtrise en tout cas très bien ce qu'il fait. Et qu'est-ce qu'il fait me demandez-vous, vous qui n'aviez encore jamais entendu parler du groupe (rho la honte!)? Je suis sûr qu'avec un petit effort, vous allez trouver tout seul. Bah oui, du death metal bien sûr! Mais soyons précis. Du death metal old-school à la fois pâteux, brutal et groovy, référence à une certaine frange du DM américain des années 1990, mélangé à un peu de musique du Grand Nord (finlandaise et suédoise). Attention, name dropping en approche. On pense entre autres à Rottrevore, Eviscium, Moondark, Abhorrence, Autopsy ou plus récemment des groupes comme Disma, Undergang ou Funebrarum. Putrevore navigue sur
Tentacles Of Horror entre mid-tempos groovy pour secouer la tête, séquences plus lentes fortement lipidiques pour vous coller par terre, 2-beats entraînants pour se déhancher sur le dancefloor et accélérations méchantes blastouillées pour faire les zouaves dans le pit, le côté pesant et puissant se trouvant renforcé par une production au poil qui fera dégouliner vos enceintes. On aurait juste aimé une batterie mixée un poil plus en avant. Bref, ça bourre, ça colle, c'est simple et efficace, on n'en demande pas plus. L'association hispano-suédoise nous propose toutefois du bonus dans presque chacun des huit morceaux qui composent l'œuvre grâce à des passages plus aérés pour respirer à base de petite lead mélodique sur rythmique pépère, le petit côté finlandais de la formation. Oui oui, il y a bien de la mélodie, sur les leads et même dans les riffs puisque Putrevore nous en sort des pas vilains du tout. Le groupe aurait toutefois pu avoir la pédale douce sur les harmoniques sifflées, utilisées un peu trop systématiquement et pas toujours très agréables aux oreilles. Tout le contraire de Dave Rotten qui sort dans Putrevore son growl le plus caverneux, le plus abyssal, le plus putride. On dirait un mix entre Craig Pillard, le Barnes de la grande époque et Antti Boman. Que du bonheur, d'autant qu'il s'amuse à nous faire peur avec un peu d'écho et d'échanges gauche-droite pour un effet "hanté" pas dégueu.
Putrevore continue son petit bonhomme de chemin sur ce
Tentacles Of Horror, troisième réussite de suite pour le duo Rotten/Johansson. Un bon mélange entre l'ambiance de
Morphed From Deadbreath et la brutalité de
Macabre Kingdom. Rien d'original bien sûr, c'est du death metal old-school, et on n'échappe pas à un côté assez répétitif causé par des schémas de compositions aussi classiques que limités et prévisibles (alternance de passages rapides et de moments plus lents, lead mélodique pour la ventilation...). Mais comment en vouloir au groupe, lui qui maîtrise son sujet à merveille? Il y a tout ici pour satisfaire l'amateur de vieux death, du groove au bourrinage (Putrevore, ça poutre fort, vous vous rappelez?!) en passant par la mélodie et l'ambiance sombre, sans oublier une qualité de riff très correcte et la voix énorme de Dave Rotten. On espère ainsi voir encore longtemps l'Espagnol et le Suédois Rogga Johansson collaborer pour nous servir notre dose de death metal bien grassouillet et pimenté. Car, avouons-le, on n'en a jamais assez!
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