Creeping Fear - Onward To Apocalypse
Chronique
Creeping Fear Onward To Apocalypse
Si on ne cesse de vanter à juste titre la qualité de la scène Black hexagonale, les groupes de Death nationaux n’ont rien à envier à ceux du Metal noir surtout ces dernières années. Car depuis quelques temps on a vu débarquer une flopée de jeunes loups affamés qui s’agitent sous les noms de DYSMORPHIC, WAR INSIDE, DEFLESHER ou encore CREEPING FEAR. Ces derniers venus d’Ile-de-France sont du genre patients car depuis leurs débuts en 2009 seuls deux EP de qualité (« Unleashed » en 2013 et surtout « World Execution » l’année suivante) sont venus compléter leur discographie, qui s’agrandit enfin avec la sortie attendue de ce premier album qui ne décevra pas les fans de Metal de la mort à l’ancienne. On avait déjà remarqué auparavant que le quatuor tirait son inspiration dans l’âge d’or des 90’s, tant on retrouvait l’ombre de CANNIBAL CORPSE, MORBID ANGEL, IMMOLATION ainsi que DEICIDE, pour un résultat qui faisait mouche où l’efficacité et le sens du riff primait sur la technique outrancière et ennuyeuse. On attendait donc avec impatience de voir ce que les mecs allaient nous réserver pour leur passage musical à l’âge adulte, et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat est à la hauteur des attentes et espoirs, car l’ensemble est d’une cohésion redoutable, via une écriture imparable où l’on sent que chacun d’entre eux s’est surpassé et y a mis toute son énergie.
L’expérience engrangée par les concerts et les années se fait immédiatement sentir, car si l’on reste dans la continuité de leur précédente sortie, cette première galette longue durée offre une grande variété musicale tout en étant très dense et accrocheuse, car on ne s’ennuie aucunement tout au long des trois-quarts d’heure de son typiquement Américain, le tout mis en boîte par le très demandé Francis Caste. Celui-ci réussit le tour de force d’offrir un rendu superbe, équilibré et organique à chacun des neuf titres, qui sonnent comme s’ils avaient été enregistrés en concert, et montrent que Clément et ses acolytes vont devenir une valeur sûre de la scène Death de France. Car dès « Life Denied » on ne peut qu’être conquis par la qualité du quatuor, qui décide de frapper fort d’entrée avec un morceau à la construction simple que l’on reçoit tel un uppercut dans le visage, car ici la priorité est donnée à la vitesse et aux blasts tout en n’oubliant pas de ralentir la cadence et d’offrir un solo à la fois excellent et technique (ceux-ci seront d’ailleurs toujours de haut niveau jusqu’au bout), pour un résultat efficace qui donne envie de headbanguer à mort ! Ce schéma sera d’ailleurs repris plus tard avec les tous aussi inspirés « As Vultures Fly, Battlefield Bleeds » remuant à mort, et « Soiled, Tainted and Merciless » qui conjugue à merveille brutalité extrême et passages de double écrasants. Cependant la force de cet opus est de ne pas tomber dans la linéarité et de faire du bourrinage bas de plafond en continu, car les mecs ont suffisamment d’intelligence pour aérer l’ensemble et proposer des parties plus lourdes qui font bien mal à la nuque. On peut citer aisément « Divine Casualties » qui démarre par du gros Heavy, et qui n’oublie pas ensuite les accélérations redoutables, mais malgré cela elles ne supplantent pas l’espace car elles sont mises avec parcimonies et laissent le champ libre à des parties rampantes dignes des dernières livraisons d’Alex Webster et sa bande. Le summum de l’album est atteint d’abord avec « Trenches Of Desolation » qui nous gratifie d’un longue introduction de près de deux minutes aux influences Doom affirmées, qui se termine par l’arrivée du chant où l’on retrouve la vitesse et la férocité des guitares et de la batterie qui se déchaînent, avant ensuite de lever le pied et de proposer du riffing plus angoissant tout en alourdissant son propos et d’obtenir une éloge de la lenteur noire et étouffante, qui nous surprennent pendant six minutes accrocheuses. Avec une durée encore un peu plus supérieure « Onward To Apocalypse » continue sur le chemin tracé précédemment tout en faisant rôder ici l’ombre d’IMMOLATION et INCANTATION, à travers quelques blasts rugueux bâtis sur une base lente et étouffante qui permettent d’éviter la monotonie, pour proposer là-encore une diversité musicale bienvenue et salutaire.
Entre ces pièces-maîtresses « Swallowed By Death », « Spreading Disease » et « Disposable Existence » n’ont pas à rougir elles non plus, car la première propose un panachage réussi et jouissif de tout ce que savent faire les mecs, la seconde basée sur la vitesse au début et à la fin se fait plus pesante et redoutable en son milieu, avant enfin que la dernière plage ne clôture les débats par sa mélodie et son break bien troussé qui ne fait pas tâche avec le reste, tout en renforçant le sentiment général positif qui prédomine. Car malgré la grosse attente qui pesaient sur leurs épaules les gars ne déçoivent absolument pas et réalisent un sans-faute pour leur passage à l’étage supérieur, pour un résultat qui n’a rien à envier aux cadors du genre d’outre-Atlantique et qui marquera de son empreinte les sorties nationales de cette année qui ne fait que commencer, mais s’annonce déjà très prometteuse. Avis donc aux amateurs du genre qui aiment la qualité, remuer la tête et taper du pied, ils ne seront pas déçus et nul doute qu’on n’a pas fini d’entendre parler du combo, tant leur avenir proche semble à n’en pas douter radieux et favorable.
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