Mournful Congregation - The Exuviae of Gods - Part II
Chronique
Mournful Congregation The Exuviae of Gods - Part II (EP)
Je ne vais pas te raconter d’histoires. Si tu me fais l’honneur et le plaisir de me lire parfois, tu sais à quel point j’aime le funeral doom comme tu connais ma passion pour les Australiens de Mournful Congregation, l’un des plus grands groupes de tous les temps, tout style confondu.
Au sein d’une discographie sans aucune faille, où chaque chef d’œuvre le dispute à une pierre angulaire du mouvement funeral, Mournful Congregation a bâti sa légende à grands renforts de titres ultra longs, d’une richesse infinie et d’une intelligence à faire pâlir les plus grands scientifiques.
Après un The Exuviae of Gods - Part I, voici donc que déboule le petit frère, The Exuviae of Gods - Part II. Même style d’artwork, même ambiance, quasi même durée, soit 40 minutes… pour un EP.
Les 12’25 de Heads Bowed sont clairement parmi les plus belles que le groupe nous ait fournies. Mélodiques, claires, lumineuses et mélancoliques, les notes égrenées en début de structure tranchent avec l’ouverture abyssale qui suit, la voix ultra plombée et la rythmique rampante qui emporte littéralement ce premier titre au cœur de la Terre, dans un souffle épique et tellurique absolument magistral. Les riffs tournoient lentement, tels des vautours au-dessus de leur proie, louvoient, accélèrent puis ralentissent d’un coup avant de fondre au creux d’un ravin sans fond. La sensation, presque physique comme chez Skepticism ou, dans un tout autre genre, Sunn O))), est présente ; on entend et on ressent littéralement la musique. On la vit.
The Forbidden Abysm, qui porte bien son nom, est plus ramassé, qui traduit une sorte de pont entre le premier et le troisième et dernier titre du EP. En moins de 9 minutes, le combo Aussie synthétise encore sa musique, en délivrant un titre dont la moindre des prouesses est de réaliser un équilibre parfait entre plongée dans le néant et traits ultra lumineux et aériens, comme sur le solo à compter des 2’, qui propose des envolées sublimes. Conçu comme une sorte de respiration plus légère, moins grave, The Forbidden Abysm est un trait d’union entre la première pièce, la plus lourde, la plus monolithique et la dernière, très solennelle, comme un rai de lumière pénétrant des fenêtres encrassées dont les carreaux auraient fini d’être brisés, libérant le passage pour la clarté.
The Paling Crest n’est ainsi pas dépourvu d’espoir et de lumière. Au contraire, ce dernier très long titre, près de 19 minutes, démarre même sous des auspices solennels, presque religieux, quasi méditatifs. Il progresse à ce rythme durant plusieurs minutes où l’emphase le dispute à quelques solis plus tranchants. La structure est riche, relativement « joyeuse », quasi « printanière », comme le pont à 9’ aux allures sylvestres et champêtres. Comme une rupture, ce dernier morceau ouvre sur un autre aspect de l’univers des Australiens, qu’un album comme The June Frost avait déjà dévoilé.
Tu l’auras compris, ce EP est à l’image de tout le reste. Il se doit de figurer dans ta discographie si tu ne veux pas passer pour un naze quand tu parleras funeral doom en soirée.
| Raziel 29 Avril 2023 - 1273 lectures |
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