Mournful Congregation - The Exuviae of Gods - Part I
Chronique
Mournful Congregation The Exuviae of Gods - Part I (EP)
Mournful Congregation n’est pas comme les bons vins. Il ne se bonifie pas en vieillissant. C’est la conséquence inévitable quand tu démarres au sommet de l’Olympe et que tu y restes toute ta vie musicale. Quand tu es le seul – ou presque – mètre-étalon d’un style, le funeral doom. La carrière des Australiens est de celles qui forcent le respect. De Tears from a Grieving Heart, déjà formidable, à la pierre angulaire The Monad of Creation, en passant par les rais lumineux – un tournant dans l’histoire du groupe – que sont The June Frost, The Book of Kings et The Incubus of Karma, rien ne dénote, tout porte à la perfection, dans la moindre mesure, dans la moindre structure.
The Exuviae of Gods - Part I n’est qu’un EP… de 37 minutes tout de même. Mais il se présente avec la même classe que ses grands frères. Dès Mountainous Shadows, Cast Through Time, le premier des trois titres de ce mini, l’enveloppe religieuse absorbe d’emblée l’auditeur avant que la structure ne l’immerge totalement dans une atmosphère cotonneuse et lourde à la fois, d’une profondeur « marque de fabrique » du combo où le son ultra soyeux le dispute à la voix ultra gutturale de Damon Good. La mélodie, autre très grande qualité du combo Aussie, se marie de nouveau à la perfection avec une structure prog’ qui évolue à mi-chemin entre abysses et lumière. Sublime, ce premier titre s’inscrit dans la droite ligne des derniers albums du groupe, où la lenteur et la lourdeur du propos permettent de mettre en parfait relief les nombreux arrangements et la mélancolie qui sourdent de la structure. Sans compter, en pont quasi central, des solis de dingue qui transpercent l’atmosphère comme des hallebardes de feu.
Toute la science de Mournful Congregation est là ; faire défiler 14 minutes de funeral doom sans qu’une seule seconde tu ne doutes de ce que tu entends, sans qu’un instant, tu ne découvres une mélodie, un solo, une cassure subreptice qui t’emportent.
The Exuviae of Gods, l’instrumental qui constitue le cœur de l’EP, est en revanche tout en fragilité, en retenue, en immersion quasi « aquatique ». La guitare sèche occupe l’essentiel du propos, à peine noyée dans un écho qui renvoie à l’impression d’une descente dans une grotte immergée ou encore, qui évoque la mélancolie d’un voyage sans retour. De nouveau, quelques soli sublimes, aériens et cristallins, viennent enjoliver une structure déjà fortement portée sur l’emphase. Comme un repos, une halte contemplative, The Exuviae of Gos permet de basculer en douceur vers An Epic Dream of Desire, la dernière grosse pièce du mini.
Fort de ses près de 15 minutes, ce morceau tranche encore puisque la totalité des vocaux sont davantage déclamés que véritablement hurlés et donc growlés. La guitare sèche s’entremêle ici plus volontiers avec la guitare électrique pour un résultat étonnant, plus sombre, plus rampant. Il s’agit là d’un réenregistrement d’un titre de la demo du même nom, initialement sorti en 1995, ce qui explique que le funeral ici présenté est plus « basique », plus simple, plus proche de The Monad of Creation mais tout aussi habité.
On ne trouvera rien à reprocher à ce EP si ce n’est qu’il appelle une Part II et que la conjonction des deux dans un même album nous aurait fait gagner du temps. Mais le temps, dans le funeral doom, est une question tellement incongrue qu’on se contentera de déguster ce nouveau mets de choix.
| Raziel 1 Octobre 2022 - 1192 lectures |
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