Eye Of Solitude - The Deceit
Chronique
Eye Of Solitude The Deceit (EP)
Après avoir sorti l’un des albums les plus marquants de 2012 – en ce qui me concerne – c’est évidemment avec un plaisir non feint que j’accueillis l’annonce d’un nouvel EP des Anglais. Et lorsqu’en plus j’appris qu’il s’agissait d’un enregistrement à but caritatif, je n’ai pas hésité une seconde à me procurer une copie digitale de « The Deceit », d’autant plus que l’on annonçait pour l’occasion la participation inattendue d’un chanteur français et une fois le nom d’Arnaud Strobl lancé l’attente ne fit que grandir tant la collaboration suscite autant l’étonnement que l’impatience au vu du monde musical qui sépare les protagonistes.
C’est donc sur le premier –et seul réel nouveau− titre de cet EP que l’on retrouvera l’ancien chanteur de Carnival In Coal. « The Deceit » démarre sur l’ambiance lourde et sombre qui m’avait fait adorer
« Sui Caedere » jusqu’à l’intervention de la belle voix claire d’Arnaud venant épingler un break mélodique limpide aussi surprenant qu’inattendu avant que la machine ne reprenne son triste dessein. Egalement marqué par les leads lumineuses d’Indee Rehal-Sagoo et les cris chewbaquesques de Déhà (Deviant Messiah, Merda Mundi, Imber Luminis, Maladie…), cette entrée en matière aura évidemment comme un goût de trop peu pour qui attend surtout avec impatience un nouveau full length des Anglais mais c’est toujours ça de pris ! Place ensuite à la reprise de circonstance avec l’instrumentale « Night’s Dew », tirée du deuxième album des Finlandais de Shape Of Despair « Angels Of Distress ». Si ce nom avait déjà croisé mon regard j’avoue que leur musique en revanche n’avait jamais rencontré mes tympans. Assez fidèle à l’originale que j’ai écoutée par la suite (quoique plus glauque peut-être avec ce piano très cru), il faut dire que ce genre de funeral doom très atmosphérique n’est pas forcément ce que j’écoute au petit déjeuner mais on ne va pas demander à Eye Of Solitude de reprendre du Discharge hein. Enfin, c’est à un « Painstained » remasterisé que viendra la tâche de conclure ces trois titres, une idée plus que bienvenue étant donné que « The Ghost » est désormais introuvable. Même si la prod –malgré le remastering– ne sera pas au niveau des deux autres, la qualité intrinsèque de ce titre de clôture se suffira amplement à elle-même. Dans la droite lignée de ce qu’a proposé par la suite Eye Of Solitude sur
« Sui Caedere », cette pièce d’un peu moins de six minutes dévoilera ses mélodies à la mélancolie palpable et dont la beauté fera succomber même les plus sourcilleux. Et quand bien même, ils ne résisteraient pas longtemps aux assauts ultra-sonores d’un Daniel dont les growls se révèleront toujours aussi imposants et impressionnants de profondeur et de puissance.
Finalement, et même s’il ne nous rassasiera que temporairement, « The Deceit » se révèle être un parfait apéritif en attendant une nouvelle production longue durée. Le doom à la fois écrasant, désenchanté (
« happy birthday to yoouuuuu… ») et parfois lumineux d’Eye Of Solitude est toujours irrésistible. Si de plus la cause des malvoyants ne vous est pas indifférente, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
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